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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 08:24

Frederic Faravel 14-07-2012En tant que mandataire fédéral de la motion 3 dans le Val-d'Oise, j'aurais dû exprimer la position de nos camarades sur le rapport d'activité fédéral (non soumis au vote militant contre toute règle démocratique) qui devait être présenté lors du congrès fédéral de Cergy le vendredi 19 octobre.

Or la violence des conflits internes de la motion 1 - celle qui se décrivait comme la motion du "rassemblement" - a été si intense qu'elle a pris en otage la soirée, la réunion de cette motion ayant durée de 21h30 à 00h30 !?! Donc nous n'avons eu aucun débat politique et les camarades qui ont présenté leur candidature aux fonctions de Premier(e) Secrétaire Fédéral(e) n'ont même pas pu exprimer leurs motivations devant les délégués du congrès fédéral.

Voici donc l'intervention que j'aurais pu faire...

emmanuel maurelLES 16% RÉALISÉS PAR LA MOTION 3 ET 28% RECUEILLIS PAR EMMANUEL MAUREL démontrent s'il en était besoin l'aspiration des militants pour une gauche ambitieuse et libre, un Parti Socialiste fort qui aide le gouvernement à tenir bon face aux conservatismes et aux lobbies, qui l'aide à se dépasser.

CETTE ASPIRATION ELLE VIT EGALEMENT DANS LE VAL-D'OISE.

Ce soutien et cette envie des militants se sont exprimées alors même que nous ne disposons pas du soutien massif et appuyé des « grands élus » de ce département : parlementaires, maires ou conseillers généraux…

Ce soutien nous oblige et impose que nous agissions avec responsabilité pour offrir à la fédération du Val-d'Oise du Parti Socialiste le nouveau souffle dont elle a besoin pour accompagner le changement et préparer les échéances électorales de 2014 et 2015.

Nous avons participé à l'animation de la fédération lors du mandat fédéral qui s'achève ce soir, nous en connaissons donc les forces et les faiblesses. Le Rapport d'activité fédéral aurait dû être soumis et voté par les militants socialistes valdoisiens, comme dans toutes les fédérations d'Île-de-France ; mais une fois encore le Premier secrétaire fédéral sortant a omis de le faire.

Le mandat écoulé a commencé dans l'espoir et s'achève dans la déception. Car, oui, c'est avec l'espoir que les erreurs passées auraient servi de leçons que nous avons conclus au lendemain du congrès de Reims un accord politique pour faire rebondir la fédération.

Nous nous sommes engagés sur un plan d'action fédéral ambitieux qui répondait, je le crois, aux enjeux des socialistes valdoisiens.

Nous voulions :

  • renforcer nos sections, former nos militants et faire vivre le débat politique ;
  • renforcer et élargir nos positions électorales ;
  • renforcer notre action militante et notre communication dans le cadre d'une fédération conviviale et efficace ;
  • enfin, ouvrir la fédération sur la société et rassembler la gauche départementale.

Sur chacun de ces quatre chapitres qui structuraient notre plan d'action fédéral commun, nous pouvons mesurer les réussites, les insuffisances et les échecs.

Le premier chapitre nous force à un constat inquiétant.

Nos sections ne sont pas aujourd'hui plus fortes qu'hier, le PS sort des élections victorieuses du printemps 2012 avec moins d'adhérents qu'il y a 4 ans ; quelques sections ont fortement accru leur recrutement mais uniquement en raison de conflits internes à un territoire visant trancher des querelles d'investiture !

La formation des militants a été le principal défaut de ce mandat rien n'a été fait pendant 3 ans ; quelques initiatives ont été lancées depuis fin 2011 et nous saluons les efforts du délégué fédéral, mais il s'est trouvé bien isolé.
Le débat politique a connu des hauts et des bas : dans un premier temps les « rencontres départementales » et la fête de la rose ont offert un réel espace mais ces évènements ont disparu ; les conventions nationales n'ont pas reçu non plus de la fédération l'échos qu'elles et que l'élaboration du projet du PS auraient mérités.

Enfin, le secrétariat fédéral aux sections ne peut justifier d'aucune activité sérieuse.

Le bilan électoral de ce mandat est également ambivalent.

C'est un sans faute sur les élections régionales, notre représentation a progressé, notre camarade Emmanuel Maurel s'est vu confier une délégation plus importante, nos conseillers régionaux sont plus visibles au sein du groupe PS et de la commission permanente.

Nous pouvons nous réjouir également de la partielle victorieuse qui a permis à nos camarades de Goussainville de prendre les rênes de cette commune.

Du point de vue parlementaire, c'est un PRESQUE sans faute apparent, même si on peut discuter de la manière de conduire certaines investitures. En effet, si nous pouvons nous réjouir d'avoir conservé 3 sénateurs à gauche et d'avoir porté 6 députés de gauche, nous avions prévenu que la stratégie présentée par le Premier secrétaire fédéral conduirait à l'absence de parité dans notre représentation parlementaire.

On ne peut pas dire non plus que les élections sénatoriales et législatives aient été de la part du PS une illustration marquante du renouvellement et du rajeunissement de nos cadres et de nos élus ; c'est un euphémisme !

Nous avons pour notre part été écartés des arbitrages et de l'élaboration de la stratégie électorale dès l'automne 2010. On ne peut pas dire que cela ait amélioré la qualité de l'analyse.

Nous avons perdu la majorité au Conseil Général : Évidemment, certains cantons ont été perdus (ou n'ont pas été conquis) en mars 2011 de peu de voix et l'on pourra toujours invoquer la malchance, la fatalité, ou l'injustice du découpage électoral. Il nous faut regarder également ce qui fut insuffisant dans notre propre camp : un manque de coordination ancien entre la fédération et l'exécutif départemental, un programme électoral insuffisamment lisible et mobilisateur. Les défauts antérieurs perdurent et s'y ajoutent une coordination insuffisante avec nos partenaires écologistes (non élus), communistes, et du Parti de Gauche dont nous revendiquons par ailleurs le soutien.

Enfin, la coordination entre territoires et élus socialistes n'a pas été suffisamment au rendez-vous : l'initiative de réunir un Conseil Départemental des Territoires, pour harmoniser les positions des collectivités que nous conduisons et accorder la plupart d'entre elles pour construire des projets de territoires dans le sens de l'intérêt général, a très rapidement fait long feu. C'était pourtant une juste intuition, mais elle a manqué du volontarisme fédéral nécessaire pour faire face aux intérêts particuliers et aux conflits qui animent malheureusement certains élus locaux.

L'action militante et la communication ont connu un progrès réel.

27949_413510454458_137443399458_5175754_7540452_n.jpgL'acquisition d'un nouveau siège fédéral, capable d'accueillir les militants, de leur offrir des ressources et un cadre convivial et de permettre à nos permanents de travailler efficacement, est évidemment le vrai gros point fort du mandat fédéral.

Le soutien logistique et financier en direction du Mouvement des Jeunes Socialistes – dans le respect de son autonomie – est également un choix positif qu'il faudra renforcer.

Une refonte totale de la presse fédérale a été tentée ; elle reste inachevée. La newsletter et l'intranet militant a remplacé le rôle tenu par feu Agir-Unir (qui avait disparu peu à peu depuis 2005).

Mais l'expérience du magazine fédéral trimestriel de qualité a fait long feu. Pourtant, c'est outil essentiel de promotion de nos idées et de nos propositions non seulement auprès de nos sympathisants mais aussi auprès de nos partenaires politiques, associatifs, syndicaux, etc. Le Parti Socialiste doit nourrir le débat des acteurs sociaux et politiques du Val-d'Oise. Ce magazine, non seulement armerait les militants sur les grands enjeux de nos territoires, mais aussi serait le vecteur pour défendre nos orientations sur le plan départemental et dans nos communes.

Nous mettrons également dans les points positifs la travail mené pour assurer l'organisation de la campagne et du vote des Primaires citoyennes et l'effort certain pour renforcer la pratique du porte-à-porte qui a porté ses fruits dans les campagnes présidentielle et législatives.

L'ouverture de la fédération et le rassemblement de la gauche ont connu deux périodes.

De fin 2008 à l'automne 2010, nous avons pu donner aux militants et aux sections des éléments de fond pour mener campagne aux élections européennes qui se tenaient cependant dans un contexte dégradé pour notre parti. Plusieurs sections ont trouvé auprès de la secrétaire fédérale à l'international le soutien nécessaire pour construire un jumelage européen.

Nous devions dans le Val-d'Oise tisser des liens plus étroits avec le mouvement syndical et associatif.

Un premier travail a été mené dans le mandat fédéral précédent notamment à l'occasion des luttes communes pour la défense des services publics (La Poste, l'hôpital). Cependant, ces actions nécessaires ont peu à peu perdu le soutien de l'équipe fédérale quand une partie d'entre elle a concentré son attention sur les enjeux des investitures et des élections.

Nous devons reprendre cette voie, avec encore plus de détermination que c'est notre camp qui est aux responsabilités. Le PS à Solférino comme à Francis-Combe doit être grand ouvert pour discuter des moyens de la mise en œuvre et de la concrétisation du changement. Nous devons rencontrer régulièrement les organisations syndicats et les coordinations lors des mouvements sociaux. Nous devrons être aux côtés des salariés en lutte chaque fois qu'ils dénoncent légitimement des conditions de travail et/ou des plans sociaux dont ils seraient les futures victimes.

Nous devrons impérativement reprendre des chantiers totalement abandonnés en direction de la vie associative ou de l'égalité femmes-hommes.

fete de lhuma septembre 2012 3Enfin, Le Val-d'Oise avait innové en proposant dès janvier 2009 un comité départemental de liaison de la gauche, qui a bien fonctionné pendant deux ans, avec nos camarades du Parti Communiste (et du Front de Gauche en général), d'Europe Écologie/Les Verts, du Mouvement Unitaire Progressiste, du Mouvement Républicain & Citoyen, et du Parti Radical de Gauche. Plusieurs positions, déclarations et communiqués communs ont été débattus, élaborés et souvent adoptés sur le Grand Paris, la LGV, La Poste, les retraites, le financement de l'enseignement privé. Elles auraient mérité d'être plus lues et soutenues par beaucoup de nos élus.

Pourtant, à compter de l'automne 2010, le premier secrétaire fédéral a choisi de concentrer sous sa responsabilité les relations avec nos partenaires politiques, sans que l'on puisse considérer que cela ait débouché sur un progrès.

Ironie de l'histoire, il y avait de quoi proposer aux militants du Val-d'Oise avec ses forces et ses faiblesses un véritable rapport d'activité fédéral : nous rappelons que la règle dans le PS est fondée sur le vote des militants, il n'est donc plus acceptable que le rapport d'activité fédérale ne soit pas soumis au vote des militants. Dominique Lefebvre a affirmé tout à l'heure que c'est la tradition fédérale, mais ce n'est tout simplement pas statutaire !

L'activité fédérale avait au départ tout pour être glorieuse, elle s'achève de manière piteuse !

Le document qui est soumis ce soir au vote du congrès fédéral n'est évidemment pas fidèle à la réalité, il n'est pas non plus à la hauteur de ce que l'on pourrait attendre d'un Rapport d'Activité fédéral. Il ne relate évidemment pas la privatisation progressive des décisions de la fédération au gré des intérêts politiques du seul premier secrétaire fédéral.

En conscience, les délégués de la motion 3 – alors même que les quatre secrétaires fédéraux qui en sont signataires n'ont pas démérité depuis quatre ans – ne soutiendront pas ce document, soumis par le premier secrétaire fédéral sortant. Ils exigent par ailleurs qu'il soit soumis au vote des militants, avec retard mais ce sera moins indigne, le 15 novembre 2012 en même temps que les candidatures aux fonctions de Premier secrétaire fédéral et de Secrétaires de sections.

La fédération a besoin d'un sursaut qui prenne en compte à la fois les enseignements du congrès et ses enjeux propres qui découlent de notre analyse du bilan de l'équipe fédérale sortante. Vous le savez nous avons publié une Contribution fédérale qui veut répondre aux besoins et aux interrogations des militants valdoisiens.

contrib 10-09-2012 7Cette contribution doit pouvoir trouver un écho auprès des militants pour peser ensuite sur la nécessaire nouvelle étape de la fédération du Val-d'Oise. C'est pourquoi j'ai le plaisir de vous annoncer la candidature au Premier secrétariat fédéral d'une camarade pour laquelle j'ai une profonde estime et un immense respect : Adélaïde Piazzi.

Le 15 novembre, vous voterez pour le ou la candidat(e) que vous estimez le/la plus capable d’animer notre fédération pendant trois ans. Adélaïde se présente aux suffrages des militants parce que nous la croyons à même d’assumer cette mission. Des camarades de toutes les sensibilités du Parti l’y ont d’ailleurs encouragée.

Ils connaissent ses convictions, son goût du débat dans le respect mutuel, son sens du Parti. Ils connaissent son attachement à notre département. Ils connaissent son attachement à notre fédération, au sein de laquelle elle milite depuis toujours.

Fort de ces soutiens, elle sera capable de rassembler autour d'elle les militant(e)s qui veulent remettre cette fédération sur le chemin du dynamisme et de la convivialité. Nous la soutenons pour qu'elle soit à la fois une porte-parole disponible et l’animatrice d’une nouvelle équipe fédérale pluraliste, capable d'apporter son aide au gouvernement, d'organiser les débats qui préparent l'avenir ; une équipe fédérale à l'écoute des militants et attentive aux luttes sociales.

Notre fédération a besoin d’un nouveau souffle. Ensemble, écrivons une nouvelle page du Parti Socialiste dans le Val-d’Oise.

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 10:46

Grace aux militants socialistes, ce congrès du PS est en train de démentir tous les pronostics. A ceux qui voulaient faire de notre congrès un « non événement », ils ont offert un beau témoignage de vitalité démocratique. Plus d’un tiers d’entre nous n’a pas apporté ses suffrages à une motion que l’on annonçait comme écrasante, et qui rassemblait tous les grands responsables du PS alors même qu'ils ne partageaient pas d'avis commun sur les débats qui ont cours dans le Parti Socialiste. La diversité du parti s’est exprimée : c’est bon pour la gauche, c’est bon pour le pays.

En dépit de la désignation anticipée de la direction du parti, les militants de la motion 3 ont remis le congrès à l’endroit : le débat sur l’orientation du PS d’abord, la question de ceux qui le dirigent ensuite !

Nous avons mis les débats sur la table, pas sous le tapis. Sur des questions aussi importantes que la justice sociale et le travail, la réorientation européenne, la réduction à marche forcée des déficits publics, la relance de l’investissement public, la révolution fiscale, l’urgence écologique, le lien avec toutes les forces de la gauche politique, syndicale et associative, nous avons mis au cœur du congrès les débats qui traversent la gauche et la société.

Par notre investissement dans les débats, dans un esprit de clarté et de camaraderie, nous sommes fiers d’avoir réveillé le congrès !

Avec 14% des suffrages nous avons défini une ligne politique cohérente, nous avons permis que s’exprime une profonde envie de gauche.

Nous avons réaffirmés le rôle irremplaçable des militants : c’est par le débat que l’on se rend utile à la réussite de la gauche aux responsabilités, c’est avec un parti de combat que nous nous opposerons efficacement aux forces réfractaires au changement.

AUJOURD’HUI, TOUT COMMENCE

"Maintenant la Gauche" doit devenir réellement un courant qui s’affirme, qui s’ancre dans une histoire politique mais c’est aussi une aventure collective qui commence.

Ensemble, nous avons commencé à faire bouger les lignes et nous comptons bien continuer.

Nous devons réussir et entreprendre là où les autres assemblages qui représentaient la gauche du Parti Socialiste ont échoué ou n'ont pas osé : un courant socialiste profondément démocratique, qui ne concentre pas la discussion entre les mains de quelques dirigeants ; un courant socialiste qui se dote d'une expression publique libre et puissante par l'intermédiaire d'une véritable presse militante ; un courant socialiste qui propose aux militants de gauche une "université populaire", qui les forme et qui les autorise à innover.

D'ailleurs, nous ne sommes pas là pour être une "gauche du PS" mais pour ancrer durablement le Parti Socialiste à gauche, dans sa réflexion et dans son action !

Emmanuel_Maurel_candidat_premier_secretaire.jpgJeudi prochain les militants socialistes désigneront leur premier secrétaire national. Seuls les premiers signataires des deux motions arrivées en tête peuvent se porter candidat. Emmanuel Maurel sera notre candidat ! Cette décision a été débattue collectivement et elle était souhaitée largement par les militants de la motion 3, notamment dans le Val-d'Oise, département dont il est issu et à qui il fait honneur.

Avec notre ami et camarade Emmanuel Maurel OUI, le PS peut être le Parti du socialisme et le Parti des socialistes. Nous ne sommes pas une courroie de transmission. Nous ne sommes pas un parti de supporters. Nous sommes beaucoup plus que cela.

Nous sommes le Parti Socialiste : fort contre la crise, fier de ses valeurs, libre dans ses choix.

Frédéric FARAVEL
Mandataire fédéral de la motion 3 dans le Val-d'Oise

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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 16:02

jevotem3congrestoulouse2.jpg

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 07:29

nouveau-logo-psQuel est le rôle du Parti ?

Beaucoup de militants et de responsables souhaitent fixer cette seule question comme l'enjeu du congrès de Toulouse ; c'est peut-être un peu réducteur, mais prenons alors cet angle pour démontrer que la question peut s'élargir. Et si l'on devait limiter le congrès à ce seul enjeu, on peut et on doit légitimement s'interroger au regard des déclarations de certains hauts responsables du PS.

Ainsi, François Rebsamen, président du groupe socialiste & républicain au Sénat, a indiqué voici une dizaine de jours : "Les Français ont tranché : pour cinq ans, l'orientation du PS, c'est le programme présidentiel...", mais alors dans ce cas, pourquoi convoquer et tenir un congrès ? Il est évident que le rôle de soutien et d'explication de la mise en œuvre des 60 engagements du président font partie des tâches naturelles du parti.

Alors, doit-on laisser aux seuls ministres et parlementaires socialistes le soin de discuter des conditions de la mise en œuvre des engagements ? Ici encore, les déclarations les plus contradictoires se sont fait jour (y compris après une forte parole présidentielle) : sur les gaz de schistes, le rythme, les choix et les méthodes de la transition énergétique, mais aussi fiscalité, droite de vote des étrangers aux élections locales, situations des Rroms, non-cumul des mandats, ou encore l'adaptation du redressement financier du pays à une réalité économique délicate (croissance atone)... on ne produit pas de richesses avec une rigueur, même habillée du mot de "sérieux" - sans parler de l'Espagne, du Portugal ou de la Grèce, regardez l'Italie, présentée comme le bon élève des réformes qui s'enfonce à nouveau dans la récession : cela ne marche pas !

logo_MLG-copie-1.jpgTous ces débats nécessaires sont portés par la motion 3 "Maintenant la Gauche".

On voit que sur tous ces sujets, le PS doit s'emparer du débat, ouvrir la discussion franchement avec les militants... pour ensuite parler d'une voix forte, à toute la gauche et au pays...

Notre tâche ne peut être seulement l'explication, le "renouvellement" des cadres et la préparation des municipales... Nous devons être le parti vivant qui permet par son débat d'apporter les idées nouvelles pendant cinq ans pour que le gouvernement réussisse. Nous mobiliserons la société si nos concitoyens ont le sentiment que le PS que je viens de vous décrire existe.

Frédéric FARAVEL

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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 07:07

Marie Noelle Lienemann Le Figaro 07-08-2012Marie-Noëlle Lienemann explique ainsi le contexte du congrès de Toulouse et les enjeux pour les socialistes et toute la gauche, alors qu'il est plus que jamais impératif de réussir le changement :

"Le congrès de Parti Socialiste va se tenir les 26/27/28 Octobre. Les militants voteront sur les différentes motions le 11octobre. Dès la phase des contributions, j'ai souhaité que le débat puisse avoir lieu sur le fond, tant la période impose un parti socialiste, acteur du changement, capable de faire vivre, en son sein, l'unité et la diversité et décidé d'engager une nouvelle étape de sa rénovation.

Les socialistes et la gauche auraient tout à perdre d'un congrès verrouillé, d'un congrès pour rien - comme certains le disent déjà-, d'accepter que l'essentiel - s'agissant de la ligne politique, comme de la configuration de la direction- soit joué d'avance. 

L'été a confirmé les risques, mais les adhérents et les militants peuvent se faire entendre en votant pour la motion qui rassemble l'aile gauche du PS - 3 contributions- mais aussi des militants de la sociale-écologie et de la rénovation des pratiques politiques, comme nos amis d'Utopia.

La motion «Maintenant la gauche» fédère toutes ces énergies,  fait des propositions en lien avec l'actualité (Refus du TSCG et de l'austérité,  réorientation de l'UE, débat sur les choix budgétaires, réforme fiscale, lutte contre les fermetures d'entreprises, ré-industrialisation, création de la banque publique d'investissement à la hauteur des enjeux, sortie du nucléaire et transition énergétique, gaz et huiles de schistes, droit de vote des étrangers aux élections locales, non cumul des mandats).

emmanuel maurelEmmanuel Maurel en est le premier signataire, il incarne le renouveau, mais aussi la fidélité à des engagements à gauche. Il a toute ma confiance et je trouve très important et prometteur qu'il porte nos propositions et notre rassemblement.

Aussi j'appelle tous les socialistes à soutenir notre motion Maintenant la gauche !

Pour lire la motion, nous apporter votre soutien, prendre contact avec nos représentants départementaux, vous pouvez le faire sur le site.

                                 www.maintenantlagauche.fr

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 13:34

banniere_MLG.jpgDepuis le 6 mai et le 17 juin 2012, la gauche française - et en son sein le Parti Socialiste qui en est plus que jamais le pivot - a conquis le pouvoir, disposant en parallèle d'atouts inédits en terme de situation politique pour réaliser le changement : Présidence de la République, Assemblée nationale, Sénat, Régions, Départements, grandes villes... Le Parti Socialiste détient dans chacune de cette instances ou strates territoriales, la majorité - seul ou en partenariat avec les écologistes, les radicaux, les chevènementistes et le Front de Gauche.

Une telle situation n'était jamais arrivée, offrant à la gauche les outils pour redresser puis transformer le pays, mais l'obligeant évidemment à une terrible responsabilité.

Par ailleurs, les évolutions institutionnelles impliquent, sauf accident improbable, que le PS n'aura pas à régler dans les 5 années à venir la question du leadership qui l'a tant empoisonné pendant 10 ans, après l'échec de Lionel Jospin à la présidentielle et la gifle politique du 21-Avril.

Le congrès de Toulouse pourrait donc être ce moment tant attendu où les socialistes peuvent enfin aller au fond de leurs interrogations sur la meilleure manière de réussir le changement qu'ils sont promus, pas simplement autour des 60 engagements de François Hollande, mais au-delà sur le long terme - car il nous faudra emporter 2017 pour transformer réellement la société -, et parce que le Parti Socialiste avait élaborer un projet politique plus large adopté par les militants en juillet 2011.

C'est sur la base qu'il faut poursuivre le travail.

Pourtant, tant sur le choix du calendrier - extrêmement contraint - que sur l'image qu'a donné d'elle-même une partie des dirigeants du PS, pour choisir le premier signataire de la motion dite "majoritaire", premier signataire considéré automatiquement comme le "nouveau" (ou pour les plus respectueux des formes "futur") Premier Secrétaire, le PS n'a pas été à la hauteur du travail accompli pendant 3 ans avec Martine Aubry et de l'organisation des Primaires Citoyennes.

Pourtant, le PS doit aborder tous les débats qui peuvent éclairer la marche du gouvernement et nous permettre d'anticiper l'évolution de la situation politique. En effet, si ce gouvernement échoue, ce n'est pas une autre gauche plus radicale qui se lévera, mais une droite dure alliée à l'extrême droite.

À nous de veiller que le redressement dans la justice promis par la gauche soit une rupture à la fois volontariste et pragmatique, avec les politiques qui ont conduit la France et l'Europe au bord de la récession. À nous de trouver la voie pour une réelle et profonde réorientation de la construction européenne, pour que l'Union devienne plus démocratique, plus sociale et porte un nouveau modèle économique dans un monde toujours plus troublé. On ne peut pas d'un côté expliquer que l'on s'oppose au traité Merkozy puis soutenir une motion qui défend l'adoption de ce traité austéritaire. Voilà une posture qui déstabilise les socialistes au moment où ils doivent renforcer la bataille culturelle pour une Europe où vive la souveraineté populaire.

Parlons salaires ! Parler de tous les salaires, donc aussi des retraites et de l'allocation autonomie. Travaillons ensemble au rétablissement de l'ordre public social par la restauration du droit DU travail et du droit AU travail… Engageons enfin la révolution fiscale dont notre pays et l'Europe ont besoin !

Engageons franchement et réellement dans la transition énergétique, en décidant aujourd'hui la sortie progressive du nucléaire et en développement des modes de production et de consommation plus sobres et plus efficaces. Sachons réinterroger les « vaches sacrées » de la société de consommation pour choisir une société solidaire et durable.

L’État doit redevenir un acteur de l'économie. Reconstruisons une véritable stratégie industrielle, où les salariés aient leur mot à dire et où l'économie sociale et solidaire. Défendons et renforçons nos services publics. Créons l'environnement favorable à une réappropriation citoyenne de l’économie et ouvrons le débat pour étendre la gratuité pour un accès universel aux droits et biens fondamentaux.

Redonnons à la laïcité une vision offensive, établissons concrètement l'égalité femmes-hommes et faisons reculer toutes les discriminations. Faisons vivre la priorité à la jeunesse annoncée par le président en refondant l'école et en restaurant l'université publique pour tous. L'égalité des territoires (sécurité, culture, développement urbain, décentralisation, logement, Outre Mer) doit structurer l'ensemble de nos politiques.

Il est temps de rompre avec la dérive présidentialiste et providentialiste du régime en redonnant toute sa place au parlement, en le rendant plus éthique, plus démocratique et plus efficace. Après des années à faire progresser l'idée de la VIème République parlementaire et primo-ministérielle dans la gauche et le PS, ses principaux hérauts ont déserté ce combat. Maintenant la Gauche est la seule à rependre cette exigence démocratique.

Dans un monde en permanente ébullition, bouleversé par la dérégulation financière et commerciale, les socialistes doivent retrouver les fondements de leur engagement internationaliste en promouvant de nouvelles règles multilatérales et la souveraineté alimentaire. Agir pour la paix dans le monde et pour le désarmement doit redevenir un combat socialiste.

Nous devons proposer à tous nos partenaires politiques, syndicaux et associatifs, les espaces et les outils pour construire en commun l'avenir de la France et de l'Europe : concertons-nous, élaborons des réflexions et des actions communes. Le PS doit rester le parti exemplaire qu'il a été depuis près de 4 ans, fort de sa démocratie interne et capable de mobiliser les citoyens (notamment avec le Primaires). Avec des militants mobilisés et formés, 26. nous populariserons d'autant mieux les réformes du gouvernement que le PS en aura débattu en amont.

Frédéric FARAVEL

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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 16:17

Nos concitoyens, les salariés de ce pays, attendent beaucoup de nous, parce qu’ils sont touchés de plein fouet par la crise et qu’ils ont, pour la majorité d’entre eux, souffert de 10 ans de politique de droite.

Il nous faut redresser le pays. Il nous faut rétablir la justice sociale. Notre Parti a un rôle important à jouer dans cette réussite, s’il garde son autonomie d’action et de réflexion. Nous souhaitons tous, ardemment, la réussite de la présidence de François Hollande et du gouvernement de Jean-Marc Ayrault.

Pour la première fois depuis longtemps, le congrès qui s’ouvre peut être le moment intense de débats d’idées, d’échanges et de dialogue, délesté des batailles d’égos.

Utile, le congrès de Toulouse ne le sera, que s’il permet le débat et l’action.  

Cette fois, va-t-on réussir ?

Serons-nous déçus, puis battus une fois encore ?

Comment être à la hauteur des attentes légitimes des Français et de cette période historique si troublée partout dans le monde ?

Comment faire face à la crise et aux profondes mutations qui s’engagent ?

Télécharger la motion en cliquant ici

Ces questions, tous les militants socialistes se les posent au regard des défis à relever et de la situation de la France et de l’Europe. Ils ont cent fois raison.

Que ferons-nous de notre victoire ? Devant la déferlante d’un libéralisme autoritaire, la gauche est face à elle-même. Elle doit affirmer maintenant une autre voie face au triomphe de l’argent roi, à la régression sociale et écologique.

Soupeser les carrières présentes ou à venir, distribuer des bons et des mauvais points n’est pas à la hauteur des enjeux ni des urgences.

Nous voulons donner la parole aux militants.

Ce congrès doit servir à définir une réorientation de la construction européenne pour relancer la l’économie durable et permettre qu’enfin les priorités sociale et écologique retrouventleur rang après 10 ans de reculs.

Nous sommes fiers d’être socialistes, nous voulons l’être encore davantage quand viendra l’heure du bilan.

Nous voulons une Gauche libre dans le débat et dans l’action.

Le débat. Nous avons des propositions à présenter, une orientation à trancher. Le débat entre les motions est une richesse de notre Parti, qui garantit aux militants la liberté de parole. Si le temps est à l’unité, il n’est pas à l’unanimisme.

L’action. Le Parti Socialiste doit être le relais de la politique gouvernementale sur le terrain. Il doit aussi organiser, avec le reste de la gauche, avec le mouvement social, le rapport de forces qui nous permettra de tenir bon face aux obstacles et aux résistances. L’unité a toujours été le talisman des victoires de la gauche et des écologistes : elle l’est encore plus face aux épreuves dans l’exercice du pouvoir.

Tous les militants, par la diversité de leurs parcours et leurs réalités sociales, sont un atout indispensable pour entretenir ce lien nécessaire avec la société française.

Gouvernement, Parlement, Parti : chacun a son utilité  dans la réussite. Au Gouvernement de diriger le pays sur la voie du redressement. Au Parlement de faire les lois qui mettront en œuvre nos engagements. Au Parti socialiste, de relayer les réformes, de préparer l’opinion, de sortir de la pensée unique qui tente partout d’imposer sa loi. A nous d’inventer une Gauche libre.

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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 13:26

Cet été, alors que la presse et quelques responsables politiques s'emportaient sur l'interview accordée par Jean-Luc Mélenchon au Journal du Dimanche, Edwy Plenel, directeur de Mediapart, se fendait le jeudi 16 août 2012 d'une analyse dense, réfléchie mais aussi provocatrice intitulée « Pays convalescent, pouvoir évanescent ».

nouveau-logo-psAu-delà du titre accrocheur et provocateur, le journaliste interrogeait les socialistes sur leur rapport au pouvoir et à la démocratie. Voici en résumé son interpellation : alors que le Parti Socialiste a travaillé pendant plus de trois pour élaborer un projet, alors qu'il a notamment fait des propositions précises construites sur les réformes démocratiques dont la France avait besoin, pourquoi faudrait-il nommer une « commission Jospin » pour réfléchir à ces mêmes réformes et soumettre à la sagacité du président de la République et du gouvernement les éléments constitutifs d'un projet de loi visant à rénover la vie politique française ? Le travail mené par le Parti Socialiste sur ces questions importantes ne serait donc pas la référence ? Ce travail n'aurait-il pas été assez précis sur la parité, la démocratisation des modes de scrutin, le droit de vote des étrangers aux élections locales qu'il faille reprendre la réflexion ? Ce n'est pas l'impression qu'avait donné le Parti Socialiste avec ses quatre conventions nationales thématiques, bouclées en juillet 2011 par l'adoption du projet politique conséquent.

La question est donc posée de l'utilité d'un parti politique qui souhaite exercer la responsabilité du gouvernement, et qui, après s'être donné les moyens d'y accéder, est désormais confronté à la complexité de passer du projet à l'action.

Le rôle du Parti Socialiste : expliquer, convaincre, approfondir, anticiper

Quel est le rôle du Parti Socialiste alors qu'un socialiste vient enfin de reconquérir la Présidence de la République, que le gouvernement de rassemblement du socialiste Jean-Marc Ayrault dispose pour le soutenir d'une majorité absolue députés socialistes à l'Assemblée Nationale, que les socialistes sont aussi – en partenariat avec le Front de Gauche, les Radicaux et les Écologistes – la colonne vertébrale de la majorité de gauche inédite au Sénat, et que l'essentiel des grandes collectivités territoriales de ce pays sont également conduites par des majorités locales structurées autour du PS ?

Il nous faut savoir tirer les leçons du passé, nous ne pouvons pas reproduire les défaillances, tant de l'exécutif que du parti, qui ont pu expliquer en partie la défaite du 21 avril 2002, alors que le gouvernement de Lionel Jospin s'appuyait sur un bilan gouvernemental assez solide.

Le Parti Socialiste ne peut se contenter comme il le fut entre 1997 et 2002 d'être un accompagnateur ou un porte-parole – même talentueux – du gouvernement. Le PS doit non seulement expliquer la politique du gouvernement, mais il doit également avoir un rôle d'alerte et de compréhension des attentes des Français, un rôle de préparation des échéances électorales et des équipes, et avant tout anticiper l'évolution de la société et du monde pour élaborer les propositions qui y répondront.

aubry_ayrault.jpgTelle n'est pas l'impression laissée par la lecture de la contribution générale « exclusive », signée par Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault. Ce long texte est structuré autour d'une idée forte : « nous ferons comme nous avons dit pendant la campagne des élections présidentielle et législatives. » Outre que ce mantra politique réduit le rôle du parti à celui qui fut le sien entre 1997 et 2002 et qui s'est avéré insuffisant, il interroge particulièrement le travail réalisé pendant trois ans et demi sous la conduite de Martine Aubry pour doter le PS d'un projet.

Car entre le projet du PS et celui du candidat Hollande, devenu président de la République, tout le monde aura noté qu'il existe des nuances… relativement importantes. Martine Aubry explique pudiquement que François Hollande s'est appuyé sur le projet du PS et « y a imprimé sa marque »… De fait, si le PS n'assume pas pleinement le projet qu'il a élaboré de 2009 à 2011, première marche d'une réflexion qui doit se poursuivre, il se contentera de défendre un programme gouvernemental très en retrait avec ses propres réflexions et risquerait d'être en difficulté pour éclairer l'avenir et franchir une nouvelle étape politique.

Les chantiers qui ont été ouverts sur le « juste échange », la « transition énergétique » ou la « social-écologie » méritent d'être poursuivis avec convictions et détermination. Nous devons reprendre et renforcer, à l'aune de l'aggravation de la crise économique et des pressions du monde de la finance, nos propositions pour la restauration du droit du travail, la redistribution des richesses, le renforcement des services publics, la reconstruction de la politique industrielle, la régulation des banques et marchés financiers… Sur ces sujets, il faut constater que les chantiers gouvernementaux ont pris du retard au regard du calendrier initialement annoncé pour mettre en œuvre les 60 engagements du candidat Hollande comme pour la loi bancaire, doublement du plafond du livret A. Sur d'autres, nous ne sommes évidemment pas à la hauteur des attentes fortes du monde du travail comme pour l'augmentation du SMIC ou le vote définitif de la proposition de loi sur les licenciements boursiers déjà adoptée par la majorité de gauche du Sénat…

Le congrès du PS ne doit pas évacuer la question européenne

manif_europe_austerite_web.jpgAu moment même où les efforts des socialistes français commencent à porter leurs fruits dans la bataille culturelle qui anime, sur fond de crise, la sociale-démocratie européenne, nous sommes là très loin du compte.

François Hollande avait eu raison de s’engager à renégocier le traité Merkozy, indiquant qu’il voulait le modifier et le compléter. Le sommet européen des 28 et 29 juin a certes retenu un « pacte de croissance » et la promesse d’une création de taxe ultérieure sur les transactions financières par 11 pays de l’Union, mais il a confirmé le maintien stricto sensu du traité budgétaire. Tel n’est pas ce qui avait été annoncé à nos concitoyens.

Le « pacte de croissance » va dans le bon sens, mais il est trop modeste. Avec 120 milliards étalés sur 5 ans, dont en réalité 30 milliards réellement disponibles, il ne représente que 1% du PIB de l’Union Européenne : il ne sera malheureusement pas en mesure de contrer la logique anti-croissance du traité Merkozy que l'on veut aujourd'hui nous imposer, en contradiction avec les positions affirmées auparavant par le PS.

Pourtant, la prise de conscience des dangers de la politique de la chancelière allemande est chaque jour plus largement partagée par les autres européens, ce qui permet d’espérer une renégociation autant possible que souhaitable. Il faudrait donc refuser de ratifier le traité pour ouvrir une réelle renégociation. Celle-ci doit, à coup sûr, modifier les objectifs de la BCE (la croissance devant y être ajoutée) et ses modes d’interventions. Plus globalement, il est temps que les principes de coopération européenne, de juste échange, de lutte contre les inégalités se substituent à la concurrence libre et non faussée.

Enfin, la renégociation doit permettre de trouver les voies de la restauration concrète de la souveraineté populaire en Europe. à l'ordo-libéralisme qui inspire toutes les propositions des conservateurs allemands, néerlandais ou scandinaves et à la méthode intergouvernementale qui a présidé jusqu'ici à la construction européenne, en détournant chaque un jour un peu plus les peuples de celle-ci, nous devons proposer un vrai fédéralisme démocratique et une Europe sociale.

Telle doit être la mission historique de la France et de la gauche française : afficher clairement auprès de ses partenaires et des opinions publiques européennes une voie nouvelle.

Pour faire œuvre utile, le PS doit d'abord être exemplaire

L'ensemble des tâches qui attendent le PS, s'il veut être à la hauteur de la mission qui lui incombe et inscrire son action gouvernementale dans la durée, est donc colossale. Elle est d'autant plus complexe que l'on connaît l'effet émollient de la pratique du pouvoir, de l'influence et du lobbying de divers groupes de pression, plus ou moins pressant, du risque toujours présent de la temporisation qui précède l'abandon…

photo-vote-congres-reims-20081106-500x375.jpgPour y résister, agir et anticiper, le PS doit d'abord être exemplaire en tant qu'organisation démocratique. Ce n'est pas ce qui semble se dérouler à l'occasion de ce congrès post conquête électorale.

L'adoption d'un calendrier contraint, avec des contributions générales publiées au milieu de l'été, des motions déposées une semaine après la rentrée scolaire et un vote des militants convoqué un mois après le dépôt des motions, démontre bien la volonté initiale de limiter le débat entre socialistes… débat pourtant nécessaire pour réfléchir au rôle du parti, une fois le pouvoir conquis, et éclairer l'avenir.

Que le Premier ministre et la Première secrétaire rédigent une contribution générale et qu'ils proposent aux responsables du Parti de la rejoindre – s'ils en partagent l'essentiel –, c'est normal. Mais que cette contribution soit présentée comme « exclusive » alors qu'on est au début d'un processus de débat sur le fond, le verrouillage commence. Et ce type d'opération ne produit sur le long terme que des crispations qui empêchent le Parti socialiste d'assumer sa tâche.

D'autre part, le Parti Socialiste s'est placé dans une situation incertaine du point de vue du droit. Les propositions de modifications statutaires, adoptées en juin 2010 lors de la convention « Rénovation », ne peuvent juridiquement être mise en œuvre puisque les statuts du PS disposent que leurs modifications ne peut intervenir que lors d'un congrès national.

Dès la procédure (issue de la convention de juin 2010) voulant que le Premier secrétaire soit désigné par les militants lors d'un « second tour », entre les premiers signataires des deux motions arrivées en tête du vote des militants, n'est pas valide ; un fâcheux pourrait invalider cette désignation devant n'importe quel tribunal de grande instance. D'un point de vue politique, surtout, cela donne une image déplorable d'un parti, que les sociologues définirait comme « institution faible », incapable de respecter ses propres statuts. Critique que nous avions adressée jusqu'ici… à l'UMP sarkoziste !

Capture decran 2012-08-28 a 17.43.57Surtout ce flou dans l'organisation, additionné au flou des orientations, autorise tous les « coups » politiques, dont on connaît in fine les effets déplorables. Ainsi, après avoir signé et animé, aux côtés de Jean-Marc Ayrault, Martine Aubry et Jean-Christophe Cambadélis, une même contribution générale – celle qui se voulait exclusive – censée les unir dans une orientation politique commune, Harlem Désir se « rebelle » désormais en réclamant le retour à la procédure « normale » (en tout cas, la procédure qui reste juridiquement établie) d'élection du Premier secrétaire au suffrage universel direct des militants… tout cela intervient car le secrétaire national à la coordination éprouve désormais le sentiment de ne plus être en position d'être imposé comme premier signataire de la future motion ultra-majoritaire. C'est la conséquence regrettable mais inévitable du dévoiement des règles démocratiques de notre parti, permettant à un nombre extrêmement restreint de hauts responsables politiques de choisir le premier secrétaire en choisissant le premier signataire d'une motion appelée à devenir hégémonique par l'effet du rassemblement artificiel de grands élus, sous l'effet des seuls arguments d'autorité et donc du verrouillage de l'appareil et des fédérations.

Tout ceci n'est pas sain pour le Parti Socialiste. Il ne permet aucunement de garantir la sérénité nécessaire pour accompagner le gouvernement et préparer l'avenir ; il met à mal les valeurs démocratiques auxquels sont attachés les adhérents du PS et qui avaient fortement amélioré l'image des socialistes dans l'opinion publique. Le Parti qui a fait les primaires citoyennes et qui a fait un gros travail de rénovation politique ne peut pas donner l'impression de geler sa situation politique, alors que nous avons dénoncé le monolithisme obéissant de l'UMP sous Sarkozy, et que ce même parti va procéder pour la première fois à un vrai congrès (motions différentes, débats publics entre candidats à la présidence, etc.), le contraste et l'effet contradictoire serait saisissant !

Comble de l'absurde et du ridicule, des voix s’élèvent maintenant parmi les signataires de la même « contribution générale exclusive » pour inciter Harlem Désir à déposer une motion concurrente alors qu'il est censé défendre les mêmes orientations que Jean-Christophe Cambadélis ou Martine Aubry. On ne sait plus qui défend quoi et dans quel objectif ; et en dehors de la Première secrétaire sur le départ, les jeux de ses successeurs potentiels et de leurs soutiens respectifs en deviennent de plus en plus opaques et contre-productif. Ce type d'affrontement artificiel a produit le congrès de Rennes. Il est grand temps de substituer à cette phase délétère un vrai débat démocratique et d'organiser un congrès digne de ce nom.

L'expression de la gauche du Parti Socialiste sera utile à tous les socialistes

Dans ces conditions, on voit mal quels arguments expliqueraient le bien fondé de renforcer encore la confusion. La gauche du Parti Socialiste, qui a déposé quatre contributions générales pour alimenter le débat cet été (« Réaliser le changement », « Le Temps de la Gauche », « Pour réussir le changement, redistribuer les richesses », « Socialistes, écologistes et altermondialistes ! »), doit pouvoir défendre ses propositions devant les militants socialistes.

Il ne s'agit pas d'attendre l'échec du gouvernement de la gauche, de faire part d'une défiance que serait en soi l'acte de déposer une motion, mais de nourrir la réflexion collective ! Notre objectif est clair : que François Hollande et son premier ministre s'appuient sur la réflexion des socialistes, pour améliorer la vie quotidienne des Français, pour réorienter dans le bon sens la construction européenne, et qu'ainsi le Président de la République aborde dans les meilleures conditions possibles (bilan et projet) l'élection présidentielle de 2017 pour inscrire son action dans la durée.

logounmondedavance.jpgCette gauche du PS est ni irresponsable ni stupide ; elle n'est pas identitairement vouée au tropisme et au folklore minoritaire. La motion que nous appelons de nos vœux en 2012 ne sera pas une reproduction de la motion « Un Monde d'Avance » de l'automne 2008 : c'était une motion de combat, avec un PS qui ne parvenait pas dans l'opposition à sortir d'une certaine déshérence face à une droite réactionnaire au pouvoir. Aujourd'hui, François Hollande est président de la République et les socialistes ont pour mission de redresser la France dans la justice et pour cela de réorienter la construction européenne ; c'est pour atteindre cet objectif que nous rédigerons notre motion.

Nous le ferons aussi dans l'objectif de rassembler la gauche (PS, Front de Gauche, EELV, PRG, MRC…), car c'est le talisman indispensable pour réussir le changement. Sans ce rassemblement, nous subirons plus fortement les pressions conservatrices des milieux d'argent, les tendances au compromis avec les conservateurs européens. Sans ce rassemblement, nous aborderons dans des conditions détériorées les élections locales de 2014 et 2015. Sans ce rassemblement, nous perdrons le Sénat et donc un atout précieux dans notre action réformatrice.

Frédéric FARAVEL

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 09:26

Sera-ton contraint de donner raison avec regret à l'auteur de cet article, par ailleurs bon connaisseur de la vie politique du Parti Socialiste ? Si la préparation du congrès du PS se poursuit de la manière dont il s'est engagé avec un calendrier tronqué et une "contribution générale exclusive", on peut le craindre... Mais les socialistes peuvent voir qu'ils ont intérêt à poursuivre un vrai débat politique en leur sein, capable de mettre à profit la diversité du socialisme français pour éclairer l'avenir, préparer d'ores-et-déjà les échéances locales et une deuxième mandat présidentiel consécutif, et rassembler la gauche.

C'est pour cela que le Parti Socialiste a tout intérêt à ce que son courant de gauche présente ouvertement ses arguments et réalise un bon score au suffrage militant.

Frédéric Faravel
Secrétaire fédéral du PS Val-d'Oise aux relations extérieures

Socialistes, vous avez aimé la rénovation ? Voici la caporalisation
Mediapart - 28 août 2012 | Par Stéphane Alliès

La Marseillaise zenith 13-06-2012Martine Aubry, qu’avez-vous fait de la rénovation ? De la phase préparatoire du congrès de Toulouse (qui se tiendra fin octobre) à la résistance au non-cumul des mandats, c’est comme si la modernisation du plus grand parti de la gauche avait été dissoute dans la victoire de François Hollande à la présidentielle, comme dans l’obtention de sa majorité absolutiste à l’Assemblée nationale.

Voilà donc que ce lundi, François Rebsamen, président du groupe socialiste au Sénat, annonce son intention de continuer de cumuler ses mandats de parlementaire et de maire de Dijon (et les indemnités allant avec). Écrasée la promesse de son parti, adoptée par 72% des 90 000 votants au référendum interne d’octobre 2009, de passer au mandat unique dès ce mois de septembre 2012. Cette résistance sénatoriale, que Rebsamen est loin d’être le seul à exprimer chez les parlementaires socialistes n’est pas nouvelle. Ils sont environ 60% de cumulards à l’Assemblée, et plus de 80% au Sénat. Mais le fait qu’elle s’affranchisse à nouveau de toute logique démocratique et de toute discipline de parti, en dit long sur la régression interne que connaît en ce moment le nouveau parti présidentiel.

L’université d’été de La Rochelle de ce week-end, transformée en séminaire d’autosatisfaction gouvernementale malgré le doute des participants (lire ici), a également laissé à de nombreux militants la désagréable impression d’une confiscation de ses débats internes. Pourtant le traité européen (lire ici) ou la rénovation du parti (lire ici) sont au cœur de leurs discussions. Mais le coup de sifflet a été donné avec la mise en rangs serrés des principaux ténors du parti derrière une contribution quasi unique. C'est une première dans l’histoire des congrès socialistes, alors que cette phase préparatoire est justement censée assurer le pluralisme des réflexions devant nourrir une synthèse programmatique. L’enjeu du dépôt des motions (prévu pour le 12 septembre) se résume désormais, après le coup de force Aubry-Ayrault, au nom du premier signataire de leur motion.

Car par la grâce d’une réforme des statuts pourtant jamais entérinée (celle-ci aurait dû l’être dans un congrès extraordinaire, si l’on veut bien encore croire les statuts actuels du parti), seul ce premier signataire pourra en effet être candidat à la succession de Martine Aubry, puisque celle-ci semble décidée à tirer sa révérence. S’il peut encore y avoir plusieurs motions déposées, il est peu probable que les textes alternatifs à celui défendu par l’ensemble du gouvernement proposent un candidat concurrent. Et si jamais tel était le cas, celui-ci n’aurait aucune chance d’être élu.

C’est donc un invraisemblable processus de nomination qui est aujourd’hui à l’œuvre, en lieu et place d’un congrès socialiste. Un an après le souffle des primaires citoyennes ouvertes au peuple de gauche, qui ont réuni près de trois millions de votants, le nouveau premier secrétaire du parti socialiste sera nommé après un accord entre trois personnes : François Hollande, Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry. Même un conclave papal est plus démocratique, on y trouve plus de votants et une fumée blanche a au moins le mérite d’avertir les fidèles. Lourd effet de sens que cette caporalisation extrême, au moment même où l’UMP s’ouvre à la démocratie interne et alors que la droite va connaître pour la première fois depuis l’élection pour la direction du RPR, en décembre 1999, une compétition ouverte et incertaine.

Même s’il fallait se résoudre à un retour en force des logiques d’appareil pour éviter les cacophonies qui ont pu rythmer certains congrès passés du PS, ce parti mérite mieux qu’une telle parodie. Certes en 1981 et 1997, des processus similaires avaient été mis en œuvre. Mais si Lionel Jospin comme François Hollande furent adoubés de manière semblable, leurs choix apparaissaient comme des évidences. Là, les deux candidats en lice n’en finissent pas d’interroger, voire d’abasourdir.

“Harlem” et “Camba”, le renouvellement ?

Le futur leadership du parti socialiste se jouerait donc entre Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis. Ces deux prétendants ne représentent personne hormis eux-mêmes. Désir est un soutier du défunt courant Delanoë, mort-né après sa défaite surprise au congrès de Reims. Cambadélis est l’ancien premier lieutenant sans troupe de DSK (l’essentiel de son courant avait suivi Pierre Moscovici), et fut l’un des principaux artisans de la victoire de Martine Aubry lors de ce même congrès. Mais vu la manière, faisant passer un scrutin de type haïtien pour une votation suisse, est-ce réellement un avantage ?

Certes, les deux anciens trotskystes (l’un à la LCR tendance Julien Dray, l’autre à l’OCI lambertiste) ont des états de service symboliques à faire valoir au sein de la sphère socialiste. Mais ceux-ci commencent à dater. Désir, bientôt 53 ans, a été une figure du mouvement social, à la tête de SOS-Racisme dans les années 1980. Cambadélis, 61 ans, avait pris la parole à la Bastille, le 10 mai 1981, en tant que président de l’Unef. Mais depuis, tous deux se sont surtout illustrés comme de vaillants apparatchiks du jospinisme des années 1990, qui a abouti au fracas du 21 avril 2002.

Capture_decran_2012-08-28_a_17.43.57.pngTous deux ont été aussi condamnés par la justice : “Harlem” en 1998 à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d'amende pour recel d'abus de biens sociaux ; “Camba” en 2005 à 6 mois de prison avec sursis et 20 000 euros d'amende, pour recel d'abus de confiance dans l'affaire des emplois fictifs de la Mnef.

Sans charisme ni aura médiatique, aucun des deux n’est en outre assuré d’avoir l’autorité sur l’ensemble du parti. Car quel que soit le candidat vainqueur de ce duel sans confrontation de visions du monde, du socialisme ou même du parti, il est actuellement rejeté par une partie des responsables PS. “Camba” n’a jamais eu les grâces de François Hollande, trop méfiant face à ce strausskahnien retors et mêlé aux affaires de la Mnef ; “Harlem” s’est attiré les haines recuites du camp aubryste, qui l’accuse de partialité dans son rôle de premier secrétaire par intérim en faveur de Hollande, durant la primaire.

S’il faut leur reconnaître le fait qu’ils ne cumulent pas de mandat, on ne peut pas dire qu’ils excellent dans leur rôle de député, au Parlement européen (pour Harlem Désir, élu depuis 1999) et à l’Assemblée (pour Jean-Christophe Cambadélis, élu depuis 1997, après un premier mandat entre 1988 et 1993). Enfin, le choix de l’un d’eux consacrerait un recul symbolique fort en matière de parité. L’État socialiste, qui a déjà mis en place aux postes clés du régime un bel ensemble masculin (Élysée, Matignon, présidences de l’Assemblée nationale et du Sénat, présidences de groupe, quasi-totalité des présidences de région), achèverait d’entériner la domination masculine dans le socialisme au pouvoir.

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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 12:56

Parmi les nombreuses contributions générales déposées au milieu du mois de juillet 2012, il est en une pour laquelle j'ai participé à la rédaction, qui se veut complémentaire de la contribution générale présentée par "Un Monde d'Avance" intitulée "Réaliser le changement". Cette contribution "Le temps de la gauche" a pour premiers signataires Marie-Noëlle Lienemann - sénatrice, Jérôme Guedj - député et président du conseil général de l'Essonne, Emmanuel Maurel, vice président du conseil régional d'Île-de-France, et Marianne Louis, secrétaire nationale du PS à la rénovation urbaine et à la politique de la Ville. Voici quelques éléments de présentation de ce texte.

Frédéric FARAVEL
Secrétaire fédéral du PS Val-d'Oise, en charge des relations extérieures

1- Nous avons besoin d’un congrès ouvert et non d’un congrès taisant des différences d’approches, cadenassant les débats et organisant la cooptation des responsables nationaux, fédéraux, locaux.

2- Un parti fort est un parti où la démocratie s’exprime pleinement. Nous ne pouvons pas dire et écrire que nous voulons un parti de débats, de propositions, pas un parti godillot et faire le chantage à l’unité, au rassemblement  unanime, pour éviter  le vote des militants sur des textes différents.

3- L’unité n’est pas l’uniformité. La synthèse politique doit s’effectuer après un vote sur des positions différentes, plutôt qu’à partir d’un accord a priori gommant les éventuels désaccords. Quand des enjeux de pouvoirs opposent nos dirigeants, ils jugent légitimes les affrontements, quand il s’agit de confronter des idées sans querelles sur les personnes, les mêmes  brandissent  le spectre de la division !

4- Il n’y a pas d’un côté ceux qui seraient pour le gouvernement et les autres contre. Le soutien au gouvernement  se construit et doit s’entretenir en lien étroit avec nos militants et le peuple de gauche, dont l’attente est forte. Le socle des réponses, c’est la mise en œuvre des 60 propositions de François Hollande, mais notre parti doit présenter désormais une stratégie de sortie de crise. C’est aussi de cela que nous devons débattre.

5- C’est maintenant que certains choix, certaines réformes, certaines orientations doivent être engagés. Avec l’expérience de nos difficultés politiques passées, nous savons que beaucoup se joue au début du quinquennat.  Ce congrès sera donc important, car le prochain viendra après les élections municipales et européennes, qui auront des conséquences politiques majeures.

6- Le PS doit être un lieu où se prépare le combat pour des valeurs, contre des idéologies dangereuses et un rapport de force culturel, social et politique contre le capitalisme financier, la mondialisation libérale, les forces de l’argent. C’est ainsi qu’il permettra à ses adhérents et aux citoyens d’être acteurs du changement. Le congrès doit engager une rénovation profonde des pratiques et de la vie politique.

C’est pourquoi  notre contribution veut mettre en débat des choix essentiels pour la réussite de la gauche, pour le succès aux élections et pour l’inscription dans la durée de l’exercice du pouvoir et de la transformation sociale.

 
Pourquoi « Le temps de la gauche » ?

    parce nous ne pensons pas que la victoire de François Hollande et de la gauche aux élections législatives ne sont dues qu’au rejet de Nicolas Sarkozy. Il y a une attente de gauche, de justice sociale, d’égalité, de volontarisme retrouvé.

    parce que nous refusons le fatalisme, le découragement entretenu. Nous vivons une crise d’une extrême gravité, qui entraîne un sentiment d’incertitude, de défiance et de fragilité généralisée. Dans les périodes de grands désordres, d’instabilité, de menace sociale, tout peut basculer : le pire n’est pas exclu, mais le meilleur est possible. La tâche de la gauche française est tout à la fois d’éviter le pire et de promouvoir une véritable stratégie de sortie de crise, de reprendre la marche du progrès social pour engager le pays et l’Europe vers le meilleur.


Après le grand cycle du libéralisme triomphant, doit venir le temps de la gauche !

  Fixer des priorités

1- La réussite de l’action gouvernementale et la capacité à conserver durablement un soutien majoritaire. Elle ne saurait être du seul ressort et arbitrage du président. Elle exige en effet une nouvelle articulation entre partis et gouvernement, une respiration politique tout au cours du quinquennat.

2- La reconquête des couches populaires et l’affirmation d’un nouveau projet pour la gauche en France et en Europe. Deux points marquants dans notre contribution. L’importance de la question sociale et  l’exigence absolue d’un changement réel de cap et de politique en Europe. Nous n’acceptons pas  l’austérité et la poursuite des orientations actuelles qui mènent dans le mur.

3- L’affrontement idéologique avec la droite et l’extrême droite. Refuser le diktat libéral. Nous estimons indispensable le retour de l’Etat, de la puissance publique dans l’économie, la restauration et le développement d’un haut niveau de service public et considérons comme essentiel de donner sens et réalité aux idéaux républicains. Le PS doit être un parti militant, défendant avec force des valeurs.

4- Une pratique du changement qui associe les citoyens, les corps intermédiaires et le mouvement social. Rompre avec les dérives de la 5ème République. Le non cumul des mandats ça doit être maintenant,  sans tergiverser. L’écoute des syndicats, le soutien et le travail avec les associations, des nouvelles formes de militantismes doivent  se développer. Des changements institutionnels s’imposent.

6- Une unité renforcée des forces de gauche et écologistes. Elle n’est pas seulement nécessaire pour gagner mais pour durer. Elle ne peut être a minima avec le seul désistement républicain. Nous refusons  la thèse des « deux gauches antagonistes », celle qui exerce pouvoir et celle qui conteste, critique et pousse plus loin l’exigence de transformation. Elle redonnerait toutes ses chances à la droite.

 
Nos principales propositions

NB : A l’étape des contributions, des choix  stratégiques sont faits. Ils négligent certains sujets très importants, traités dans des contributions thématiques et qui pourront se retrouver dans une motion.

Pour réussir, le temps de la Gauche doit être celui de

    la réorientation de l’Europe

Si l’intégration politique fait du surplace, si l’harmonisation sociale est rangée aux oubliettes, l’unification des politiques monétaires et budgétaires est réalisée avec les échecs que l’on connaît. On nous avait promis l’Europe prospère : elle est austère, et ce aussi longtemps que demeurera en l’Etat le « Traité Sur la Coordination et la Gouvernance économique et monétaire » (TSCG) et avec lui la règle d’or en permanence, le dogme du déficit zéro et les sanctions automatiques à l’encontre des Etats récalcitrants.

En ne votant pas le TSCG en l’état, nous donnerons l’impulsion à une véritable renégociation qui permette de modifier les traités sur les points les plus iniques et d’aller vers : le contrôle des capitaux, l’harmonisation fiscale garantissant une juste redistribution des richesses, la transformation des missions de la BCE (qui doit prêter directement aux Etats), le rachat des dettes souveraines et la recapitalisation des banques.

Il est temps de renouer un pacte de confiance entre les Français et l’Europe. Il faut réorienter la construction européenne et consulter nos concitoyens pour recueillir leur adhésion.

    la remise en cause de la mondialisation libérale

Il n’y a pas d’un côté la question sociale et de l’autre l’urgence écologique : les socialistes doivent réaliser l’indispensable synthèse entre ces deux exigences.

Nous devons exiger le respect de normes sociales (OIT) et environnementales, le principe de réciprocité et du juste échange. Il faut s’opposer au projet en préparation d’accord de libre-échange entre l’UE et les USA, contraire à cette vision. De même, dans toutes les instances internationales, la France ne devrait pas cautionner les déclarations condamnant les mesures dites protectionnistes, alors même que ne seraient pas instaurées les conditions du juste échange.

Notre parti pourrait préparer un mémorandum « un autre monde est possible » à l’intention des partis progressistes du monde entier, de façon à engager le débat et préparer des convergences. Notre gouvernement pourrait lancer l’idée d’une conférence internationale sur «  le juste échange ».

    la mise en œuvre d’une révolution écologique.

- Inventer de nouvelles formes de planification, autour d’enjeux  comme le changement climatique, la préservation des ressources naturelles

- Promouvoir des politiques industrielles, avec, par branche d’activité, des contrats « innovation-environnement », où  la puissance publique stimulerait les sauts technologiques et des nouvelles filières écologiques

- Réorienter nos comportements consuméristes. Mettre en place la tarification progressive et écologique de l’eau et de l’énergie, assurant des prix abordables pour la consommation normale et pénalisant les abus et les gaspillages.

-Favoriser la gestion en régie publique de l’eau, engager la renationalisation de GDF et créer un véritable pôle public de l’énergie.

- Le PS doit organiser dans l’année qui vient une grande convention nationale sur l’écologie et les choix énergétiques.

    l’action pour la paix dans le monde

La construction de la paix est au cœur du message internationaliste des socialistes. Or, aucune nouvelle doctrine de sécurité n’a véritablement émergé depuis la chute du Mur de Berlin et la dissuasion nucléaire – qui consiste à exposer son adversaire à un risque de destruction massive – reste le pilier de la politique de défense de la France. Il est temps que le PS se saisisse de cette question et que nous fassions entendre à propos du désarmement nucléaire une voix conforme à nos valeurs.


Pour être utile, le temps de la Gauche doit être

    le temps de la défense du travail et des travailleurs

Nous devons faire du recul de la précarité et du nombre de travailleurs pauvres un indicateur majeur de la réussite d’un gouvernement de gauche.

La « responsabilité sociale et environnementale » doit devenir une réalité en associant les salariés aux décisions de leur entreprise et en donnant à la puissance publique la possibilité de bloquer les décisions aux graves conséquences collectives dont la motivation n’est que financière.

Le droit du travail, protecteur des salariés, doit être consolidé comme étant une condition de la confiance des citoyens en l’avenir, et donc du redressement. La re-réglementation du temps de travail et des contrats précaires, la réactivation de la politique salariale (notamment grâce au SMIC), la formation professionnelle dirigée vers ceux qui en ont besoin et la protection de la santé au travail sont autant de chantiers prioritaires.

    le temps de la redistribution des richesses, grâce :

- à une fiscalité progressive :

* pour les impôts sur les revenus : élargir, réduire, renforcer ;

* sur la TVA réduite : tenir bon ;

* sur la lutte contre l’évasion fiscale : instaurer un droit de suite fiscal ;

* sur le patrimoine : en finir avec une « France d’héritiers », grâce à une taxe sur les transactions immobilières élevées qui lutte contre la rente foncière, doublée d’une taxe additionnelle de 10% sur les droits de mutation pour les ventes supérieures à 10 millions d’euros.

- à un serpent fiscal européen, pour stopper la concurrence fiscale et sociale.

- au financement de l’aide au développement à la bonne échelle La  création d’une taxe sur les transactions financières est un premier pas vers  l’instauration  de « taxes globales », comme la taxe sur les transactions financières ou encore une taxe sur les sociétés multinationales.

- à la mise en place des dispositifs d’échanges automatiques d’informations pour mettre fin au secret bancaire et aux pratiques opaques des paradis fiscaux, afin de juguler la spéculation et à financer l’aide au développement.


     le temps du renforcement des services publics

Les services publics doivent s’étendre, mais il faut d’abord rattraper la casse qui a eu lieu depuis dix ans : fonctionnaires culpabilisés, dégraissage des effectifs, incitation immodérée à la productivité, extension rapide de l’emploi précaire, dialogue social inexistant. Un moratoire et une nouvelle politique de la gestion des services publics doivent être décidés.

    le temps de la ré-industrialisation

Le premier des déficits à résorber est celui de notre balance commerciale, de nos emplois industriels et de nos capacités productives. Il faut mener à la fois :

- une stratégie offensive avec l’organisation de filières, la mobilisation cohérente des entreprises pour prévoir les produits et créneaux d’avenir, pour mettre en commun les efforts d’innovation, de recherche et d’exportation.

- une stratégie défensive de sécurisation productive, pour ne pas laisser partir des entreprises, des brevets et des marques. Les lois prévues contre les licenciements économiques abusifs, sur l’obligation de reprise lorsqu’un repreneur crédible se présente et que le propriétaire de l’entreprise veut la fermer sont urgentes et indispensables. Le droit de préférence accordé aux salariés qui sont prêts à reprendre l’entreprise sera aussi très utile.

     le temps de la fin des dérives de la 5ème République

Le Parlement doit redevenir ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : le cœur battant de la démocratie. Il faut surtout redonner aux parlementaires le temps de légiférer et de contrôler. Cela passe par l’application stricte du non cumul des mandats, sans attendre 2014

Un parlement plus fort, c’est aussi un parlement plus représentatif. Nous proposons d’adopter un mode de scrutin mixte, à l’instar de celui pratiqué en Allemagne : la moitié des députés élus au scrutin majoritaire, l’autre à la proportionnelle.

Pour durer, le temps de la Gauche a besoin d’un PS

    qui fasse vivre le débat d’idées

L’unité du PS n’est jamais menacée par le débat d’idées, mais elle est souvent fragilisée par les batailles d’écuries et l’affrontement des personnalités.

Cette contribution croit en la force d’un Parti Socialiste renouvelé, mobilisé, responsable sans être godillot et qui défend la stratégie d’union des forces de gauche et écologistes en toute circonstance.

La réussite de l’action gouvernementale et la capacité à conserver durablement un soutien majoritaire ne sauraient être du seul ressort et arbitrage du Président. Elles exigent une nouvelle articulation entre partis et gouvernement, une respiration politique tout au long du quinquennat.

    qui mène le combat permanent de l’Union de la Gauche et des écologistes

Rien ne serait pire que de considérer notre parti comme hégémonique : c’est justement lorsque nous sommes dans un tel rapport de force démocratique que nous devons mettre en place des outils pour rassembler l’ensemble de la gauche.

Un comité de liaison permanent des partis de gauche et des écologistes doit être constitué par nos organisations politiques, pour construire ensemble une alternative durable au libéralisme.

Au Sénat et à l’Assemblée nationale, des intergroupes parlementaires permanents de la gauche et des écologistes pourraient aussi être constitués.

La création d’une université populaire des gauches permettrait d’organiser régulièrement dans les régions  -en lien avec l’ensemble des forces politiques de gauche, des militants associatifs syndicaux, des intellectuels- des cycles de débat sur les grands sujets liés à l’actualité ou touchant à l’histoire et à l’identité de la gauche.

    qui soit le premier acteur du changement

Notre parti ne peut avoir pour vocation d’être une simple courroie de transmission des mesures gouvernementales : nous proposons un parti combattif, attaché à la représentation proportionnelle, présent dans le mouvement social et dans le monde associatif. Nous populariserons d’autant mieux les grandes réformes de notre gouvernement que nous en aurons débattu.

Nous proposons la tenue d’une convention nationale sur « la seconde étape de la réforme fiscale pour une juste redistribution », sur laquelle tous les militants devraient être consultés et appelés à débattre.

Nous souhaitons la création d’une « école du militant », organisée nationalement et présente dans chaque fédération, pour délivrer une formation théorique comme et pratique

Nous devons promouvoir des formes variées de militantisme, en développant et valorisant des secteurs comme le secteur entreprise, en organisant chaque année une assemblée des militants vivant dans les quartiers populaires, en instaurant  des semaines thématiques, au cours desquelles les fédérations dialogueraient avec le monde associatif, les ONG, les acteurs concernés par différents domaines.

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