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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

27 novembre 2016 7 27 /11 /novembre /2016 21:03
Débat à la salle Gavroche samedi 26 novembre 2016
Débat à la salle Gavroche samedi 26 novembre 2016
Débat à la salle Gavroche samedi 26 novembre 2016
Débat à la salle Gavroche samedi 26 novembre 2016

Débat à la salle Gavroche samedi 26 novembre 2016

Diversité, difficultés et richesse du Front Populaire.
Qu'en reste-t-il ?

Soirée débat organisée par Le Lab' de Bezons – samedi 26 novembre 2016 19h00 - Maison de Quartier Gavroche - 35 rue des Barentins

J'intervenais aux côtés de Frédérick Genevée, Président du Musée d'Histoire Vivante à Montreuil et directeur des archives nationales du Parti Communiste Français.

Avant-propos :

Je suis membre du Conseil National du Parti Socialiste. J'y siège au titre de la motion B « à gauche pour gagner ! » qui réunit les « frondeurs » et l'aile gauche du PS et qui a rassemblé 30% des suffrages à son dernier congrès ; je suis le mandataire départemental de cette motion qui a reçu le soutien de 25% des adhérents valdoisiens du PS.

Mon intervention sera forcément partielle au regard du temps imparti ; elle sera également évidemment partiale, car j'assume parfaitement d'avoir sur le sujet un point de vue politique orienté.

Nous nous attacherons ici à traiter des conditions politiques qui ont permis la création du Front populaire, les conditions politiques dans lesquelles s'est accomplie sa victoire électorale, « l'exercice du pouvoir » et enfin celle qui ont présidé à son délitement (rapide).

en fin d'article vous trouverez tableaux électoraux et panoramas des Chambres de 1924 à 1936

Introduction :

L'historiographie traditionnelle veut que le Front Populaire soit né le 12 février 1934 lorsque les manifestants socialistes et communistes ont fait converger à la stupeur des organisateurs leurs cortèges respectifs, appelant à l'unité contre le fascisme, après la manifestation des Ligues d'extrême droite du 6 février 1934 contre le gouvernement Daladier empêtré dans l'affaire politico-financière Stavisky.

S'il est vrai que des comités contre la menace fasciste se créent spontanément dès le lendemain de la manifestation d'extrême-droite, il faut introduire quelques éléments de relativisme :

  • l'appareil du PC ne souhaite pas à ce moment l'unité et dénonce de la même manière un régime corrompu. Les cadres du PC envoyés dans la manifestation avaient consigne de se poster devant le cortège socialiste pour convaincre les militants de rejoindre leur parti ;

  • il n'y a à ce moment pas réelle menace d'extrême-droite pour la IIIème République, le gros des manifestants – c'est-à-dire les Croix-de-Feu du Colonel de La Rocque – du 6 février 1934 n'ont pas traversé la Seine, contrairement à quelques centaines de militants des Camelots du Roi et de l'Action Française ;

  • sans minimiser l'événement et le nombre des morts, il faut comprendre cette manifestation et ses conséquences comme une instrumentalisation de la droite parlementaire pour obtenir la chute du gouvernement Daladier – ce qu'elle obtiendra...

Les facteurs de la création du Front Populaire dépassent donc largement la spontanéité militante du 12 février 1934. Ils découlent tout à la fois d'une prise de conscience des menaces fascistes à l'échelle internationale et d'une volonté de répondre à la crise économique qui frappe durement le pays après avoir mis un certain temps avant de traverser l'Atlantique.

On peut étudier donc les conditions politiques en plusieurs étapes :

  1. le changement de stratégie du Komintern et une coalition de type nouveau au service de la mobilisation anti-fasciste ;

  2. une coalition qui ne peut masquer de profondes divisions ;

  3. la question du pouvoir et la dynamique du mouvement social ;

On verra ensuite quel bilan en tirer...

Congrès de Tours de décembre 1920, Cartel des Gauches, Léon BlumCongrès de Tours de décembre 1920, Cartel des Gauches, Léon BlumCongrès de Tours de décembre 1920, Cartel des Gauches, Léon Blum

Congrès de Tours de décembre 1920, Cartel des Gauches, Léon Blum

I- le changement de stratégie du Komintern et une coalition d'un type nouveau au service de la mobilisation anti-fasciste

C'est le PCF qui permet la création du Front Populaire. Sans changement de stratégie politique des Communistes, cette construction politique eut été impossible.

Après le ralliement des deux-tiers des adhérents socialistes à la IIIème Internationale en décembre 1920, la SFIC puis le PC a connu plusieurs phases :

  1. une lutte entre fractions pour construire l'identité communiste française, une organisation politique d'un type nouveau, où se dénoue les quiproquos entre les nouveaux militants révolutionnaires et certains chez les plus anciens qui pensaient que les 21 conditions d'adhésion à la 3ème étaient une vaste blague... Dans la bascule instable entre les différents groupes, les scissions et les exclusions se multiplient ;

  2. une lutte entre Trotskystes et ceux qui défendent la ligne portée par le Kremlin pour le contrôle de l'organisation ;

  3. une reprise en main complète à partir de 1927-1928 par le Komintern lui-même dans la main de Staline depuis qu'il a définitivement écarté tous ses concurrents du Kremlin (Trotsky, puis Boukharine, puis Kamenev et Zinoviev). À partir de cette date, le PC qui va s'incarner à partir de 1930 (qui s'est repenti de ses supposées sympathies trotskystes) dans la personne de Maurice Thorez, va être un élève appliqué des consignes du Komintern.

Or, durant toute la période et plus encore à partir de la dernière phase, l'ennemi politique principal désigné est la social-démocratie et son équivalent en France : la SFIO et sa principale figure, Léon Blum. En 1929, le PC maintiendra son candidat au 2nd tour à Paris dans la circonscription de Blum dans le but avoué de le faire perdre... C'est pourquoi Blum atterrira dans l'Aude quelques mois plus tard à la demande des socialistes locaux pour revenir à la Chambre des Députés.

La stratégie du Komintern se traduit en Allemagne par l'aveuglement complet du KPD, qui conduit des grèves dans le métro de Berlin avec les syndicats nazis et refuse l'alliance avec le SPD en 1932 et 1933 pour empêcher l'arrivée d'Hitler au pouvoir : il sera le premier à en faire les frais.

Pourtant, la situation ne change pas tout de suite : la coopération militaire entre l'URSS et l'Allemagne – établie sous la République de Weimar – se poursuit jusque début 1934.

Le pacte germano-polonais du 26 janvier 1934 est la première alerte pour Staline, rendant tangible dans son esprit qu'Hitler a bel et bien pour stratégie politique d'étendre « l'espace vital » de la race aryenne vers la Russie en réduisant les « sous-hommes slaves » en esclavage. La mort d'Hindenberg et la purge des SA sont des éléments supplémentaires démontrant qu'Hitler en concentrant tous les pouvoirs devient une menace réelle.

La priorité désormais pour l'URSS et Staline sera de conclure des alliances de revers avec les Démocraties occidentales : Staline a besoin de budgets militaires croissants à l'ouest et les partis communistes qui le peuvent doivent être mis au service de cette stratégie.

Donc lorsque Maurice Thorez appelle le 26 juin 1934 les socialistes à l'unité avec le PCF se conjuguent plusieurs éléments :

  • une aspiration unitaire à la base face à la menace fasciste et aussi aux échecs politiques de la stratégie précédente (le PCF a perdu de nombreux électeurs entre 1928 et 1932, contrairement aux périodes précédentes) ;

  • une validation politique du Komintern dont la priorité géopolitique change et qui tire les enseignements de la tragédie allemande.

À Compter de ce moment et jusqu'à la fin de 1937 (si tant est qu'on puisse considérer que le Front Populaire dura jusque là), le PCF peut être considéré comme l'un des meilleurs élèves de la stratégie d'unité.

Ainsi la Victoire d'une coalition de gauche, où serait partie prenante le PC, est perçue par le Komintern et par l'URSS comme une garantie supplémentaire et un renforcement des engagements du pacte franco-soviétique conclu par le cabinet Laval le 2 mai 1935.

Le « Front Populaire », l'expression est trouvée par Eugen Fried, représentant du Komintern en France, est d'abord formé le 27 juillet 1934 par le Pacte d'unité d'action entre deux partis marxistes, la SFIO et le parti communiste, qui devient officiellement PCF à cette époque.

Le Front Populaire rassemble donc des partis politiques : SFIO et PCF, d'une part, mais aussi le Parti d'unité prolétarienne (issu de deux scissions du PC), le Parti frontiste (scission de gauche du Parti Radical), mais également la CGT (socialisante) et la CGT-U (communisante) – qui vont se réunifier en mars 1936 au congrès de Toulouse après 15 ans de scission –, le Comité de Vigilance des Intellectuels Anti-fascistes (Paul Rivet, Paul Langevin et le philosophe Alain), la Ligue des Droits de l'Homme mais également de nombreuses associations de jeunesse, paysannes et d'anciens combattants.Au-delà de la presse nationale et locale des partis socialiste et communiste le Front Populaire bénéficie également du soutien d'un journal de gauche indépendant : Le Canard Enchaîné.

Edouard Herriot, président du Part Républicain Radical et Radical-Socialiste - Paul Faure, secrétaire général de la SFIO - Maurice Thorez, secrétaire général du Parti communiste françaisEdouard Herriot, président du Part Républicain Radical et Radical-Socialiste - Paul Faure, secrétaire général de la SFIO - Maurice Thorez, secrétaire général du Parti communiste françaisEdouard Herriot, président du Part Républicain Radical et Radical-Socialiste - Paul Faure, secrétaire général de la SFIO - Maurice Thorez, secrétaire général du Parti communiste français

Edouard Herriot, président du Part Républicain Radical et Radical-Socialiste - Paul Faure, secrétaire général de la SFIO - Maurice Thorez, secrétaire général du Parti communiste français

II- Une coalition qui ne peut masquer de profondes divisions

Malgré cette mobilisation sociale et politique sans précédent, cette coalition ne peut à elle seule créer une dynamique majoritaire. Maurice Thorez prend donc l'initiative de déborder la SFIO par la droite en appelant le 10 octobre 1934 à Nantes à « l'alliance des classes moyennes avec la classe ouvrière » et à la constitution d'un rassemblement non seulement ouvrier mais « populaire » ; clairement il appelle le Parti Radical d’Édouard Herriot à rejoindre le Front Populaire, ce qu'il refuse d'abord mais qu'il finira par accepter à l'été 1935 pour trois raisons :

  • la pression des « Jeunes Turcs » du Parti Radical – c'est-à-dire son aile gauche (Pierre Cot, Jean Zay, Pierre Mendès France, Jean Moulin) – qui sont en désaccord avec les alliances de droite et la politique de déflation, mais aussi d’Édouard Daladier qui veut récupérer l'espace politique qu'il a perdu au lendemain du 6 février 1934 ;

  • la conclusion du pacte franco-soviétique de Mai 1935, qui fait de l'URSS l'alliée de la France, permet au PCF de voter les budgets militaires (Maurice Thorez n'aura de cesse d'ailleurs de rassurer le parti radical en s'adressant à son électorat : c'est le sens de la main tendue aux artisans, aux commerçant, aux anciens combattants et même... aux catholiques) ;

  • le parti radical n'a plus le luxe de refuser l'alliance avec la SFIO, comme il l'a fait en 1932, les élections municipales de mai 1935 ont sanctionné un nouveau recul du parti radical sauf là où il était allié aux socialistes.

Le Part Radical adhère donc à la dynamique unitaire antifasciste, mais la nécessité de sa présence va limiter fortement la portée du programme du Front Populaire qui sera donc défensif, modéré et ambigu :

  1. défense de la démocratie :

    1. désarmement et dissolution des Ligues ;

    2. publication des bilans financiers des organes de presse pour permettre au public de connaître leurs commanditaires ;

    3. promotion des droits syndicaux et de l'école laïque ;

  2. défense de la paix :

    1. désarmement relatif ;

    2. promotion de la sécurité collective ;

    3. négociation dans le cadre de la SDN ;

    4. nationalisation des industries d'armement ;

  3. programme économique :

    1. réformer la Banque de France ;

    2. réduction de la semaine de travail sans réduction de salaire ;

    3. plan de grands travaux d'utilité publique ;

    4. création d'un fonds national de chômage et d'un régime de retraite pour les vieux travailleurs ;

    5. création d'un office national des céréales.

La modération de programme s'explique par les profondes divisions du Front populaire entre ces membres, la volonté du PCF de ne surtout pas froisser le Parti Radical, et des divisions au sein même des deux piliers de la coalition [sans compter que plusieurs partis rejoignant peu à peu le Front Populaire et sa dynamique politique sont des scissions du Parti Radical (Parti frontiste ou PRS Camille-Pelletan), de la SFIO (PSdF-UJJ) ou du PCF (PUP)]...

Une lutte à mort oppose en fait Parti Radical et la SFIO. Dans les votes populaires, la SFIO dépasse depuis plusieurs scrutins le parti radical en voix.

Les socialistes ont été très déçus par le soutien au gouvernement de « Cartel des Gauches » en 1924-1925 (listes communes et soutien sans participation). Le Canard Enchaîné tire la conclusion de cette expérience à sa chute en avril 1925 : « Quelle que soit l'opinion que l'on porte sur le gouvernement de M. Herriot force est bien de reconnaître que les questions essentielles de son programme, il les a respectées... Respectées au point de ne pas vouloir même y toucher. » (toute ressemblance avec des situations politiques actuelles n'est pas purement fortuite).

La SFIO avait publié en 1932 un programme minimal baptisé « Cahiers de Huyghens » pour négocier avec le Parti Radical après coup, ce dernier avait rejeté tout ce qui est surligné en jaune :

  1. réduction des crédits militaires ;

  2. Nationalisation des fabrications d'armement ;

  3. Équilibre des budgets sans réduction des crédits sociaux ;

  4. Protection de l'épargne par un contrôle des banques ;

  5. Contre la spéculation, création d'offices publics du blé et des engrais ;

  6. Déchéance des compagnies de chemins de fer et création d'un réseau unique d'intérêt général ;

  7. Création de l'assurance-chômage et de l'assurance contre les calamités agricoles, avec nationalisation des assurances privées ;

  8. semaine de 40 heures sans réduction du salaire hebdomadaire ;

  9. Amnistie...

Léon Blum en avait conclu une opposition de vue complète.

L'échec des négociations post-électorales de 1932 va d'ailleurs créer une crise grave dans la SFIO. Le 14 juillet 1933, le congrès de la Mutualité est le théâtre de l'offensive des « Néos », conduite par l'aile droite parlementaire (Pierre Renaudel, Barthélemy Montagnon, Adrien Marquet) et certains jeunes loups eux-mêmes parlementaires (Marcel Déat). La crise naît des frustrations gouvernementales et de la dénonciation de la pusillanimité de Blum. Mais au-delà des débats sur la politique économique – qui auraient pu être fructueux –, la violence des propos, l'appel au modèle mussolinien « Ordre-Autorité-Nation » (Marquet) pour séduire les classes moyennes et les détourner du fascisme, tend évidemment le congrès.

La scission aura lieu plus tard : en novembre 1933, le conseil national de la SFIO constate que 7 députés ont rompu la discipline en soutenant un cabinet radical/droite et les exclut. 28 députés, 7 sénateurs et 20 000 adhérents partiront en dissidence en fondant le Parti Socialiste de France – Union Jean-Jaurès.

Les élections vont mal se passer car le Parti Radical est lui-même divisé : son aile droite accepte difficilement ou pas du tout le Front Populaire. Aucun candidat radical ou presque ne fera campagne sur le « programme commun ». Très souvent, les fédérations départementales du Parti Radical susciteront des candidats radicaux indépendants, ce qui aboutira à l'absence de député de gauche dans le Doubs, le Parti Radical faisant élire contre la SFIO en accord avec la droite plusieurs candidats comme François Peugeot dans la circonscription de Montbéliard. Dans le Puy-de-Dôme, les Radicaux en feront les frais au profit de la SFIO. Dans l'Aude les radicaux tentent de faire battre Léon Blum... On pourrait prendre des exemples nombreux département par département.

Le PCF fait campagne sur le programme du Front Populaire, la SFIO fait campagne sur son programme et celui du Front Populaire...

Les résultats sont « étonnants » : la Gauche n'augmente pas en suffrages, ceux-ci ont été redistribués, avec un gain de 6 points pour le PCF, une stagnation de la SFIO, un chute pour le Parti Radical et une bonne tenue de tous les petits partis de gauche liés au Front Populaire.Les règles de désistement de 2nd tour ayant joué correctement la majorité est acquise et la SFIO devance largement le Parti Radical pour la première fois de l'histoire.

Marcel Déat, Adrien Marquet, Pierre Cot, Jean Zay, Pierre Mendès FranceMarcel Déat, Adrien Marquet, Pierre Cot, Jean Zay, Pierre Mendès France
Marcel Déat, Adrien Marquet, Pierre Cot, Jean Zay, Pierre Mendès FranceMarcel Déat, Adrien Marquet, Pierre Cot, Jean Zay, Pierre Mendès FranceMarcel Déat, Adrien Marquet, Pierre Cot, Jean Zay, Pierre Mendès France

Marcel Déat, Adrien Marquet, Pierre Cot, Jean Zay, Pierre Mendès France

Front Populaire : campagne et victoire électoralesFront Populaire : campagne et victoire électorales
Front Populaire : campagne et victoire électoralesFront Populaire : campagne et victoire électorales

Front Populaire : campagne et victoire électorales

III- La question du pouvoir et la dynamique d'un mouvement social inattendu

Léon Blum a longtemps fait son possible pour écarter son parti du pouvoir, jugeant que l'unité de la SFIO n'y résisterait pas.

Il a théorisé un distinguo entre conquête et exercice du pouvoir :

  • conquête du pouvoir : les partis ouvriers disposent de la majorité absolue – ou le prenne à l'issue d'un épisode révolutionnaire – et de tous les leviers, ils engagent la transformation sociale et le changement du régime de la propriété ;

  • exercice du pouvoir : les partis ouvriers sont dans une coalition qu'ils ne dominent pas, mais en position de force, ils engagent des réformes profondes mais pas la transformation sociale.

La menace fasciste – et la crise interne à la SFIO de 1933 (éviter le pouvoir n'a pas préservé l'unité du parti) – l'amène à concevoir l'idée d'une occupation défensive du pouvoir, à laquelle la SFIO ne saurait se dérober. Dans le cadre d'une occupation défensive, on fait des compromis et on est un gestionnaire loyal du système capitaliste, on n'engage pas la transformation de la société par surprise.

Le « pari » des responsables socialistes, c'était qu'une fois de plus le Parti Radical arriverait en tête en nombre de sièges (malgré son retard de suffrages) et que la SFIO n'éviterait pas cette fois-ci la participation au gouvernement mais comme junior partner. Ce qui explique que la SFIO n'ait pas choisi de demander un programme plus offensif à partir du moment où le PCF n'y poussait pas non plus pour rassurer le parti radical. Or le discrédit du Parti Radical explique le transfert d'une partie de son électorat vers la SFIO, une partie des électeurs de la SFIO votant pour la première fois communiste rassurés par la dynamique unitaire.

Le programme de la SFIO est beaucoup clivant : nationalisations massives, congés payés, délégations ouvrières, conventions collectives, etc. plus tout ce qu'il y a dans les « Cahiers Huyghens » ; certains pensent qu'une partie des parlementaires modérés de la SFIO ont lâché la bride à l'aile gauche, convaincus que ce programme n'avait aucune chance d'être appliqué.

C'est donc totalement surpris que Léon Blum constate les résultats : 72 PCF (+62), 6 PUP (-3), 149 SFIO (+17), 110 Parti Radical (-50), 40 divers gauche (dont 29 apparentés socialistes). Il se voit contraint d'accepter le pouvoir dans des conditions très particulières. C'est ainsi qu'il faut comprendre que le soir de la victoire Bracke ait dit « Les difficultés commencent » ce qu'il retraduira de manière plus positive le 10 mai 1936 devant le conseil national de la SFIO « enfin, les difficultés commencent pour nous ».

Blum se conçoit donc dans la posture de l'occupation défensive du pouvoir. C'est ainsi qu'il faut comprendre le légalisme de Léon Blum, celui-ci refusant d'anticiper la prise de fonction du nouveau cabinet, bien que le patronat le lui ait demandé. Tout juste a-t-il accepté de recevoir pendant ce délai constitutionnel le délégué général du Comité des Forges, Lambert-Ribot, par l’intermédiaire de Paul Grunebaum-Ballin. En effet, la pratique institutionnelle de l'époque impliquait que la nouvelle Chambre et le nouveau cabinet ne se réunissent pas avant début juin alors que le 2nd tour avait lieu le 3 mai 1936.

Or le mouvement social débute le 11 mai et prend une ampleur inédite, qui rendra enfin sa dignité à la classe ouvrière aux yeux du monde.Au regard du programme de Front Populaire, le mouvement social donne à Léon Blum une force inattendue et donc une voie de passage entre l'occupation et l'exercice du pouvoir : les acquis sociaux et économiques sont donc d'abord une victoire des travailleurs en lutte et une rencontre avec un programme politique qui n'aurait jamais dû être mise en œuvre.

Front Populaire : grèves et gouvernement
Front Populaire : grèves et gouvernement
Front Populaire : grèves et gouvernement
Front Populaire : grèves et gouvernement

Front Populaire : grèves et gouvernement

IV- Quel bilan ?

Le Front Populaire n'a pas résisté à ses contradictions internes et aux soubresauts internationaux.

La priorité du Komintern est de sécuriser l'alliance française, pas les progrès sociaux. Donc le PCF va devoir tenir les deux bouts en terme de stratégie :

  • soutenir et amplifier la mobilisation sociale, mais sans pouvoir agir directement sur le pouvoir car Staline refuse que le PCF entre au gouvernement ce que souhaitait Maurice Thorez ;

  • profiter de cette situation de « ministère des foules » pour demander la fin des grèves, car il est temps notamment que les usines d'armement (nationalisées) recommencent à tourner.

La SFIO, comme s'en doutait Léon Blum, n'était pas prête à gouverner (il y aura d'ailleurs une nouvelle scission avec les amis de Marceau Pivert qui partiront créer le Parti Socialiste Ouvrier & Paysan avec le renfort d'une partie de trostkystes qui avaient rejoint la SFIO). Non pas qu'elle et ses ministres n'en aient pas les compétences ou des idées sur la forme et la conduite d'un gouvernement (Blum avait largement théorisé la question après son expérience de chef de cabinet de Marcel Sembat durant la guerre et il a initié des innovations majeures dans la machine gouvernementale), mais :

  1. Blum n'avait pas les moyens d'aller au bout de la politique qu'il aurait sans doute voulu mener car les partis « prolétariens » n'étaient pas majoritaires, et donc Blum n'a de fait pas voulu renverser le système. Encore une fois, il y du vrai et du faux dans ce qu'on lui reproche mais Le Canard Enchaîné résume bien l'affaire :
    « Léon Blum, vous êtes trop chic. Vous jouez le fair-play avec les tricheurs. Vous leur prêtez une honnêteté, une franchise, un courage dont ils sont dépourvus. Or, vous avez charge d'âmes.
    Si vous ne renoncez pas à votre charmante gentillesse, si vous n'enfermez pas à double tour les 200 familles dans leur caveau, les 200 familles vous grignoteront et la vieille France deviendra quelque chose comme une nouvelle Espagne. Qui commande ? Vous avez la parole.
     »
    Henri Jeanson, Le Canard Enchaîné – 5 août 1936

  2. Les socialistes n'étaient pas armés en terme de théorie économique pratique. Les théories de Keynes ont plus facilement franchi l'Atlantique que la Manche. Elles commencent tout juste à être mises en œuvre par Roosevelt. Il n'y a pas encore de retour d'expérience. Dans cette logique et pour satisfaire le Parti Radical, les membres du Front Populaire se sont engagés à ne pas dévaluer le Franc : c'était idiot et il fallut le faire dans le pire moment alors qu'on eut pu le faire dès juin 1936. Enfin, dégât collatéral de la crise des « Néos », la question du planisme (théorisé par le socialiste belge Henri de Man) et donc la planification démocratique n'a pas été débattue et intégrée, faisant prendre plus de 10 ans de retard aux outils disponibles pour une politique de gauche.

La première conséquence des soubresauts internationaux impliquent une rupture avec la vulgate socialiste de l'époque : la SFIO, traumatisée par la Guerre, sa participation à l'Union Sacrée et la scission de 1920 qui en découle, est pacifiste jusqu'à l'irrationnel. Elle prône le désarmement unilatéral la baisse des crédits militaires. Or Blum découvre une armée française dans un tel état de dénuement et de désorganisation (conséquences des conceptions de Pétain comme ministre de la défense) qu'il doit engager un plan quinquennal de réarmement, une relance de l'industrie militaire, une réorganisation de l'armée... il auditionnera avec intérêt le Colonel De Gaulle sur sa théorie de la guerre de mouvement. Mais par contre un de ses proches qui a le tort d'être « belliciste anti-fasciste » se verra interdire d'être ministre de la défense pour rassurer les socialistes et les radicaux ; il s'agit de Léo Lagrange dont vous connaissez le bilan comme secrétaire d’État à la jeunesse et aux sports chargé de gérer les premiers congés payés. Le pacifisme de la gauche explique également le manque de réaction face au réarmement de la Ruhr par Hitler qui est intervenu en février 1936.

Sur le terrain du pacte franco-soviétique, il faut noter un changement de posture de l'état-major français qui ne tarissait pas d'éloges sur l'Armée Rouge avant le Front Populaire et commence à contester la pertinence de cette stratégie dès l'installation du cabinet Blum : les purges staliniennes n'ont pourtant pas commencé et n'ont pas encore affecté l'état-major soviétique, ce n'est donc pas la raison de ce changement de pied. Il faut croire que l'idée d'un cabinet socialiste soutenu par les communistes refroidit les généraux et, sur le moyen terme, les conceptions militaires de Pétain vont peu à peu reprendre le dessus. Ce manque de confiance entre Occidentaux et Soviétiques explique en partie le revirement du Pacte Germano-Soviétique d'août 1939.

Au pacifisme profond de la gauche française s'additionnent l'hostilité affirmée des Radicaux et des Britanniques au soutien à la République Espagnole. Blum se sachant incapable de soutenir la République proposera la démission de son gouvernement, celui du Frente Popular lui demandera de rester malgré tout en poste, préférant un gouvernement neutre mais bienveillant à Paris que des Radicaux hostiles. Avec Vincent Auriol (ministre des finances et des douanes) et Jean-Pierre Cot (ministre de l'air, dont le directeur de cabinet est Jean Moulin), Blum organisera le passage en contrebande d'un maximum de matériel. La « non intervention » faisait un pari (insensé ?) sur le fait que Britanniques et Radicaux constateraient la perfidie de l'Allemagne et de l'Italie et comprendraient qu'il fallait agir. Malheureusement, il aura quitté le pouvoir entre temps et le soutien ouvert des fascismes à Franco n'aura jamais fait bouger Britanniques et Radicaux.

La somme de ces contradictions a conduit à la chute du gouvernement Blum. Il essuie un vote de défiance du Sénat, dominé par les Radicaux, sur les questions financières ; en soi, cela n'obligeait pas à la démission du cabinet, mais Léon Blum ne pouvait que constater qu'il n'avait plus de marges de manœuvre avec un Parti Radical redevenu ouvertement hostile et dont les principaux responsables jugeaient déjà que les concessions faites étaient excessives. Le Radical Sarraut reprend la présidence du conseil, refuse la participation des communistes que Thorez avait été autorisé à lui proposer. Les Radicaux vont gérer majoritairement les affaires courantes avec des ministres socialistes.

Dès le début 1938, après l'Anschluss, et l'échec de la formation d'un deuxième gouvernement Blum – qui voulait se donner les moyens financiers et militaires que la situation exigeaient –, les Radicaux et Daladier en tête vont retrouver leurs alliances à droite, déconstruire les acquis du Front Populaire, signer les accords de Münich...

Il est peu pertinent de dire que le Front Populaire existait encore fin 1937...

Conférence sur les 80 ans du Front Populaire à Bezons - Samedi 26 novembre 2016Conférence sur les 80 ans du Front Populaire à Bezons - Samedi 26 novembre 2016
Conférence sur les 80 ans du Front Populaire à Bezons - Samedi 26 novembre 2016Conférence sur les 80 ans du Front Populaire à Bezons - Samedi 26 novembre 2016Conférence sur les 80 ans du Front Populaire à Bezons - Samedi 26 novembre 2016

Tableau de l'évolution électorale des élections législatives de 1924 à 1936

Panoramas des Chambres des Députés de 1924 à 1936

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20 mars 2015 5 20 /03 /mars /2015 16:39

Carte-cantons-Argenteuil.jpgL'inénarrable Olivier Régis nous avait déjà largement distraits durant la campagne des élections municipales l'an passé. Militant sarkoziste valdoisien, carte d'adérent de l'UMP en main, il tentait de se présenter comme un candidat UDI, posant aux côtés d'un ancien boxeur international dont tout le monde a oublié le palmarès (beau message aux électeurs : « votez pour moi sinon vous le prendrez dans la g... »), et faisait preuve d'un excès verbal bien peu cohérent avec la modération qui devrait convenir à un centriste : ainsi avait-il comparé la situation de la ville de Bezons aux combats de la place Maïdan de Kijev (Ukraine) et la municipalité (assez modérée) PCF-PS à la Roumanie de Ceaucescu ou à la Russie néo-impériale de Vladimir Poutine (au demeurant, on cherche encore ce qu'il y a de communiste en Poutine, mais que voulez-vous, qu'importe le flacon quand on sombre dans l'ivresse de la campagne). On s'étonne qu'à l'époque il n'ait pas poursuivi dans la même veine en dénonçant en Michel Campagnac, l'éternel candidat de Lutte Ouvrière, le digne successeur des « sanguinaires » soldats de l'Armée Rouge conduits par Léon Trotsky, et lui-même en nouveau Général Denikine, pressé de rétablir un tsarisme débonnaire sur les rives de la Seine.

Le MODEM, parti de François Bayrou (oui rappelons le car ils ont disparu des écrans radars), avait hésité à le soutenir durant la campagne municipale, ne se résolvant à le faire qu'après avoir perdu Arnaud Gibert, son seul représentant local devenu colistier du maire communiste Dominique Lesparre et de ses alliés socialistes. Mais il faut croire que les dérapages multiples du personnage ont échaudé ce parti habitué aux platitudes puisque le MODEM du Val-d'Oise a exigé qu'il retire de ses documents de campagne pour les élections départementales le logo que l'UMPiste local s'était arrogé sans les consulter. Qu'à cela ne tienne, il y figure toujours en bonne place, et il est peu probable que le MODEM aille courageusement au bout de ses menaces et lui colle un procès. Mais, rappelons le bien haut et fort, Olivier Régis ment … sur tout et à tout le monde. Illustrations.

Un slogan de campagne pas piqué des vers

Depuis la réforme du mode de scrutin (2013) dans les départements, la géographie électorale a été quelque peu bousculée. Bezons n'est plus un canton-ville et s'est vu adjoindre le quartier du Val-Notre-Dame, partie de la commune d'Argenteuil, sans doute à l'époque dans le but de compliquer la tâche au conseiller général communiste sortant et maire de Bezons.

Ainsi, le slogan des candidats UMP – Olivier Régis, conseiller municipal de Bezons, et Rizlaine Oujjat, adjointe au maire d'Argenteuil – pourrait faire croire à la platitude totale si l'on ne tenait pas compte du contexte politique territorial. En effet, Régis et Oujjat sont donc « Unis pour défendre Argenteuil et Bezons ». Quoi de plus anodin quand il faut associer deux territoires communaux et tenter de défendre un programme local commun dans l'optique des élections départementales ?

Sauf que... Vexé de n'avoir pas été désigné en avril 2014 Président de la communauté d'agglomération d'Argenteuil-Bezons, le revanchard maire UMP d'Argenteuil Georges Mothron s'est décidé à briser un outil au service des habitants et à dépouiller un peu plus son adversaire municipal [la franche victoire de la gauche aux municipales à Bezons a compensé la victoire étriqué de la droite à Argenteuil, donnant ainsi une courte majorité au PS et au PCF au conseil communautaire et permettant le maintien de Philippe Doucet – député PS et candidat malheureux à sa réélection à la mairie d'Argenteuil – à la présidence. Les représentations des deux communes au conseil communautaire avaient pourtant été avalisé en 2001 par Monsieur Mothron, mais la démocratie et ce qu'il avait décidé auparavant ne semblent plus lui convenir].

C'est la raison essentielle pour laquelle la municipalité d'Argenteuil a décidé de rejoindre à marche forcée, sans aucune analyse des intérêts de la commune, de l'agglomération et surtout de leurs habitants, la Métropole du Grand Paris, usine à gaz dont on doute encore de la pertinence en l'état et dont le premier résultat concret sera d'amoindrir la capacité des Départements et de la Région à agir pour les Franciliens. Georges Mothron avait-il des arguments que nous aurions éludés pour asseoir ce ralliement ? Non aucun : son principal intérêt était de briser l'agglomération d'Argenteuil-Bezons, qu'il avait pourtant fondé avec Dominique Lesparre, pour dépouiller de tout pouvoir local Philippe Doucet, sachant parfaitement que la municipalité de gauche bezonnaise avait affirmé à juste titre et à plusieurs reprises dans s'embarquer dans la galère du Grand Paris.

Ainsi, Olivier Régis fait campagne « pour défendre [unis] Argenteuil et Bezons » avec une adjointe de Monsieur Mothron qui a décidé de détruire l'outil commun des deux villes. Voilà qui est savoureux. Les conséquences de ce choix politicien ne s'arrête pas là : isolée du reste du Val-d'Oise par la désertion d'Argenteuil vers des horizons incertains, la ville de Bezons se retrouve rejetée vers une communauté d'agglomération des Yvelines dominée par des municipalités UMP. Nonobstant leur orientation politique conservatrice, il n'est cependant pas dit que les élus de droite de la Communauté d'agglomération de la boucle de la seine soient aussi farfelus et irascibles que le sont Messieurs Régis et Mothron. À court terme, donc Bezons pourrait y gagner au change. Cependant, le premier ministre Manuel Valls et ses opposants de droite considérant que la Métropole du Grand Paris a vocation à moyen terme à remplacer les départements, la Ville d'Argenteuil pourrait donc prochainement abandonner le Val-d'Oise et la Ville de Bezons serait contrainte d'intégrer le département si progressiste et solidaire des Yvelines. On comprend mal comment Monsieur Régis, complice de cette entreprise de démolition, peut ainsi prétendre avec colistière représenter Argenteuillais et Bezonnais au futur conseil départemental du Val-d'Oise, alors que toute son action vise à soustraire les territoires et les habitants dont il sollicite les suffrages à cette collectivité !? Décidément, Olivier Régis doit avoir un sens de l'humour qui m'échappe. On pourrait à la rigueur en rire si les conséquences n'étaient aussi négatives pour les Bezonnais. Car ce n'est pas encore fini !

« Non à la privatisation d'AB-Habitat ! » : on se pince !

Olivier_Regis_UMP_19-02-2015_ABH_recto.jpgDepuis quelques jours, notre sinistre clown UMP diffuse dans Bezons un nouveau tract dans lequel il dénonce la décision de Dominique Lesparre, président d'AB-Habitat – Office HLM d'Argenteuil et Bezons – et de Philippe Doucet, président de la communauté d'Agglomération d'Argenteuil-Bezons (CAAB), de vendre ABH. Grave accusation à l'encontre de deux élus de gauche, dont les convictions sont connues en faveur du service public de l'habitat.

Ce serait risible si Olivier Régis n'était à nouveau complice de Monsieur Mothron dans l'opération de mise à mort de l'agglomération... qui implique forcément l'implosion de l'office HLM qui lui est lié ! En effet, avec la fin de la CAAB, ABH telle qu'elle existe aujourd'hui devra elle-même se transformer sous peine de se dissoudre. Ce sont donc Messieurs Régis et Mothron qui place l'office HLM dans une situation intenable et créent une grave insécurité pour les agents d'ABH et surtout ses locataires.

On connaît par ailleurs les penchants avoués de la droite pour la vente par morceaux du patrimoine des offices HLM afin de créer une mythique et improbable « France des propriétaires », voir Olivier Régis se muer en défenseur du service public de l'Habitat n'est pas sans un certain effet comique. Jouant au passage sur les peurs du personnel de l'office et de ses représentants CGT, le conseiller municipal minoritaire vitupère donc contre la « privatisation d'ABH », la menace pour les 11 000 familles locataires à travers l'augmentation des loyers qui en résulterait, les menaces contre l'emploi public ; au passage, un sous-titre annoncent « plus de 500 emplois en danger ! », quand le paragraphe qui le suit n'évoque plus que « l'emploi des 140 agents » d'ABH, Monsieur Régis doit être fâché avec les chiffres ou ne relit pas ses tracts... ou les deux. Bref, un véritable brûlot contre les projets politiques de l'UMP pour la France !

Olivier_Regis_UMP_19-02-2015_ABH_verso.jpgEncore une fois, au-delà des délires du candidat, ce tract est un tissu de mensonges. Il serait simple de répondre que la première manière pour Monsieur Régis et ses maîtres de l'UMP Argenteuil de protéger les locataires et les agents d'ABH était de mettre fin au projet fou de rejoindre la Métropole du Grand Paris. Mais l'orgueil de notre voisin revanchard est au-dessus de cela.

Donc Messieurs Lesparre et Doucet ont proposé une solution qui permet de protéger les agents et les locataires d'ABH de la dissolution, de l'absorption et de la privatisation, que leur aurait sinon fait subir les avanies de l'UMP. Un projet de transformation d'ABH en Société Coopérative HLM a été mis sur la place publique ; il n'a pas encore été compris par les représentants CGT du personnel mal informés, mais il représente de très nombreux avantages :

  • protéger ABH de l'absorption par Val-d'Oise Habitat (VOH, présidé par Georges Motrhon) dont on connaît la politique antisociale depuis que le Département du Val-d'Oise est à nouveau dirigé par une majorité conservatrice et réactionnaire ;

  • conserver ABH dans un giron para-public, puisque les sociétés coopératives appartiennent au secteur de l'économie sociale et solidaire et sont connues pour leur pratique éprouvée de la participation des agents et des locataires ;

  • maintenir le niveau de loyer à un niveau abordable ce qui est absolument vital pour une commune comme Bezons, dont la très grande majorité des habitants appartiennent aux classes populaires ;

  • conserver une capacité de développement, ce qui est impératif au regard des besoins en logement des habitants et s'oppose à la logique malthusienne de VOH ;

  • offrir un droit d'option pour les agents d'ABH qui sont fonctionnaires, qui pourront ainsi le rester en rejoignant les collectivités locales, celles-ci pouvant les mettre à disposition de la nouvelle société coopérative HLM ;

  • garantir aux agents contractuels d'ABH, qui sont la grande majorité, une amélioration de leur condition de travail, de gestion de carrière et de rémunération (salaire brut ET régime indemnitaire).

Ainsi, confronté aux faits et à la réalité, le nouveau torchon d'Olivier Régis de se binôme argenteuillaise ne tient pas 30 secondes. C'est un nouvel épisode dans la série des mensonges éhontés auxquels ce mauvais comique nous a tristement habitué.

Ainsi, à défaut d'apporter un cadre territorial et démocratique durable pour Bezons (cf. les perspectives de quitter le Val-d'Oise à cause des délires de Monsieur Mothron et de son complice bezonnais), les élections départementales des dimanches 22 et 29 mars 2015 offrent une nécessité impérieuse : faire battre un candidat UMP qui ment depuis des années à ses concitoyens.

À défaut d'avoir su faire la nécessaire union autour du conseiller général sortant, qu'était Dominique Lesparre, les partis de gauche et de centre-gauche (PCF, PS, MUP et FDES) offrent un éventail de possibilité variées qui permettent de décliner sur tous les modes et pour toutes les sensibilités sa manière de dire NON à Olivier Régis et de lui signifier définitivement la fin de bail politique à Bezons. Les 22 et 29 mars, tout doit être fait pour faire battre ce sinistre personnage et conserver ce canton pour la gauche.

Val-d_Oise_solidaire.jpgMes convictions et mes engagements sont connus, je n'ai pas besoin de les préciser à nouveau. Mais, quels que soient vos inclinaisons personnelles, la défaite de Messieurs Régis et Mothron est une priorité absolue.

 

Frédéric FARAVEL

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 14:22

Trop c'est trop ! Suite aux accusations d'une extrême gravité portées par O. Régis, qui n'a plus que le mensonge comme argument contre la défaite qui s'annonce, Dominique Lesparre, Maire (PCF) et leader du rassemblement de la gauche à Bezons, porte plainte pour diffamation. Retrouvez ici son communiqué qui sera distribué à tous les Bezonnais.

Bezons_Regis_Trop_c_est_trop.jpg

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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 11:00

cropped-bezons-banniere-web-01-022.pngOn savait que Monsieur Olivier Régis, UMP réactionnaire depuis peu déguisé en UDI réactionnaire, voulait empêcher l'aménagement d'un véritable centre ville pour les Bezonnais ! Il a menti sur le coût de la mairie en construction ou sur le parc Bettencourt. Il a également démontré son incompétence en terme de gestion locale en ne comprenant pas comment fonctionnait une ZAC où les financements des aménageurs permettent de réaliser des espaces et des batiments publics aux services des habitants. Incompétence complétée par sa volonté de louer à la place pour faire office d'Hôtel de Ville des bureaux dans des immeubles à vocation économique en construction devant la gare de tramway, pensant utiliser un argent qui n'existerait pas puisqu'il dépend entièrement de la réalisation de la ZAC du centre ville. Une manière de proposer une méthode efficace pour ruiner Bezons (dépenser un argent que l'on n'a pas et handicaper le développement économique de la ville). A ce niveau de confusionnisme, on peut se dire que c'est de l'art.

Mais que ce représentant de la droite dure (qui milite pour que les chômeurs travaillent gratuitement dans les entreprises) exploite honteusement contre le projet d'Hôtel de Ville une situation humainement difficile est ignoble.

Que se passe-t-il réellement ?

Un très vieux pavillon est situé dans le périmètre d'aménagement du centre ville. Une enquête publique a mis au jour les conditions de vie des occupants. En accord avec l'avis du commissaire enquêteur et du Préfet du Val-d'Oise, le conseil municipal du 11 décembre 2013 - auquel n'ont pas daigné participer O. Régis et ses amis - a pris en compte la situation de la famille qui y réside.

Ainsi, contrairement à ce que dit O. Régis, il n'y a pas d'avis d'expulsion.

Reprenant l'avis du commissaire enquêteur : Pour Monsieur K. domicilié 12 bd Gabriel-Péri: "compte tenu de l'état de santé de Monsieur, il est décidé d'un moratoire sur cette acquisition au moins jusqu'en 2017 [en clair, cet achat est suspendu] si aucune solution d'accompagnement plus précoce n'était retenue pour Monsieur ou Madame ou leurs ayants droits".

La prétendue générosité d'O Régis a ses limites Dans les messages qu'il envoie à ses partisans, ce candidat de droite va même jusqu'à déclarer : "Défendons la famille jusqu'au 23 mars [date du 1er tour des élections] cette action nous assurera la victoire".

O. Régis est décidément prêt à tout pour grapiller quelques voix. Il tente une exploitation politicienne d'une situation humaine douloureuse, mais il paraît évident que vu l'état du pavillon c'est la solution du relogement dans des conditions décentes qui sera la solution et pas de confire la ville dans certains habitats dégradés.

Frédéric FARAVEL

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12 février 2014 3 12 /02 /février /2014 08:23

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Avec Dominique Lesparre, la Gauche est rassemblée pour que Bezons reste fidèle aux valeurs de progrès, de solidarité et d'humanité qui l'animent depuis plusieurs décennies (centres de santé, priorité à l'enfance, action sociale…).

Militant socialiste, je voterai dès le dimanche 23 mars pour la Gauche et Dominique Lesparre.

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