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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 14:51

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 08:08
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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 09:54
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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 13:00

Le 1er tour de l'élection présidentielle de dimanche a placé la Gauche dans son ensemble dans une position bien plus favorable qu'elle ne l'était en 2007.


Ces résultats démontrent – si cela était encore nécessaire – les insuffisances collectives et respectives de la gauche cinq ans plus tôt, alors que déjà – après 5 années de mandat lamentables de Jacques Chirac – tout le monde répétait que l'élection était imperdable.

En 2007, à la gauche du PS régnait l'éparpillement et la déréliction d'une partie des organisations ; les écologistes et les socialistes étaient incapables de se parler ; le Parti Socialiste ne disposait d'aucun projet précis, et il était balloté par les dérives idéologiques de sa candidate et les plaies des règlements de compte organisée par la direction du parti au lendemain du référendum de 2005 sur le TCE. Toute la gauche, chacun dans son organisation, s'était tirée une balle dans le pied ou même plusieurs.

Le score de François Bayrou en 2007 s'explique ainsi par les insuffisances de la gauche en général et du Parti Socialiste avant tout. 2012 démontre que la présidentielle ne se joue pas au centre et que le PS a perdu du temps pendant 5 ans (un peu moins entre 2009 et 2011) à se demander s'il devait discuter avec le MODEM : le centre n'est pas une «force»politique, il n'existe que par intermittence quand se font jour les faiblesses de la gauche. Et plus que tout, sauf à méditer des arrières pensées inavouables, le Centre n'est comme disait Mitterrand «ni de gauche, ni de gauche».

FrancoisHollandeQuels que soient les désaccords et les nuances qui ont pu être exprimées entre la gauche du PS et François Hollande, notamment quand il s'écartait trop fortement du projet adopté par le Parti Socialiste en juin 2011, on ne peut que lui savoir gré d'avoir maintenu avec constance depuis le meeting du Bourget les principes essentiels et les valeurs de la gauche républicaine, sans jamais dévier de sa course. Et ceci quelles que soient les interpellations de ses adversaires ou des commentateurs médiatiques, alors que la campagne de Ségolène avait démontré une certaine porosité sur des notions culturelles de droite.

Ainsi la fermeté du candidat a permis de nourrir le vote centriste avec des électeurs de gauche affolé par le vertige que donnait Ségolène Royal… qui elle n'a dû son score qu'à la peur viscérale des électeurs de la gauche radicale de voir se produire un nouveau 21-Avril.


Il existe donc bien deux dynamiques qui se sont complétées à gauche pour porter celle-ci à 43,75 % des suffrages contre 36,4 % en 2007 (Eva Joly remporte bien quelques 250 000 voix de plus que Dominique Voynet, mais vue la faiblesse du score et le recul comparé aux résultats des européennes et des régionales on n'appellera pas cela une dynamique) : celle du Front de Gauche avec Jean-Luc Mélenchon et celle des socialistes avec François Hollande.

jean-luc_melenchon-3-3-7744e.jpgAlors que l'abstention a augmenté de près de 700 000 personnes, le second rallie 773 470 voix de plus que Ségolène Royal ; le premier se mesure à l'aune de l'ensemble des suffrages accordées à la gauche du PS (au regard des échanges de voix massifs au sein de ce bloc, vers le Front de Gauche) qui passe d'un total de 3,3 millions de voix à plus de 4,6 millions, soit un gain de près de 4 points (soit plus que les gains du enregistrés entre candidatures socialistes).

Ces dynamiques se nourrissent pour le PS d'un retour d'un électorat de gauche titubant en 2007 vers le MODEM, d'échanges de suffrages entre le Front de Gauche et le PS et de remobilisation de nombreux abstentionnistes notamment dans les quartiers populaires.

À ce titre, les habitants des banlieues sont venus voter et ont massivement apporté leur soutien à la gauche ; ce résultat – même s'il reste énormément de travail et qu'il ne faut pas forcément compter sur une mobilisation comparable lors des législatives (cf. 2007) – vient apporter un démenti cinglant à l'analyse et aux propositions de Terra Nova sur la stratégie électorale que devrait adopter le Parti Socialiste.


La progression de l'extrême droite est réelle, malgré toutes les démonstrations de celles et ceux qui par peur ou excès de confiance voudraient relativiser le score de Marine Le Pen, dimanche 22 avril 2012. Comparé au résultat de Jean-Marie Le Pen contre Jacques Chirac lors du second tour de l'élection présidentielle de 2002 – ceux-ci étaient supérieurs à l'addition des suffrages accordés à Le Pen et Mégret au 1er tour –, Marine Le Pen progresse de 1,5 millions de voix. La montée du Front National apparaît donc comme une tendance constante dans la vie politique française depuis 30 ans. Il est erroné de présenter ce vote comme le signe d’une simple colère et moins encore l’expression d’une «souffrance» comme le déclarait lundi matin Nicolas Sarkozy ! Ce vote conjugue en réalité des motivations profondément différentes qui convergeant sur le nom de Marine Le Pen, et c'est cette capacité à faire la synthèse de ces motivations divergentes qui est justement le plus inquiétant.

1489157_3_0fb0_marine-le-pen-a-lille-le-5-mars-2011.jpgIl est dramatique que la contestation du système, de ses conséquences sociales terribles trouve aujourd'hui son réceptacle dans une idéologie nationaliste, populiste et xénophobe. Les électeurs du FN n’ont sans doute rien à faire de la pseudo compassion de Nicolas Sarkozy dans une rhétorique de la «protection» (dans sa forme national-sécuritaire) qui cherche à masquer l’essentiel de ce que réclame notamment une partie de l'électorat des anciens bassins industriels du Nord et de l'Est de la France : la volonté de nouvelles règles du jeu à tous niveaux, mondial, européen et français, d’une inversion de priorités et d’une prise en compte de la réalité telle qu’elle est et non racontée en éludant en permanence la vie d’une part importante des français ! Reste bien sûr une extrême droite classique renforcée par la légitimité que Nicolas Sarkozy et ses compères lui ont donné en reprenant ses thèses, son discours haineux et de rejet de l’autre ! Bilan de cette attitude, le FN progresse et n’est en rien, comme l’UMP le prétendait, marginalisé.

De-memoires-d-ouvriers-ou-la-fierte-blessee-des-ouvriers-sa.jpgIl faudrait tout de même reconnaitre que la stratégie menée par Jean-Luc Mélenchon contre le FN, si elle était pertinente et nécessaire sur le principe, n'était pas adaptée dans la pratique. L'indignation morale seule est contreproductive car – si elle est seule dans le discours – elle renforce le caractère protestataire de ce vote. Un jour, il va falloir traiter Le Pen sérieusement plutôt que pour faire le spectacle et se donner bonne conscience : loin de courir après le Front comme fait Sarkozy, François Hollande n'a heureusement renié aucun de ses engagements (Mariage Homo, droit de vote des étrangers…) au prétexte de satisfaire l'électorat nationaliste – malgré les déclarations douteuses de Ségolène Royal, dimanche 22 avril au soir et ce matin encore sur France Inter. Il s'agit de s'adresser à l'électorat ouvrier du FN qui vient de la gauche pour le reconquérir ; le candidat de gauche peut à loisir insister sur des points présents dans son programme et dans le projet du PS pour faire cela : réindustrialisation, lutte contre les délocalisation, contestation de la vision libérale de la mondialisation ou encore réorientation nécessaire de la construction européenne…

Il est évident que la majorité des électeurs du FN sont majeurs et vaccinés et sont totalement responsables de leur vote. Il ne s'agit de reculer sur rien, sauf à perdre la bataille culturelle et idéologique : partout où la République et la gauche cèdent du terrain sur leurs valeurs, l'égoïsme, la xénophobie et les communautarismes progressent et prétendent la remplacer. Tous devraient avoir à cœur de résoudre les défis de notre pays sans jamais banaliser ces idées contraires au message universel et humaniste porté par notre pays. Mais cela ne doit pas être une posture morale qui empêche de ramener vers le vote républicain de gauche des citoyens égarés et nous ne devons pas nous interdire de faire changer d'avis nos concitoyens.

claud-gueant-sarkozy 9881A contrario, Nicolas Sarkozy et la droite anciennement républicaine derrière lui sont engagés dans une course à l'échalote avec le Front National qui confine désormais à l'alignement sur son programme. Comme ministre de l'intérieur, comme candidat en 2007, puis comme Président de la République, le candidat sortant n'a cessé de nourrir la banalisation des idées de l'extrême droite. La lepénisation des esprits n'a jamais été aussi radicalement servie qu'avec ce quinquennat ; les débats sur l'identité nationale ou la pseudo «laïcité» façon UMP, les discours de Grenoble et de Dakar, les propos répétés de Claude Guéant ont levé tous les tabous qui empêchaient jusqu'ici de considérer le racisme comme une opinion légitime en République.

La progression du Front National naît à la fois de l'échec politique des gouvernements Nicolas Sarkozy et de la légitimation de ses thèses au plus haut niveau de l’État.

Le soir même du 1er tour, le candidat de l'UMP donnait une réponse à la tonalité violemment nationaliste dans la foulée de la stratégie «buissonniste» qu'il applique depuis plusieurs mois avec constance. À Longjumeau, peut-être aussi pour provoquer la porte-parole de sa campagne qui en est la maire (NKM a répété à de nombreuses reprises qu'elle choisirait la gauche plutôt que le FN en cas de 2nd tour Hollande-Le Pen), il est allé plus loin, affirmant que le Front National est compatible avec la République. Celui-ci est encore la plus haute autorité de l’État vient de rompre le cordon sanitaire républicain qui depuis 1983 sépare les partis républicains du FN. Il profère au passage un mensonge tonitruant : il n'est pas nécessaire dans notre pays de porter des valeurs républicaines pour avoir une existence légale ou se présenter aux élections : quid sinon de l'autorisation de créer des organisations anarchistes ? quid des listes royalistes soumises parfois au vote des électeurs dans des élections régionales ou européennes ?

Il faut donc le réaffirmer haut et fort : la capacité juridique du FN a se présenter aux élections n'en fait pas un parti républicain. Le FN ne pourrait être interdit que s'il envisageait une action insurrectionnelle pour abattre la République ou s'il s'affirmait ouvertement néo-nazi ou néo-fasciste – tel n'est pas le cas, du moins apparemment. Le FN n'en porte pas moins des valeurs et un programme en contradiction avec le modèle social républicain patiemment construit sur les bases de la IIIème République et du Conseil National de la Résistance. Et si par malheur il devait un jour participer au pouvoir, nul doute qu'il aurait l'habileté de conserver l'habillage de la République pour donner une tonalité autoritaire et réactionnaire au régime à la manière des ultra-conservateurs hongrois alliés aux fascistes locaux.

De fait, Nicolas Sarkozy et surtout une partie de ses plus fidèles lieutenants – qui chercheront un jour à lui survivre – cherchent à préparer progressivement les esprits à la rupture définitive des derniers remparts empêchant la droite de s'allier avec un FN relooké «bleu marine». Les coups de boutoirs assénés depuis trois jours vont donc être assortis d'une réaffirmation temporaire de l'absence d'alliance UMP-FN aux législatives… en juin 2012… mais en juin 2012 seulement !

Alain-Juppe-est-arrive-samedi-matin-en-Aghanistan-pour-une-.jpgCes dernières précautions camouflent la préparation de la violente purge ou lutte interne qui se prépare à l'UMP, surtout si le Président sortant est déchu. Personne n'est dupe de la dénonciation par Éric Zemmour ou Lionel Lucca des voix perdues par la faute d'Alain Juppé qui avait eu le tort selon eux d'avaliser l'idée que François Bayrou pourrait être un très bon Premier Ministre de Nicolas II. Personne n'est dupe non plus des réactions violentes qui ont accueillis les déclarations de Patrick Devedjian, Jean-Pierre Raffarin ou Chantal Jouanno sur les excès de la droitisation du discours de l'UMP.

Lourdes de divisions idéologiques profondes et de querelles d'ambitions personnelles viscérales, l'UMP se prépare une «nuit des longs couteaux» qui conduira à l'implosion du parti centriste et conservateur créé par Jacques Chirac et Alain Juppé : d'un côté (les plus nombreux) ceux qui choisiront d'emporter les 64 % d'électeurs UMP favorable à l'alliance avec Marine Le Pen, avec la "Droite Populaire" et Jean-François Copé, qui prépareront la recomposition d'une droite conservatrice et réactionnaire dont le pôle équivalent sera le Front National ; de l'autre ceux qui chercheront à recréer l'UDF, mais qui auront bien du mal à s'accorder sur un centre introuvable… et au milieu les héritiers de Chirac, orphelins…

Pour l'unité populaire contre la Réaction, le fascisme et le conservatisme !

Cette situation se prépare lentement ; la première étape de sa mise en forme concrète pourrait bien être les scrutins locaux de 2014 et 2015. Elle est lourde de dangers pour la démocratie française et condamne la gauche française à réussir son mandat, car sinon l'alternative à un échec sera Marine Le Pen.

manifestation-CGT.jpgFace à une droite qui a fait le lit du fascisme et de la réaction, face à une droite qui a vendu son âme sur l'autel de la stigmatisation et qui a perdu tout sens de la République, il faut rassembler TOUTE la gauche Dimanche 6 mai 2012, pour porter le candidat Hollande à l’Élysée et entamer dès le 7 mai de nouvelles luttes pour contrer la réaction, le conservatisme et les néo-libéraux en France et en Europe !

Mais au-delà du 6 mai, il faudrait rassembler toute la gauche pour gouverner. Cela commence d'abord par la nécessité lors des élections législatives de faire front à gauche contre le Front National et de répondre favorablement à la proposition de Jean-Luc Mélenchon : et pas uniquement là où le FN a une possibilité de faire élire un député. Nous ne pouvons pas non plus nous résoudre à être confrontés à des seconds tours UMP-FN dans certaines circonscriptions, d'autant que dans les circonstances actuelles ce serait «bonnet blanc et blanc bonnet».

Hamon28mai2011Par-delà les législatives, «la réussite de l'expérience de gauche qui va commencer peut-être le 6 mai dépend de l'unité de la gauche» comme le disait le 24 avril 2012 Benoît Hamon sur RFI. On peut créer les conditions d'un véritable gouvernement d'union populaire sous la présidence de François Hollande pour peu qu'on s'attache plus fortement au projet adopté par le PS en juin 2011.

Confronté aux blocages financiers et aux bâtons que les conservateurs européens ne manqueront pas de lui mettre dans les roues, alors que les marchés eux-mêmes jugent destructrices les politiques d'austérité généralisée et institutionnalisée mises en œuvre en Europe, François Hollande devra en tirer les conséquences et appliquer une orientation plus radicale et plus ferme en terme de politique économique, de réindustrialisation et de réorientation démocratique de l'Union Européenne.

C'est ça ou l'échec !

Frédéric Faravel
Secrétaire fédéral du PS Val-d'Oise chargé des relations extérieures

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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 06:50

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Par Sylviane Agacinski, Dominique Blanc, Jeanne Cherhal, Annie Ernaux, Caroline Fourest, Françoise Héritier, Axel Kahn... et 150 autres signataires

Nous sommes féministes. Le 6 mai prochain, nous voterons pour la gauche rassemblée, nous voterons pour François Hollande.

Nous voterons pour la gauche car elle est notre famille politique. Son histoire, son moteur, son identité, c’est de placer l’intérêt général avant les intérêts privés, la raison au-dessus des croyances ou des préjugés, c’est de faire reculer les oppressions et de construire une société où les dominations de toutes sortes n’auront plus leur place. La gauche est une alliée intrinsèque de la lutte des femmes pour leur libération parce qu’elle a pour but l’émancipation de chaque individu.

Ces cinq dernières années, le lien social a été affaibli, les inégalités se sont développées. Les femmes ont payé le prix fort des mesures libérales mises en œuvre par Nicolas Sarkozy : réforme des retraites, fermetures de centres IVG, recul de la parité, augmentation de la précarité du travail, féminisation de la pauvreté… Il est temps de changer de politique, pour les femmes comme pour la société toute entière.

L’amélioration réelle de la vie des femmes passe par des mesures spécifiques mais aussi par des politiques publiques qui visent le progrès social, par une plus juste répartition des richesses, le maintien et l’amélioration des services publics. A de nombreuses reprises, la gauche a soutenu les mobilisations féministes. Elle a prouvé qu’elle pouvait mettre en œuvre des politiques progressistes et favorables à l'égalité entre les sexes et à la liberté des femmes.

L’arrivée de la gauche au pouvoir est une condition importante de l’égalité entre les femmes et les hommes. Mais nous savons aussi que les mécanismes de domination, multimillénaires, d’invisibilité des femmes et de résistance à leur émancipation et à leur libération, sont puissants. Le candidat de gauche devra les combattre. Nous comptons sur lui. Nous serons là pour lui rappeler ses engagements, le soutenir quand il voudra lutter contre le patriarcat, et le bousculer si les vieux démons reprennent le dessus.

La promesse de François Hollande de rétablir le ministère des Droits des Femmes, dans un gouvernement paritaire, est un engagement majeur. Ce ministère, en travaillant avec les associations féministes, devra être un outil politique déterminant pour faire reculer les inégalités et inventer une autre société.

Nous affirmons la dimension profondément politique du féminisme. Nous attendons une remise en cause de cette organisation sexuée de la société qui crée et perpétue des inégalités intolérables entre les femmes et les hommes. Voter à gauche, c’est refuser l’assignation à des rôles pré-établis, c’est parier sur la raison et la capacité de chacune et chacun à s’extraire de sa condition pour devenir maître de sa vie. Voter à gauche, c’est parier pour un monde nouveau, dans lequel les droits des femmes passeront des textes de lois à la réalité.

Nous appelons toutes celles et ceux qui veulent que les droits des femmes retrouvent le chemin du progrès à se rassembler dans un vote de gauche, à voter François Hollande.

Laure Adler, Ecrivaine - Sylviane Agacinsky, Chercheure - Isabelle Alonso, Ecrivaine - Grinberg Anouk, Comédienne - Nathalie Bajos, Chercheure - Christine Bard, Historienne - Astrid Bas, Comédienne - Marie-Noëlle Bas, Militante féministe - Christian Baudelot, Sociologue - Françoise Bellot, Militante féministe - Kahina Benziane, Militante féministe - Alix Beranger, Militante féministe - Cathy Bernheim, 40 ans du MLF - Sophie Bessis, Historienne - Nicole Bez, Médecin, syndicaliste - Agnès Bihl, Chanteuse - Sophie Binet, Syndicaliste - Chris Blache, Militante féministe - Dominique Blanc, Actrice - Corinne Bouchoux, Historienne - Danielle Bousquet, Assemblée des Femmes - Pascale Bousquet-Pitt, Militante féministe - Emmanuelle Boussard-Verrecchia, Avocate - Nataly Breda, Militante féministe - Zabou Breitman, Réalisatrice - Thalia Breton, Militante féministe - Geneviève Brisac, Ecrivaine - Michel Broué, Mathématicien - Fabienne Brugère, Philosophe - Marie-France Casalis, Militante féministe - Marie Cervetti, Militante féministe - Florence Cestac, Auteure de BD - Jeanne Cherhal, Chanteuse - Natacha Chetcuti, Chercheure - Carole Chotil-Rosa, Militante féministe - Thérèse Clerc, Militante féministe - Alice Coffin, Militante féministe - Françoise Collin, Philosophe - Catherine Combes, Militante féministe - Maria Cotora, Militante féministe - Fanny Cottençon, Comédienne - Sylvie Cromer, Chercheure - Sandrine Dauphin, Chercheure - Caroline De Haas, Assemblée des Femmes - Marie Denarnaud, Comédienne - Monique Dental, Militante féministe - Claire Desaint, Militante féministe - Marie Duru Bellat, Sociologue - Annie Ernaux, Ecrivaine - Roger Establet, Sociologue - Christine Fauré, Sociologue - Jeanne Favret-Saada, Ethnologue - Jacqueline Feldman, Sociologue - Michèle Ferrand, Sociologue - Léa Fichet, Militante féministe - Léa Filoche, Militante féministe - Françoise Flamant, Archives du féminisme - Giulia Foïs, Journaliste - Claude Fontaine - Caroline Fourest, Essayiste – Béatrice Gamba, Militante féministe - Anne-Marie Garat, Ecrivaine - Delphine Gardey, Historienne - Françoise Gaspard, Chercheure - Audrey Gatian, Militante féministe - Michèle Gonin, Militant féministe - Mélanie Gratacos, Militante associative - Pauline Grégoire-Marchand, Militante féministe - Juliette Griffond, Militante féministe - Claude Groussin, Mouvement Jeunes Femmes  - Claire Guiraud, Militante féministe - Gisèle Halimi, Avocate - Monique Halpern, Ecrivaine - Clémence Helfter, Syndicaliste - Françoise Héritier, Anthropologue - Annik Houel, Chercheure - Serge Hureau, Chanteur - Simone Iff, Ancienne présidente du Planning familial - Annabelle Janodet, Militante mutualiste - Maryse Jaspard, Socio-démographe - Anne-Charlotte Jelty, Les insoumises - Cy Jung, Ecrivaine - Axel Kahn, Généticien, universitaire - Liliane Kandel, 40 ans du MLF - Sarah Kerrich, Militante féministe - Yvonne Knibiehler, Historienne - Marie-José Kotlicki, Syndicaliste - Marie-Thérèse Lanquetin, Juriste - Christine Le Doaré, Militante féministe - Safia Lebdi, Les insoumises - Armelle Lebras-Chopard, Chercheure - Catherine Lecoq, Comédienne, chanteuse militante - Séverine Lemière, Chercheure - Marie-Thérèse Letablier, Sociologue - Pascale Lismonde, Journaliste - Alice Loffredo, Militante féministe - Michèle Loup, Militante féministe - Violaine Lucas, Professeure de lettres - Anne-Cécile Mailfert, Militante féministe - Virginie Martin, Chercheure - Michela Marzano, Philosophe - Maïa Mazaurette, Blogueuse et auteure - Dominique Meda, Sociologue - Philippe Meirieu, Pédagogue - Loubna Méliane, Fondatrice de Ni Putes Ni Soumises - Blandine Métayer, Comédienne, Auteure - Françoise Morvan, Militante féministe - Janine Mossuz-Lavau, Chercheure - Liane Mozère, Sociologue - Julie Muret, Militante féministe - Pap N’Diaye, Historien - Sarah Nasséra Oussekine , Militante féministe - Marion Oderda, Militante féministe - Orlan, Artiste - Michelle Perrot, Historienne - Camille Peugny, Sociologue - Françoise Picq, 40 ans du MLF - Emmanuelle Piet, Militante féministe - Maudy Piot, Psychanalyste - Christine Planté, Professeure de littérature - Soudeh Rad, Militante féministe - Linda Ramoul, Militante féministe - Rayhana, Auteure, Comédienne - Charline Renaud-Dhyèvre, Militante féministe - Myriam Revault d’Allonnes, Philosophe - Michèle Revel, 40 ans du MLF - Michèle Riot Sarcey, Historienne - Evelyne Rochedereux, CIBEL, Militante lesbienne, féministe - Jean-Marc Roirant, Militant associatif - Roselyne Rollier, Militante féministe - Aline Royer, Militante féministe - Romain Sabathier, Militant féministe - Ouarda Sadoudi, Association Home - Rama Sall, Mouvement des Jeunes Socialistes - Michele Sarde, Ecrivaine - Claire Serre-Combe, Militante féministe - Fabienne Servan Schreiber, Productrice - Rachel Silvera, Chercheure - Claire Simon, Réalisatrice - Mariette Sineau, Politologue - Luce Sirkis, - Charlotte Soulary, Militante féministe - Martine Storti, 40 ans du MLF - Annie Sugier, Militante féministe - Wassyla Tamzali, Essayiste - Josy Thibaut, Militante féministe - Philippe Torreton, Comédien - Olga Trotsiantski, Militante féministe - Laurence Tubiana, Professeure - Fiammetta Venner, Politologue - Eliane Viennot, Professeure de littérature - Anne-Marie Viossat, Militante féministe - Annette Wieviorka, Historienne - Anne Wurtz, Militante féministe - Michelle Zancarini-Fournel, Historienne - Arlette Zilberg, Militante féministe

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 19:36

Avant de vous laisser méditer toute une journée (oui parce qu'à partir de ce soir minuit, il est donc prévu que nous entrions tous dans dans nos cellules pour approfondir notre introspection avant de mûrir le choix que nous ferons dimanche 22 avril, lors du 1er tour de l'élection présidentielle), je me permets d'attirer votre attention sur la publication de deux livres profondément différents, mais écrits par deux amis... histoire de vous faire prendre un peu de recul, c'est donc mieux que de l'introspection monachale, non ?

Renaud Chenu a sorti voici quelques semaines son Antimanuel de guérilla politique, idées de gauche contre mots de droite, qui devrait permettre de vous armer pour l'indispensable bataille culturelle, qu'il nous faut emporter contre le néo-libéralisme et les réactionnaires, si nous voulons qu'une gauche volontariste et déterminé transforme durablement notre pays.

Marion Ballet, qui est occasionnellement ma collègue - ;-) -, publie sa thèse consacrée aux émotions dans les campagnes électorales : Peur, espoir, compassion, indignation. L'appel aux émotions dans les campagnes présidentielles (1981-2007). Ce livre nous rappelle que la politique dépasse parfois les faits et les idéologies pour mouvoir le tréfond des peuples et des foules et parfois les manipuler.

Je souhaite à l'un comme à l'autre un bon succès de libraire, je vous souhaite à tous de vous instruire et de vous interroger en les lisant, et à y prendre plaisir.

Frédéric Faravel
Secrétaire fédéral aux relations extérieures du Parti Socialiste valdoisien

 

chenu-1.jpgAntimanuel de guérilla politique, par Jean-Laurent Lastelle et Renaud Chenu (éditions JC Gawséwitch), mars 2012, 180 pages, 14,50€.

Un manuel pratique pour décoder la novlangue des politiques

Une réhabilitation des mots de la gauche contre les maux de droite.

« Idéologue », « Archaïque », « Concret », « Fraudeurs », « Légitime », « Pragmatisme », « Prise d’otage »… Ou encore « Utopie », « Egalité », « Travail », « Conflit »… chaque jour les hommes et partis politiques, à travers leurs interventions, communiqués ou propositions abreuvent le citoyen d’une novlangue censée lui offrir une grille de lecture de la réalité. Or, ces mots, souvent utilisés indifféremment par la gauche et par la droite, ont un sens bien précis et véhiculent souvent une seule et même idéologie : celle de la pensée néo-libérale. Il est temps remettre les mots de la politique à leur bonne place !

Rédigé par une vingtaine de contributeurs, cet abécédaire pratique détricote « les mots de la droite » pour mieux « re-tricoter » ceux que la gauche a parfois oubliés. Une véritable œuvre de salut public pour lutter contre la paresse intellectuelle, la résignation linguistique ou tout simplement l'opportunisme qui pousse trop souvent les progressistes à adopter un vocabulaire réactionnaire. Le ton est grinçant, ne recule pas devant un certain humour, parce que le vocabulaire pseudo-gestionnaire que la politique nous impose depuis 30 ans est risible et qu’il est salutaire de s’en moquer. En même temps le propos est profondément sérieux car les mots et la manière dont ils ont renaud-photo.jpgemprisonné la politique sont essentiels.   

Présentation des auteurs

Jean-Laurent Lastelle est président de L’Assaut, un « laboratoire d’idées » de gauche composé essentiellement de jeunes d’une trentaine d’années (fonctionnaires, avocats, universitaires, salariés du secteur privé… )

Renaud Chenu est journaliste et un des responsables de Gauche Avenir, un club de réflexion et de débat qui réunit des personnalités issues de diverses sensibilités de la gauche.

 

 

 

ballet-1.jpgPeur, espoir, compassion, indignation.
L'appel aux émotions dans les campagnes présidentielles (1981-2007)

Marion Ballet, chercheur associé au Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines, publie Peur, espoir, compassion, indignation. L'appel aux émotions dans les campagnes présidentielles (1981-2007)aux éditions Dalloz. 

L’ouvrage que Marion Ballet propose ici au lecteur est profondément original, par son sujet comme par sa méthode. Cette affirmation peut paraître surprenante. Les élections présidentielles suscitent toujours une vaste littérature scientifique ou journalistique. Et l’on pourrait penser que l’intérêt pour les dimensions émotionnelles d’une campagne électorale va de soi. Chaque citoyen se rend bien compte en effet que les aspirants au pouvoir suprême ne se contentent pas de doctes discours bardés de chiffres pour convaincre les électeurs qu’ils constituent « le meilleur choix ». Il est clair pour tous que la rhétorique des candidats fait largement écho aux inquiétudes de la population, cherche à susciter la peur ou l’indignation, se révèle généreuse en promesses d’un avenir meilleur quand elle ne va pas jusqu’à proposer des rêves de lendemains qui chantent. Et pourtant, il faut bien constater que ces dimensions de la compétition électorale sont demeurées largement ignorées jusqu’ici par la recherche universitaire française. (…)

Si Marion Ballet a remarquablement réussi son pari scientifique, elle le doit à son courage de chercheur, qui la rend capable de s’aventurer sur des sentiers peu fréquentés, voire hasardeux. Elle le doit aussi à une ténacité et un esprit de méthode hors du commun, qui lui ont permis de vaincre en chemin de nombreux obstacles d’ordre technique mais aussi de mener à bien un travail de titan en matière de collecte de données. Il n’est donc pas surprenant que la thèse dont cet ouvrage est issu, ait reçu les plus grands éloges d’un jury réuni à Sciences Po sous la présidence d’Olivier Duhamel et qu’elle ait été ultérieurement couronnée par le Prix 2011 de la recherche décerné par l’Inathèque.Marion-Ballet.jpg

Philippe BRAUD

Marion Ballet est docteur en sciences politiques de l'Institut d'Etudes politiques de Paris, collaboratrice d'élu et chercheur associé au Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines.

Marion Ballet, Peur, espoir, compassion, indignation. L'appel aux émotions dans les campagnes présidentielles (1981-2007)• Editions Dalloz • 2012 • ISBN : 978-2-247-11768-0 • 572 pages • 50 €.

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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 12:53

(VOnews.fr - 13/04/2012 11:50)

Le rectorat de l'académie de Versailles assiégé par une poignée de parents d'élèves venus faire part de leur mécontentement mercredi soir. Un rassemblement interdépartemental à l’appel de la FCPE regroupant le Val d’Oise, les Yvelines, les Hauts de Seine et l’Essonne. Le reportage de VOtv.


Rassemblement de parents d’élèves à Versailles par vonews

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 08:21

Je me permets de mettre en ligne ce matin un éditorial éclairant (comme souvent) d'Edwy Plenel, intitulé par "La Politique de la peur". Si les faits ont démontré qu'il ne s'agissait pas d'une haine ultra-nationaliste mais d'une haine djihadiste, je maintiens la démonstration que j'ai rédigée dans mon précédent article.

Si les haines recuites progressent, si les communautarismes et les fanatismes occupent chaque jour un peu plus notre espace publique, c'est que depuis des années la République recule :

  • elle recule parce que ses dirigeants ne sont plus exemplaires dans leurs actes et dans la défense de nos valeurs - Liberté, Egalité, Fraternité, mais aussi Solidarité et Laïcité ;
  • elle recule parce que les politiques menées depuis de nombreuses années ont pour objectif de saper l'expression concrète de la solidarité nationale au travers des services publics et de favoriser la prospérité d'une très infime minorité plutôt qu'une prospérité collective et partagée, et qu'à défaut de prospérité et de solidarité républicaines d'aucuns qui se sentaient déjà exclus finissent par tomber dans les bras de divers communautarismes ;
  • elle recule parce que la souveraineté populaire semble aujourd'hui totalement illusoire, mettant en danger le principe démocratique même.

Et c'est à ces nombreux défis qu'il nous faut désormais répondre sauf à sombrer collectivement.

Frédéric Faravel
Secrétaire fédéral du PS Val-d'Oise aux relations extérieures

La politique de la peur
24 mars 2012 | Par Edwy Plenel - Mediapart.fr

L’affaire Mohamed Merah est un fiasco pour le pouvoir en place. Fiasco de sa politique sécuritaire comme de sa politique tout court : la première impuissante à prévenir la dérive d’un déséquilibré connu de ses services policiers, la seconde incapable de mobiliser les alertes des diverses administrations qui l’avaient croisé. Plus essentiellement, c’est un fiasco de cette politique de la peur qui distingue le sarkozysme, dont la virulence angoissante masque la profonde inefficacité.

Ni rire ni pleurer, mais comprendre. Enoncée par Baruch Spinoza, cette exigence est celle de la raison. C’est celle de l’esprit des Lumières et de l’humanisme de la Renaissance. Celle d’une pensée qui ne cède pas aux passions tristes de la haine et de la violence. Face à des actes terrifiants comme ceux de Mohamed Merah qui, a priori, nous semblent incompréhensibles tellement ils blessent notre humanité, comprendre ne signifie évidemment pas excuser, mais apprendre pour faire en sorte que cela ne se reproduise pas. Apprendre pour prévenir. Apprendre, y compris de l’inhumanité de l’homme.

Le sarkozysme ne l’entend pas ainsi. Le président-candidat et son parti, l’UMP, rêvent de mettre en congé la démocratie et, avec elle, l’intelligence. Plus de questions dérangeantes, plus de réflexions stimulantes, plus de débats utiles, plus de critiques constructives. Rien d’autre qu’un silence général avec une seule voix autorisée, celle du pouvoir, d’un pouvoir réduit à son essence policière. Loin d’une décence due aux familles des victimes, la suspension momentanée de la campagne électorale se révèle une stratégie politicienne : faire taire les oppositions. À tel point que, dans un montage vidéo qui se retourne contre son propos, le parti présidentiel juge indécentes les déclarations pourtant avisées, réfléchies et posées de François Bayrou, François Hollande, Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon sur les enseignements des tueries de Toulouse et Montauban.

À la raison qui réfléchit de façon dépassionnée, Nicolas Sarkozy préfère cette déraison d’État qu’il n’a cessé de cultiver, jouant des passions, exploitant les émotions, usant des registres de l’excès et de l’irrationnel. Ainsi, jeudi 22 mars à Strasbourg, s’est-il empressé de désigner une barbarie qui nous serait étrangère, «un monstre», a-t-il asséné avant d’interdire tout commentaire, à la manière d’un tabou moral : «Lui chercher la plus petite excuse serait une faute morale impardonnable. Mettre en cause la société, montrer du doigt la France, la politique, les institutions, c’est indigne». Il ne faudrait donc se poser aucune question sur le climat de tension qu’ont alimenté des idéologies potentiellement meurtrières qui font le tri entre les hommes, leurs humanités, leurs religions et leurs civilisations (lire ici mon analyse) ? Ni sur une société française malmenée, déchirée et divisée, travaillée par l’injustice, l’exclusion et l’indifférence, au point de laisser sans secours des enfants perdus, égarés par leur désespoir (lire là le parti pris de François Bonnet) ?

Ces grands moulinets en forme d’interdits de Nicolas Sarkozy s’accompagnent de propositions aussi liberticides qu’irréalistes. Face à la dérive criminelle d’un seul – cette «autoradicalisation salafiste atypique», qui résume l’itinéraire du tueur, selon le procureur de la République –, le président-candidat n’hésite pas à désigner comme boucs émissaires la circulation des idées et celle des hommes. Faisant fi des principes constitutionnels fondamentaux garantissant la liberté de penser et de s’exprimer, il propose de punir pénalement «la consultation de sites Internet qui appellent à la haine et à la violence», ainsi que «toute personne se rendant à l’étranger pour y suivre des travaux d’endoctrinement à des idéologies conduisant au terrorisme». Si ces propositions se concrétisaient, elles signifieraient la naissance d’une législation d’exception qui criminaliserait les opinions jugées dangereuses par le pouvoir.

L'affaire Merah, une cascade de loupés et de ratés

Mais cette fuite en avant, affolée et précipitée, masque mal un immense embarras. Car autant dire tout net ce que, par précaution gestionnaire ou prudence électorale, les responsables politiques n’osent pas dire trop haut alors qu’ils le pensent tout bas : de bout en bout, cette histoire dramatique est un immense fiasco. Un fiasco sans étiquette politique qui met en cause nombre d’administrations, de services, de professions, de métiers – tout ce tissu de responsabilités et de compétences qui, quand elles fonctionnent de façon harmonieuse, font tenir debout la société, la protègent et la sécurisent. Mais un fiasco particulièrement accablant pour celui qui, depuis dix ans et sa nomination en 2002 au ministère de l’intérieur, prétend incarner la sécurité des Français en faisant de la «culture du résultat» son principe cardinal.

Quand on les récapitule, les «failles» spontanément évoquées par le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé (lire ici notre article), se révèlent des gouffres dont la béance laisse pendantes d’immenses questions. En guise de résultats en effet, une cascade de loupés et de ratés, d’occasions manquées et d’alertes vaines. Avant sa dérive criminelle, Mohamed Merah fut donc un client très régulier de la justice des mineurs, un délinquant emprisonné à plusieurs reprises, un suicidaire hospitalisé et expertisé par un psychiatre, un jeune à la dérive menaçant des voisins et des voisines au nom de l’extrémisme religieux.

Mais ce fut aussi un drôle de touriste au Pakistan et en Afghanistan, tout récemment puisque durant ces deux dernières années, 2010 et 2011, à une époque et dans des régions en guerre où les routards ne sont plus de saison. Et ce fut surtout un voyageur repéré par les forces américaines en Afghanistan qui l’ont renvoyé illico en France ; une recrue terroriste potentielle fichée par les services anti-terroristes internationaux, notamment américains, qui l’avaient interdit de vol sur leurs compagnies et vers leur destination ; bref, un profil chargé et signalé comme il n’en existe guère plus de quelques dizaines dans les fichiers de l’anti-terrorisme français concernant les jeunes nationaux pouvant basculer dans l’action violente.

Et il faudrait accepter sans débat, sans commission d’enquête indépendante, sans interpellation publique légitime, comme si c’était la faute à pas de chance, que cet individu n’ait pas été surveillé de plus près ? Alors même qu’il était repéré et traité par la DCRI, ce «FBI à la française», créé depuis 2007 pour professionnaliser le «renseignement intérieur», dont un fonctionnaire l’avait même entendu de façon informelle à l’automne 2011 ? À ce fiasco de départ, celui de la DCRI qui est le plus lourd de conséquences tant la prévention des crimes est la plus efficace des polices, s’en est ajouté un deuxième : une enquête de police judiciaire qui n’a pas réussi à empêcher la tuerie dans l’école juive de Toulouse, faute d’avoir su exploiter plus rapidement les deux pistes datant du premier meurtre, celui du 11 mars, à Toulouse toujours – une annonce consultée sur Internet et un scooter de marque Yamaha.

Hélas, le croisement de ces deux éléments et du profil de Mohamed Merah n’est intervenu que le mardi 20 mars, au lendemain de la tuerie antisémite et alors que le tueur avait déjà sept cadavres à son passif. Mais il faut croire que, dans cette mauvaise série policière dont la société française a fait les frais, le fiasco devait être général. Car le final fut la malheureuse démonstration par une unité d’élite, le RAID, en théorie spécialisée dans la neutralisation de forcenés, de son impuissance à maîtriser et interpeller vivant un seul individu dont l’armement ne faisait pourtant pas le poids. Avec cette information ultime qui fait encore plus désordre : l’autopsie du corps de Mohamed Merah a montré qu’il était criblé de balles, malgré le gilet pare-balles qu’il portait, avec vingt-deux impacts sur les bras et les jambes, sans compter le tir mortel à la tête.

Politisation et privatisation de la police nationale

Dans un tel enchaînement de dysfonctionnements en cascade, l’explication par la supposée incompétence individuelle des policiers concernés ne tient pas. Trop de services impliqués, trop de métiers différents, trop de spécialités requises. Il faut plutôt la chercher du côté du mélange des genres entre police et politique dont l’effet est toujours désastreux, réussissant à affaiblir, éroder et entraver le professionnalisme des meilleurs. Car depuis maintenant dix bonnes années, Nicolas Sarkozy a fait de la police nationale son domaine réservé, flattant ses responsables, promouvant ses fidèles, imposant une conception presque prétorienne de l’institution, comme si elle était sa chose, son bouclier, son vivier. Au point de se camper lui-même, durant la crise toulousaine, en ministre de l’intérieur depuis le palais de l’Elysée tandis que le ministre en exercice était promu chef d’enquête sur place, au grand dam de la justice, de ses principes comme de ses hommes, et, plus essentiellement, de la séparation des pouvoirs.

Depuis son élection à la présidence, ses deux principaux fidèles, Brice Hortefeux de 2009 à 2011, puis Claude Guéant depuis 2011, ont été nommés à la tête du ministère de l’intéreur. Le directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard, est un ami d’enfance du chef de l’État. Bernard Squarcini, le patron de la DCRI, nouvellement créée par la fusion des RG et de la DST et placée à l’abri du secret défense, est un policier des Renseignements généraux qui a lié sa carrière à une fidélité manifeste à Nicolas Sarkozy. Sous cette présidence, plusieurs hauts responsables policiers sont devenus préfets de la République en récompense de leur allégeance, de la Seine-Saint-Denis à l’Isère, en passant par la zone de défense de Paris. Parmi eux, l’un des anciens chefs du RAID, unité choyée par l’ex-maire de Neuilly depuis une prise d’otages dans une maternelle, en 1993, dont l’auteur, qui s’était fait connaître sous le surnom de “Human Bomb”, fut tué par les policiers lors de l’assaut.

Totalement hors norme et sans précédent, la gestion élyséenne des tueries de Montauban et Toulouse a montré sans fard la politique qui a inspiré cette patiente et systématique prise de contrôle de l’institution policière. Politisation et privatisation en sont les deux ressorts. Une hiérarchie policière soumise à un exécutif réduit à la seule présidence de la République, docile et dévouée, sans distance ni réserve. Une imbrication néfaste des compétences professionnelles et des calculs politiciens, mélange des genres qui produit inévitablement soit des retards ou des fiascos, soit des transgressions illégitimes, voire illégales, comme dans le cas de l’espionnage policier des journalistes de l’affaire Bettencourt pour connaître leurs sources. Bref, la politisation que la police nationale avait eu bien des difficultés et mis beaucoup de temps à conjurer dans les années 1980 après les années de l’après-1968 et l’époque de Raymond Marcellin est de retour.

Qui en douterait après la mise en avant de Claude Guéant, et de lui seul, sur la piste du criminel à Toulouse, le ministre de l’intérieur et bras droit du chef de l’Etat éclipsant, au mépris du code de procédure pénale, l’autorité judiciaire, non seulement sa présence mais sa légitimité ? Qui en douterait encore en voyant les patrons de la DCRI (dans Le Monde) et du RAID (dans Le Figaro) monter au créneau de concert, avec l’aval et en soutien de leur ministre, pour tenter de justifier leurs échecs (prévenir le crime, interpeller le criminel) dans une opération de communication qui ne souffre guère la contradiction ? Dans toute démocratie adulte – c’est le cas notamment de la Grande-Bretagne –, une enquête indépendante serait menée pour établir les responsabilités afin de remédier aux dysfonctionnements apparus. Quant à la culture du résultat tant vantée par Nicolas Sarkozy, elle a déjà sanctionné, pour des loupés bien moindres, des hauts fonctionnaires qui n’avaient pas été au rendez-vous des attentes présidentielles.

Il faut donc croire que ces responsables policiers le sont, eux. Sans doute parce qu’au delà de leur allégeance, ils sont les maillons d’un dispositif supposé assurer cette politique de la peur dont le sarkozysme a fait son fonds de commerce depuis le retour ministériel de son héros en 2002. «Ayez peur, et je m’occupe du reste» : cette politique parie sur l’insécurité plutôt qu’elle n’y remédie. Elle l’agite, l’entretient, l’utilise, l’exploite, l’excite, etc. Tout l’inverse d’une politique de concorde nationale et de sécurité publique, celle que résume cette ancienne dénomination républicaine du policier de base en uniforme : gardien de la paix. La politique de la peur est angoissante, parce que cette angoisse lui laisse le champ libre. Elle est virulente, parce que cette violence lui fournit ses prétextes. Et elle ne cesse d’attendre son occasion, crise, crime, fait divers, attentat, etc., pour entraîner l’opinion dans un tourbillon de rodomontades autoritaires et de régressions démocratiques.

Mais ce que montre la séquence toulousaine autour de l’affaire Merah, c’est qu’elle est foncièrement inefficace. Les peurs qu’elle ne cesse d’agiter lui reviennent en boomerang, et elle s’avère incapable de protéger la société de leurs impacts, dégâts et déchirements. Aussi faut-il souhaiter, à quelques semaines d’une élection décisive où l’alternance nécessaire et l’alternative souhaitable sont en jeu, que cette démonstration fasse son chemin dans toute la société française. Pour en finir avec la peur et la politique qui parie sur elle, cette politique éminemment dangereuse parce qu’elle ne résout rien et aggrave tout. Et pour prendre le temps d’apaiser la société française, en la réconciliant avec elle-même, c’est-à-dire avec les siens, de tous âges, de toutes conditions, de tous lieux, de toutes origines.

Relever la France, ce serait alors lui redonner de la tenue et de la hauteur, de la confiance et de la sérénité, de la solidarité et de la générosité. Est-il besoin d’ajouter que cette ambition est celle d’une République radicalement démocratique et sociale ?

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 20:41

L'émotion suscitée par l'horreur de la tuerie de Toulouse a conduit à la suspension de la campagne des élections présidentielles. Il est assez naturel que l'accumulation des faits - assassinats et tentative d'assassinat visiblement ciblés de militaires français d'origine maghrébine et antillaise à Toulouse et Montauban, meurtre de sang froid d'un enseignant et de 3 enfants dans une école de Toulouse - en quelques jours, l'horreur indicible du massacre perpétré dans un école (situation inédite), et enfin le caractère vraissemblablement xénophobe et antisémite de ces actes justifient une pause pour mettre à la Communauté nationale de s'incliner devant les morts et d'exprimer sa réprobations des crimes commis.

Certains entourages des candidats s'interrogent désormais : est-il possible de reprendre la campagne électorale normalement ? Les commentateurs et chroniqueurs de tout poil glosent sur le tournant que ces drames représentent et la "nouvelle campagne" qui s'ouvrirait dans le contexte d'une "situation bouleversée". La peur étreint le pays. La peur étreint les politiques et rien ne serait pire que les responsables politiques - qui doivent apporter une vision et une séreinité au pays - soient aujourd'hui tétanisés. Il est temps que la gauche reprenne le combat politique ; il est temps que la gauche vainque la peur... et ce pour trois raisons au moins...

La gauche doit vaincre la peur pour que la démocratie n'abdique pas.

En effet, il serait catastrophique qu'un individu - ou même un groupe, si cela s'avérait le cas - criminel puisse bénéficier de la satisfaction immonde et narcissique d'avoir perturbé durablement le fonctionnement de notre République. Les Français ont droit à un vrai débat démocratique, les Français ont le devoir de se mobiliser pour exercer leur droit de vote en connaissance de cause... quelle que soit l'intensité de l'ignominie que notre société subit. Lors des attentats d'Oslo, Anders Bering Breivik visait à terroriser l'ensemble des forces démocratiques et à faire taire particulièrement les travaillistes norvégiens. Sa "croisade" personnelle était une attaque directe contre la démocratie. La démocratie doit être plus forte que la peur pour infliger la plus forte défaite à celui qui a abattu nos concitoyens.

Opposons à tous les Breivik d'ici et d'ailleurs ce qu'Edwy Plenel a appelé dans Médiapart "nos fraternités".

La gauche doit vaincre la peur parce que celui qui voudrait passer pour "le président qui protège" a besoin que nous ayions peur.

Que la communauté nationale manifeste par des rassemblements et des minutes de silence pour exprimer sa douleur, son effroi, sa compassion pour les victimes et leurs familles, sa condamnation intégrale des crimes commis depuis une semaine, cela est parfaitement normal. Qu'un Président de la République "normal" appelle ses concitoyens à le faire devant l'ampleur inédite du drame, c'est nécessaire.

Mais je ne peux m'empêcher d'éprouver un malaise intense devant la manière dont a été décrétée par le Président de la République sortant et son ministre de l'Education Nationale cette minute de silence. Tout d'abord parce qu'elle a été imposée de manière globale et sans discernement : Est-il sain, même en faisant la plus grande confiance aux premiers serviteurs de la République que sont les enseignants, que des enfants de maternelle ou même de certaines classes d'école élémentaire soient confrontés du jour au lendemain à une actualité violente et abjecte dont ils n'ont pas eu forcément connaissance (parce qu'ils ne sont pas branchés 24h/24 sur les chaînes d'information continue) et dont il faut peut-être d'ailleurs les protéger un peu plus longtemps que d'autres ? Est-il suffisant, par ailleurs, de se contenter d'une minute de silence pour des élèves plus âgés dans les collèges ou les lycées, sans qu'il n'y ait aucune consigne gouvernementale (comme ce fut a contrario et à raison le cas en 1989 à la suite de la profanation du cimetière juif de Carpentras, à la demande de Lionel Jospin, ministre de l'Education Nationale de François Mitterrand) pour l'après ? Pas de discussions, pas de pédagogie, pas de retour sur la signification profonde de l'antisémitisme, des valeurs de la République qui doivent rassembler, etc. Entre le trop et le pas assez, cette "cérémonie" scolaire de ce matin a de quoi laisser interrogatif.

D'autant plus interrogatif quand on regarde la manière dont le Président de la République est intervenu ce matin dans un collège du Marais à Paris à deux pas du mémorial de la Shoah. "Ce qui s'est passé à Toulouse dans une école confessionnelle, avec des enfants d'une école juive, aurait pu se passer ici [au collège-lycée François-Couperin]. Ces enfants sont exactement comme vous", a déclaré le chef de l'Etat, ajoutant : "L'assassin s'est acharné sur une petite fille. Il faut réfléchir à ça."

Le Président de la République cède ici à nouveau de façon inappropriée au candidat UMP. Il instrumentalise clairement les peurs d'enfants, et à travers de la population française dans son intégralité. Le Président-candidat cherche à être le candidat qui sera "le Président qui protège" et pour cela il a besoin que la peur dure. Un candidat depuis 24 heures n'a pas arrêté de faire de la politique.

 

La gauche doit vaincre la peur car notre pays a été trop abîmé et doit être réparé.

Depuis plus de 5 ans, depuis les préliminaires de la précédente campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy s'est empoyé à instrumentaliser les peurs et la xénophobie. Du "ministère de l'immigration & de l'identité nationale" à la polémique fumeuse sur l'abattage rituel - qu'il soit halal ou kasher -, en passant par les faux débats dans les préfectures ou organisés par l'UMP sur laïcité travestie en cache sexe pour une stigmatisation des musulmans, ou encore l'inégalité des civilisations selon Claude Guéant, le Sarkozisme aura hâté et généralisé à un niveau rarement connu la lepénisation des esprits.

Nicolas Sarkozy a recyclé tous les poncifs du Front National en version soft mais certaine ; de cette manière, il a facilité l'opération de banalisation du Front National entreprise par Marine Le Pen. Il a donc contribué à la banalisation des idées national-populistes, libéré la parole xénophobe et permis la construction de passerelles entre l'extrême droite et ses propres soutiens de la "Droite Populaire".

En banalisant une xénophobie bon teint, il a poussé à la radicalisation et à l'expression plus forte de la radicalité ultra-nationaliste. Ce n'est pas la première fois que Jean-Marie Le Pen cite Brasillach dans un meeting, mais jusqu'ici c'était toujours de manière détournée ; il n'est pas étonnant qu'il se sente autorisé aujourd'hui à afficher le nom de son auteur préféré sous les caméras de toutes les télévisions du pays ; le vieux leader nationaliste n'est pas gâteux et ses propos sont toujours calculés.

Libérer la parole xénophobe et briser les tabous humanistes et républicains ne peut, par ailleurs, que favoriser le passage à l'acte d'individus à la rationnalité déviante et qui étaient tentés par l'action violente et terroriste pour satisfaire leurs instincts racistes. On ne peut pas dissocier les drames de ces derniers de l'ambiance nauséabonde qui s'est peu à peu répandue durant le mandat de Nicolas Sarkozy.

Seule la gauche peut entamer le chemin pour guérir culturellement le pays de cette maladie de l'âme que cet individu manipulateur lui a instillé. Plus que jamais c'est une bataille culturelle que les socialistes et leurs partenaires politiques, écologistes, radicaux, citoyens et du Front de gauche devront mener pour faire reculer la haine, la xénophobie, les communautarismes et la peur.

Mais le racisme banal n'est pas le seul mal dont notre pays aura à guérir. Sarkozy a mis à mal l'idée même de solidarité et de progrès, dans un pays dont le peuple avait toujours eu le principe d'égalité chevillé au corps. Les services publics ont été dénoncés, ont été fragilisés volontairement parce qu'ils incarnaient non pas une dépense publique honnie, mais une certaine idée de la République : la droite sarkoziste confond liberté et individualisme, elle confond égalité républicaine et relativisme, solidarité et assistanat... Partout où les services publics et donc les solidarités nationales reculent, le communautarisme progresse pour les remplacer et cette évolution satisfait une partie de la droite française. Les chômeurs sont montrés du doigts pour les mêmes raisons. Cela permet également de faire porter aux victimes du système ultra-libéral la responsabilité de leur sort, plutôt que d'interroger les politiques économiques menées depuis plus de trente ans en France, en Europe et dans tous les pays développés depuis tant d'années.

Nous avons besoin de reprendre la campagne électorale car il faut convaincre les Français que nous pouvons remettre à l'ordre du jour une véritable politique industrielle, qui rompe avec la soumission aux intérêts de l'économie financière, et qui recrée durablement de l'emploi. Nous avons besoin d'une campagne électorale pour dire que nous devons investir dans l'avenir et dans l'école plutôt que d'appliquer sans discernement une règle stupide de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite. Nous avons besoin d'une campagne électorale pour rappeler aux Français que la progression des droits sociaux, que l'amélioration des conditions de travail ne sont pas incompatibles bien au contraire avec l'efficacité économique. Nous avons besoin d'une campagne électorale pour réconcilier les Français avec l'égalité, la solidarité et le progrès, qui sont des conditions essentielles de la bataille culturelle que j'évoquais plus haut.

Nous avons également besoin d'une campagne électorale au plus vite parce que nous devons dire aux Français la vérité sur l'Europe et dénoncer les mensonges de Merkozy. Ce matin dans sa chronique "Géopolitique"quotidienne sur France Inter, Bernard Guetta rappelait que les évènements de ces derniers jours n'étaient séparables de l'environnement culturel et politique dans lequel s'enfonçait depuis plusieurs années déjà notre continent :

"Il y a quelque chose de pourri au royaume d’Europe et cela est d’autant plus inquiétant que les causes en sont profondes.

Encore minoritaire mais toujours croissante, une partie des Européens a peur d’un siècle où elle ne reconnaît plus, de ces puissances émergentes dont la concurrence ferme les usines, de ces pays arabes en ébullition, de ces multinationales plus fortes que les Etats-nations et de cette Union européenne qui se bâtit si loin d’eux. A défaut de comprendre - car personne ne se soucie de s’adresser à leur intelligence - que ces changements sont irréversibles et que l’Union est faite pour affirmer une puissance publique européenne à même d’affirmer l’Europe, ces Européens accusent l’étranger de ces étrangetés, veulent fuir dans un passé révolu et refermer les frontières nationales dans l’espoir de retrouver les cadres familiers d’une sécurité passée et mythifiée. Toute une partie de l’Europe a peur et la peur est mauvaise conseillère."

Depuis des années, la construction européenne se perd car les peuples considèrent que son évolution néo-libérale et technocratique se fait en dépit de leurs intérêts, de leurs libertés et de leurs aspirations. Un divorce croît entre les citoyens et une construction politique inédite qui devrait au contraire représenter l'espoir. Il faut dire qu'on a souvent menti à ces peuples, qu'on a plusieurs fois bafoué leur voix, que certains ont clairement été humiliés et qu'ils ne sont pas associés concrètement à sa construction. Le projet de Traité Merkozy ne peut qu'accroître cette fracture en revenant à des institutions intergouvernementales et technocratiques, et en édifiant en règles indépassables des présuposés libéraux qui devraient être régulièrement validés ou invalidés par un débat démocratique.

François Hollande, Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon ont tous les trois la prétention de rétablir la souveraineté populaire en Europe. Ils ont raison : c'est l'unique et la seule possibilité de réconcilier les peuples européens avec l'Union européenne et d'enrayer la lente dérive vers la résurgence de puissants national-populismes.

Alors oui plus que jamais après les meurtres de Toulouse, la Gauche doit vaincre la peur, reprendre le combat démocratique au plus vite et proposer à la France de sortir de l'ornière sarkoziste qui la mène à sa perte.

Frédéric Faravel
Secrétaire fédéral du Parti Socialiste du Val-d'Oise aux relations extérieures

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 08:41

C'est la panique dans les rangs de l'UMP. Les grands barons du parti conservateur français se rendent compte que la personnalité du Président de la République et sa synthèse entre Bonapartisme, Réaction et Néo-libéralisme sont profondément rejetés au sein du peuple Français.

Ce n'est pas seulement qu'il n'ait pas tenu ses promesses mais que les réformes qu'il a réalisées cherchaient à dresser les Français les uns contre les autres, contrevenant ainsi aux principes d'égalité qui fondent le peuple républicain. Ce poison a fait son chemin dans les têtes à droite ou dans tous les cas - comme cela s'est vu dans les pseudo-débats sur l'identité nationale et leur pseudo-laïcité détournée - a libéré les basses pulsions de nombreux responsables.

claud-gueant-sarkozy 9881Avec Nicolas Sarkozy, la lepénisation des esprits a fait des bonds spectaculaires, et plus encore au sein de la droite anciennement républicaine, alors même que l'actuel locataire de l’Élysée avait prétendu avoir abattu le Front National.

Toutes les actions du gouvernement de Sarkozy ont nourri la progression d'une Marine Le Pen, dont le faux nez moderne a permis de renforcer une porosité inédite entre la droite néo-réac et l'extrême droite. Elle est tellement montée dans les intentions de vote des Français que l'affichage, à l'occasion de la campagne électorale, de ses insuffisances flagrantes, de l'indignité et l'inopportunité de son programme n'a cependant pas affecté fondamentalement son rang dans le débat politique.

C'est donc aujourd'hui une droite sans boussole qui pense récupérer quelques points dans les sondages en courant de manière de plus en plus visible et caricaturale derrière le Front National. Ce faisant, ils nourrissent plus encore la mécanique qui renforce le Front National sur le long terme. Ils le font en venant clairement sur son terrain mêlant le fantasme de l'impossibilité d'intégrer les immigrés à la société française (contre toute réalité historique), de l'amalgame entre immigration et islam, et de l'antisémitisme (logique classique de la droite nationaliste).

Trois illustrations, trois fautes, trois indignités, ces dernières semaines :

  1. D'une manière générale, regardons où est menée la campagne présidentielle. On parle de la viande halal, de la viande casher, on va parler de l'étiquetage de la nourriture. Dans le même temps, il y a des écoles qui ferment, des classes qui ferment, il y a moins de profs, il y a des hôpitaux publics qui sont surchargés, on se soigne de moins en moins bien, on ne trouve pas de boulot, on passe de contrat précaire en contrat précaire et de quoi on parle-t-on ? Voilà donc selon la droite néo-réac, la principale préoccupation des Français depuis deux semaines

  2. claude-gueantClaude Guéant, inénarrable ministre de l'intérieur (sans doute bien plus réactionnaire encore que son patron), a tenu à expliquer que le droit de vote des étrangers constituait un risque d'imposition dans les restaurants scolaires de la viande halal. De la part du ministre de l'intérieur, il y a plusieurs fautes, les premières relatives à sa fonction, la dernière politique

    1. Les Français musulmans sont déjà électeurs depuis longtemps et siègent déjà nombreux dans les conseils municipaux. À aucun moment, ces élus n'ont eu pour revendication quoi que ce soit qui puisse ressembler au fantasme de M. Guéant et les listes « communautaristes » – notamment menées par le Parti des Musulmans de France – ont toujours réalisé des scores ridicules, y compris dans les bureaux de vote où les Français de confession musulmane sont considérés comme nombreux. Ce n'est donc pas une revendication des personnes de confession musulmane en France.

    2. Imposer une nourriture issue d'un abattage rituel serait tout simplement contraire à la laïcité et un conseil municipal, quelle que soit sa composition et quelle que soit la situation de politique fiction imaginée par le ministre de l'intérieur (qui devrait le savoir comme ministre) ne pourrait délibérer en ce sens.

    3. Les Français de confession musulmane sont insultés comme citoyens français. On les ramène à leur religion, à ce qui serait – par définition (dans la logique de détournement de la laïcité en islamophobie) – la menace qu'ils représentent pour tous les autres. Cette remarque vaut également pour les immigrés quelles que soient leurs origines ou nationalités. Une personne vivant en France, qu'elle soit Française ou pas, qu'elle soit originaire du Pas-de-Calais, de Bretagne, de Toulouse, de Bamako, d'Alger ou d'Andalousie, est avant tout un être humain qui dispose de droits et de devoirs que la République ne peut et ne doit pas considérer en fonction de sa confession supposée. Ce faisant la droite abaisse tous les jours depuis 5 ans nombre de nos voisins ou concitoyens en ne les considérant pas comme humain mais comme musulmans, catégorie supposée moins assimilable et pas totalement « normale ».

  3. fillon-subvention-st-ericssonPlus étonnamment pour un responsable issu du Gaullisme social (mais cela a-t-il encore une quelconque signification après Chirac et Sarkozy?), François Fillon, Premier Ministre, a commis un dérapage inexcusable au regard de ses fonctions. Alors qu'il aurait dû recadrer son ministre, il a de fait apporté son soutien à M. Guéant et en a rajouté une louche. François Fillon a suggéré aux juifs et aux musulmans de revenir sur les «traditions ancestrales» d’abattage rituel des animaux. Le Premier ministre, s'exprimant à titre personnel, a estimé que «les religions devaient réfléchir au maintien de traditions qui n'ont plus grand chose à voir avec l'état aujourd'hui de la science, l'état de la technologie, les problèmes de santé».

    1. Notons qu'il est aberrant de renvoyer la foi et certaines pratiques rituelles qui lui sont liées dans le judaïsme (on en parlera plus volontiers ici pour faire preuve de parité…) à la science et que les interprétations sanitaires des interdits et prescriptions alimentaires contenus dans le Lévitique (qui constituent la base de la cacheroute) sont largement dépassées. L'interdit de consommer du lièvre ou des mollusques est équivalent à l'interdiction du porc ou aux prescriptions sur l'abattage rituel, et cela n'a rien à voir avec la science et la santé. Notons au passage que si le Premier Ministre français veut entrer dans une logique de réforme des religions, ce qui n'est plus tellement couru depuis l'empereur Constantin ou le délicat Roi d'Angleterre Henri VIII Tudor, il aurait pu également parler de l'infaillibilité papale, de l'immaculée conception, du filioque, du célibat des prêtres romains ou de la querelle entre protestants et catholiques romains sur le mystère de la transsubstantiation. Notons qu'il ne l'a pas fait et qu'il veut s'attaquer une fois encore à des boucs émissaires classiques.

    2. Mais le plus grave, c'est que le Premier Ministre de la République française n'a pas à se préoccuper des affaires internes des confessions présentes sur le territoire français. La République ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte, elle reconnaît la liberté de conscience et la foi des habitants de notre pays est une affaire privée qui ne peut être arbitrée par l’État (sauf dans des cas exceptionnels où seraient mis en cause l'ordre public, ce qui n'est pas le cas). Après avoir abaissé la dignité humaine des habitants de confession musulmane, c'est désormais l'intégralité du Principe de laïcité qui est abaissé par le Premier Ministre. Mais qui pouvait attendre désormais autre chose cinq ans après que le Président sortant ait jugé supérieur le Prêtre et le Pasteur à l'instituteur républicain ?

Il y a fort à parier que ces polémiques n'est pas de prises directes sur les résultats de l'élection présidentielle, si ce n'est pour écœurer toujours plus d'électeurs du débat public. Elle marque la perte de repères dramatique de la droite française et n'intéresse peut-être dans ses fondements qu'une poignée de «coupeurs de cheveux en quatre» dont je fais partie.

Elle annonce cependant deux choses graves et importantes :

  • le prélude à une dislocation annoncée de l'UMP dans l'éventuelle défaite, entre la «Droite Populaire» d'un côté, et les centristes de l'autre ; les héritiers de Chirac et Séguin étant un peu perdus au milieu ;

  • l’aggravation de la prégnance de la droite national-populiste dans l'opinion publique qui pourrait bien être renforcée d'ici quelques années par les passerelles de la «Droite Populaire» pour former la plus dangereuse alternative qui soit (pour la démocratie républicaine) à une gauche de gouvernement.

Frédéric FARAVEL
Secrétaire fédéral du PS Val-d'Oise aux relations extérieures

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