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sur l'auteur

Je m'appelle Frédéric Faravel. Je suis né le 11 février 1974 à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Je vis à Bezons dans le Val-d'Oise. Militant socialiste au sein de la Gauche Républicaine & Socialiste. Vous pouvez aussi consulter ma chaîne YouTube. J'anime aussi le groupe d'opposition municipale de gauche "Vivons Bezons" et je suis membre du groupe d'opposition de gauche ACES à la communauté d'agglomération Saint-Germain/Boucle-de-Seine.
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Gauche Républicaine & Socialiste

28 février 2023 2 28 /02 /février /2023 14:16

Deux dossiers majeurs du conseil du 15 février dernier : la mise en révision du plan local d'urbanisme de Bezons et le projet immobilier pharaonique Rue Albert-1er. Et trois occasion pour la Maire de Bezons de retourner sa veste et de mentir :

1️⃣ Chers Bezonnais, vous avez mal lu, Mme Menhaouara ne s'est pas opposée à la "bétonisation" et au "béton" comme c'était marqué partout sur ses tracts et autocollants, mais au "tout béton"... vous apprécierez la nuance.

2️⃣ Les "logements en démembrement" ne sont pas sous le régime du bail réel solidaire (c'est pour cela que le terme n'était pas dans le dossier) comme elle l'a affirmé.

3️⃣ oui la dépollution des terrains de son projet immobilier pharaonique sera bien à la charge de la commune - c'est indiqué dans le dossier - contrairement à ce qu'elle a affirmé.

Nous avons donc refusé de prendre part au vote sur la mise en révision du plan local d'urbanisme, bien que nous le souhaitions comme tous les Bezonnais : Mme Menhaouara a prétendu pendant la campagne que c'était sa priorité, pourtant le dossier n'est lancée qu'au bout de 3 ans de mandat et prendra 2 ans à 2,5 ans pour aboutir... Le PLU n'aura donc pas été changé dans le cours de ce mandat ! La Maire a décidé seule sans concertation, elle présente le service minimum de consultation des Bezonnais, nous refusons de cautionner cette mascarade et nous nous mobiliserons pendant les débats. 🌳🏘 Nous avons également refusé de prendre part au vote sur le projet immobilier entre les rues Albert-1er, Maurice-Berteaux et des frères-Bonneff : nous souhaitons effectivement voir sortir une nouvelle école, mais :

🔸les contreparties environnementales sont faibles, les arbres, les fleurs et les plantes qui y sont aujourd'hui vont être totalement perdus ;

🔸la dépollution des terrains sera bien à la charge financière de la ville (c'est en toute lettre dans le dossier) même si la maire a expliqué le contraire en mentant donc ouvertement ;

🔸il n'y aura que 28 logements sociaux sur 254 logements construits ce qui est défavorable à la population bezonnaise ;

🔸enfin le projet d'une école en RDC pose évidemment des difficultés.

*Un projet "en béton" donc : chacun en aura mesuré l'étendue au regard de la nature des constructions en cours ou annoncées.

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28 février 2023 2 28 /02 /février /2023 11:01
Retour en vidéo sur le débat d'orientation budgétaire lors du conseil municipal du 15 février 2023. 💸🗣
Nous avons pointé les graves insuffisances et déviation de l'équipe municipale : pas de plan d'économies d'énergie💡(la fermeture de la piscine pendant un an explique en grande partie que la Ville ait limité la casse, ça ne devrait pas la dispenser de faire attention sur les autres postes), les présentations des priorités ont été confuses ou même profondément dérangeantes : une des trois priorités regroupent à peu près toutes les activités municipales (ce n'est donc plus une priorité), mais il est intéressant qu'en soit donc absents la médiathèque, le Théâtre Paul Eluard - TPE - Bezons 🎭 et la solidarité sociale (le CCAS) 🤝 alors que tout le reste ou presque est cité.
👮Concernant la sécurité, la majorité municipale part dans une fuite en avant : toujours plus de caméras, toujours plus de policiers municipaux (sans préoccupation pour le coût) et sans se préoccuper que cela ne peut résoudre les difficultés qui existent (quelle que soit la qualité de leur travail, ils n'en ont pas la compétence légale) : il nous faut exiger, obtenir, remuer ciel et terre pour rétablir le commissariat de Police Nationale de Bezons et non la Maire ne fait pas tout ce qu'elle pourrait pour cela... les campagnes de communication à la mode Béziers ne sont pas non plus utiles. Moment gênant quand nous avons pointé qu'une mairie tournée vers la sécurité n'avait pas réuni le CLSPDR depuis près de 3 ans (la Maire a osé dire qu'il n'y avait pas de référent municipal pour le CLSPDR avant 2020 ce qui est faux).
🌳Aucune information sur la façon de s'y prendre pour végétaliser les espaces publics alors que c'est le contraire qui se passe aujourd'hui ; les enseignants et parents d'élèves de la commune ont été ravis de découvrir qu'ils avaient été concertés pour végétaliser les cours d'école🏫 ; le square de la République et le parc Bettencourt ont tout simplement disparu des priorités. Les éléments purement financiers du dossier étaient confus ou manquaient carrément : aucune estimation du montant de subventions attendues en 2023 quand la ville prétend avoir accru celles-ci de + de 2600% en un an 🤡 ; les ratios annoncés dans le dossier n'y sont pas et aucune comparaison possible avec d'autres communes de même strate ; enfin, des données confuses sur les emprunts qui ont pu nous induire en erreur et que nous vérifierons car la présentation est intrigante💸.
Bref de quoi être très inquiets pour l'avenir des Bezonnais.
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17 février 2023 5 17 /02 /février /2023 14:24

Mercredi 15 février en fin de conseil municipal, nous avons offert à Mme Menhaouara l'occasion de rattraper son erreur, qui risque de plonger le Théâtre Paul-Éluard de Bezons dans la catastrophe. En effet, en ayant décidé de refuser de renouveler le conventionnement "scène d'intérêt national", elle prive le TPE immédiatement de 95.000€ de subvention et provoquera une baisse drastique des subventions de la Région et du Département. Or, les financements municipaux seuls ne permettent pas au TPE de financer une programmation culturelle de qualité : c'est donc une façon de le saborder plutôt que de diversifier sa programmation. En déposant un vœu pour lui demander de redéposer le dossier de conventionnement, nous lui permettions d'essayer de réparer son énorme bévue.

Malheureusement, après avoir été - lors du RDV qu'elle avait enfin accepté le 9 février dernier - particulièrement violente et agressive avec les représentants du collectif des spectateurs du TPE, elle n'a pas bougé d'un iota : elle déforme les propos de l'opinion, accuse de manipulation politique, mais est totalement incapable d'expliquer quels financements elle pourrait bien obtenir pour remplacer les plus de 120.000€ qu'elle fait encore perdre au TPE (au bas mot), après avoir baissé en 2022 la subvention du Théâtre de 220.000 €. On ne peut pas faire de programmation culturelle avec la seule subvention municipale !

En réalité, Mme Menhaouara se moque bien de l'accès de toutes et tous, notamment des enfants de Bezons, à une culture de qualité qui offre autre chose que les programmes TV : elle l'a dit dans la presse, elle veut "reprendre en main" le TPE, elle ne supporte pas que le TPE soit autonome et décide du travail qu'il doit mener. Le TPE est réputé localement, des élèves de Sartrouville et de Houilles, en plus des élèves bezonnais et des enfants de nos centres de loisirs, le fréquentent régulièrement, mais aussi régionalement et nationalement : c'est une fierté pour Bezons.

La Maire se comporte comme une enfant voulant casser un jouet qui n'est pas à elle. Les élus, qui jusqu'en juin dernier défendaient encore le TPE - nous pensons par exemple à Mme Aouchiche et M. Hoerner - et qui ont depuis retourné leur veste en obtenant un poste d'adjointe ou de délégué, devraient avoir honte ! Ils renient leurs convictions, nous ne sommes pas étonnés, elles ne valaient visiblement que 30 deniers.

Frédéric FARAVEL
Conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine et Socialiste
Président de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"
Animateur national du pôle Idées-Formation-Riposte de la GRS

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16 février 2023 4 16 /02 /février /2023 14:28

4h30 de conseil pour affronter à nouveau le même mépris et le même désintérêt pour les besoins réels des Bezonnais. Pour rappel, nous n'avons eu que 4 jours pour préparer ce conseil chargé... Voici en quelques mots, ce que nous avons défendu hier soir :
nous avons refusé de donner encore plus de délégation de compétences à la Maire qui en a déjà trop.

⁉️ nous avons alerté sur le caractère illégal de la présentation d'une décision budgétaire modificative après le 21 janvier 2023 pour le budget de 2022... Nous avons refusé de prendre part au vote car le prétexte avancé par la Maire était que la Direction générale des Finances publiques avait spécifiquement demandé de présenter cette délibération hors délais : soit c'est faux, soit la DGFIP demande quelque chose d'ouvertement illégal car elle est terriblement en difficulté et que la commune de Bezons est terriblement hors des clous (au point de lui demander une telle contorsion)... dans tous les cas, nous saisirons le préfet et certainement la justice administrative.

💸🗣 Lors du débat d'orientation budgétaire, nous avons pointé les graves insuffisances et déviation de l'équipe municipale : pas de plan d'économies d'énergie💡(la fermeture de la piscine pendant un an explique en grande partie que la Ville ait limité la casse, ça ne devrait pas la dispenser de faire attention sur les autres postes), les présentations des priorités ont été confuses ou même profondément dérangeantes : une des trois priorités regroupent à peu près toutes les activités municipales (ce n'est donc plus une priorité), mais il est intéressant qu'en soit donc absents la médiathèque, le Théâtre Paul Eluard et la solidarité sociale (le CCAS) alors que tout le reste ou presque est cité. Concernant la sécurité, la majorité municipale part dans une fuite en avant : toujours plus de caméras, toujours plus de policiers municipaux (sans préoccupation pour le coût) et sans se préoccuper que cela ne peut résoudre les difficultés qui existent (quelle que soit la qualité de leur travail, ils n'en ont pas la compétence légale) : il nous faut exiger, obtenir, remuer ciel et terre pour rétablir le commissariat de Police Nationale de Bezons et non la Maire ne fait pas tout ce qu'elle pourrait pour cela... les campagnes de communication à la mode Béziers ne sont pas non plus utiles. Moment gênant quand nous avons pointé qu'une mairie tournée vers la sécurité n'avait pas réuni le CLSPDR depuis près de 3 ans (la Maire a osé dire qu'il n'y avait pas de référent municipal pour le CLSPDR avant 2020 ce qui est faux). Aucune information sur la façon de s'y prendre pour végétaliser les espaces publics alors que c'est le contraire qui se passe aujourd'hui ; les enseignants et parents d'élèves de la commune ont été ravis de découvrir qu'ils avaient été concertés pour végétaliser les cours d'école ; le square de la République et le parc Bettencourt ont tout simplement disparu des priorités. Les éléments purement financiers du dossier étaient confus ou manquaient carrément : aucune estimation du montant de subventions attendues en 2023 quand la ville prétend avoir accru celles-ci de + de 2600% en un an 🤡 ; les ratios annoncés dans le dossier n'y sont pas et aucune comparaison possible avec d'autres communes de même strate ; enfin, des données confuses sur les emprunts qui ont pu nous induire en erreur et que nous vérifierons car la présentation est intrigante. Bref de quoi être très inquiets pour l'avenir des Bezonnais.

🌍🗃 nous avons refusé de prendre part au vote sur la mise en révision du plan local d'urbanisme, bien que nous le souhaitions comme tous les Bezonnais : Mme Menhaouara a prétendu pendant la campagne que c'était sa priorité, pourtant le dossier n'est lancée qu'au bout de 3 ans de mandat et prendra 2 ans à 2,5 ans pour aboutir... Le PLU n'aura donc pas été changé dans le cours de ce mandat ! La Maire a décidé seule sans concertation, elle présente le service minimum de consultation des Bezonnais, nous refusons de cautionner cette mascarade et nous nous mobiliserons pendant les débats.

🌳🏘 Nous avons également refusé de prendre part au vote sur le projet immobilier entre les rues Albert-1er, Maurice-Berteaux et des frères-Bonneff : nous souhaitons effectivement voir sortir une nouvelle école, mais les contreparties environnementales sont faibles, la dépollution des terrains sera bien à la charge financière de la ville (c'est en toute lettre dans le dossier) même si la maire a expliqué le contraire en mentant donc ouvertement, 28 logements sociaux sur 254 logements c'est défavorable à la population bezonnaise et une école en RDC pose évidemment des difficultés, le projet n'est pas équilibré selon nous. En fin de débat, la maire a affirmé que les logements dits "en démembrement" étaient prévus sous le système du Bail Réel Solidaire ; or après discussion avec le directeur général des services en fin de conseil il semble que cela ne soit pas le cas : confusion totale donc ! Elle a enfin revendiqué qu'elle n'était pas contre le béton mais contre le "tout béton" : prodigieuse nuance, dont chacun aura mesuré l'étendue au regard de la nature des constructions en cours ou annoncées.

🤝 nous avons présenté le vœu pour que Bezons soutienne la mobilisation humanitaire pour les peuples de Syrie et de Turquie frappés par un grave séisme, vous trouverez ci-dessous le texte : notre vœu a été adopté à l'unanimité. Vexée de ne pas y avoir pensé avant que nous déposions ce texte, la Maire a donc annoncé qu'une petite subvention municipale serait versée à la fondation de France ... adaptation de dernière minute alors que le drame date de plus de 10 jours.

🎭🩰 nous avons défendu le Théâtre Paul Eluard - TPE - Bezons dans un vœu demandant à la maire de redéposer le dossier de renouvellement de la convention comme "scène d'intérêt national" - vous trouverez le vœu ci-dessous - sans laquelle le financement d'une programmation culturelle 2023-2024 est fortement compromise. La majorité municipale a voté contre en développant des arguments mensongers. Plus personne ne peut se faire d'illusions sur leur volonté de briser un outil qui fait la fierté de Bezons et ouvre les horizons culturels de nos enfants.

🏬 nous avons enfin refusé d'assister à la petite comédie mise en scène entre Mme Menhaouara et Mme Paula Ferreira pour permettre à la Maire de dénigrer ceux qui dénoncent sa politique désastreuse à la tête d'AB-Habitat : cela n'a trompé personne, c'était tellement téléphoné. La meilleure réponse était les 400 locataires et agents d'ABH réunis le midi devant l'Hôtel de Ville de Bezons pour dénoncer ses turpitudes... Bravo à eux !

🤪Etant restés discuter avec une partie du public dans le calme devant l'entrée de la salle Elsa-Triolet (où nous avons pu poser nos questions tranquillement au DGS au passage), nous nous sommes aperçus après coup que la maire et sa majorité municipale s'étaient enfuies par une porte dérobée pour ne pas pas croiser les habitants présents nombreux lors du conseil municipal : un comportement de forteresse assiégée et paranoïaque.🤣

Vœu de Vivons Bezons adopté à l'unanimité sur le séisme en Turquie et en Syrie

Vœu de Vivons Bezons rejeté par la majorité municipale sur Théâtre Paul-Eluard

Bezons : confusions et mensonges en conseil municipal... Non au "tout béton", mais vive le béton !
Bezons : confusions et mensonges en conseil municipal... Non au "tout béton", mais vive le béton !
Bezons : confusions et mensonges en conseil municipal... Non au "tout béton", mais vive le béton !
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29 janvier 2023 7 29 /01 /janvier /2023 11:18

C’est officiel : après avoir tenté de le cacher depuis des mois, la Maire et sa « majorité » ont dû avouer qu’ils avaient refusé de demander le renouvellement de l’appellation « scène conventionnée d’intérêt national » pour le TPE auprès de la Direction régionale des affaires culturelles.
Cela veut dire refuser plusieurs dizaines de milliers d’euros par an pour la Culture.  Car renoncer en 2023 au label national qui engage derrière l'obtention de subventions de la DRAC, de la Région et du département (près de 200.000 €), c’est signer la fin d’un service public du spectacle vivant sur Bezons.
La Maire explique que ça n’est pas la « mort du TPE », mais après lui avoir retiré plus de 200 000 € de subventions en 2022, comment ose-t-elle prétendre qu’elle arrivera à maintenir, pour la saison à venir, une programmation de quantité et qualité équivalentes tout en la diversifiant ?
Brader le TPE est irresponsable et sacrifie notamment les enfants des écoles et des centres de loisirs.

La Ville de Bezons dans un communiqué de presse sur le TPE qui illustre une réaction de panique nous donne un exemple parfait du mensonge politicien : la ville se retire du conventionnement national, mais elle explique qu’elle seule va réussir à maintenir une programmation du même niveau en quantité et en qualité ?!? Non mais sérieusement, de qui se moque-t-on ? Tout le monde de culture a déjà fait les comptes et analyse dans tous les réseaux nationaux que nous sommes face à une opération de destruction. Ce communiqué est terrifiant et de mauvaise foi quand on a baissé de 250.000 € sa subvention (en passant de 880k€ à 630k€ en 2022) : donc non il n'est pas vrai que la Ville continue de subventionner le TPE au niveau qu'elle prétend dans son communiqué. Effectivement, sur une scène conventionnée d’intérêt national, j’ai coutume de dire que la subvention de l’Etat est là pour affirmer le soutien de l’Etat à une politique publique culturelle d’excellence déjà mise en place.

Un théâtre, ce n’est pas une salle des fêtes. Cela relève des dispositions de la loi Liberté de création, architecture et patrimoine. Et les libertés de création et de programmation sont inscrites dans la loi, que le TPE bénéficie ou non d’une appellation nationale. Ces libertés dérangent la Maire et elle l'avoue dans un article publié dans la Gazette du Val-d'Oise (actu.fr) en indiquant qu'elle veut "reprendre la main sur la programmation" (ce sont ses propres mots !?!).

La réalité c’est que la fréquentation du TPE ne se limitent pas aux places achetées , comme le prétend Mme Menhaouara  : il y a en réalité une fréquentation massive par les scolaires, les centre de loisirs, etc. qui accèdent ainsi à des spectacles de grande qualité. C’est tout cela qu’ils veulent casser pour ensuite baisser les coûts et proposer des spectacles de mauvaise qualité : du pain et des jeux c’est plus facile pour endormir les habitants plutôt que de leur ouvrir l’esprit ! La Maire de Bezons prend en réalité les Bezonnaises et les Bezonnais pour des imbéciles. « J’ai vu mon premier film au TPE », « j’ai découvert la danse en allant au TPE », « avec le TPE, j’ai vu que mes enfants pouvaient regarder autre chose que les bêtises de la TV » : ce sont les mots des Bezonnais, de toute condition, que nous entendons depuis trois semaines.

Avec une scène conventionnée d’intérêt national, l’argent de l’État permet d’affirmer son soutien à une politique culturelle d’excellence qui ouvre tous les publics à autre chose que les programmes TV. Avec la fin du conventionnement national, la Maire signe la fin d’un service public du spectacle vivant sur Bezons sans offrir autre chose.

 

Frédéric FARAVEL
Conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine et Socialiste de Bezons
Président de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"
 
Le point sur le désastre qui guette le #TPE de Bezons
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24 janvier 2023 2 24 /01 /janvier /2023 18:21

Madame la Maire,

Nous sommes un Collectif apolitique de spectateur-trices soutenant le Théâtre Paul Eluard de Bezons et nous sommes très inquiet-es sur son avenir.

Le TPE est depuis 28 ans une scène conventionnée d'intérêt national    "Art et Création – Danse" ; depuis 5 ans la nouvelle direction du théâtre a permis de diversifier la programmation.

Les axes définis sont les suivants :

- Soutenir et accompagner la création chorégraphique ;

- Diffuser les spectacles ;

- Développer l’éducation artistique et culturelle ;

- Mener des actions spécifiques auprès de tous les publics.

Des concerts de jazz, classique, hip hop, musiques du monde… et des spectacles destinés au Jeune Public (danse, théâtre, concerts…) viennent compléter la programmation.

(Extrait du site de la mairie de BEZONS dont le titre est TPE : au cœur de l’échange)

Faut-il rappeler que le TPE est le premier théâtre à obtenir du Ministère de la Culture le "conventionnement danse" en 1995 ?

Au 1er janvier 2023, la municipalité de Bezons a décidé de ne pas renouveler cette convention.

Nous avons sollicité auprès de vous, de l'élu à la culture et de la direction des affaires culturelles, un rendez-vous par courriel et par dépôt d’un courrier à l’accueil de la mairie à deux reprises les 4 et 13 janvier.

À ce jour, nous n’avons pourtant eu aucun retour.

En date du 9 janvier, vous avez diffusé sur les réseaux sociaux, une publication sur le théâtre de Bezons avant d'en informer les Bezonnais et les Bezonnaises bien plus tard sur le site officiel de la ville.

Ce communiqué contient de nombreuses inexactitudes ou imprécisions auxquelles notre collectif souhaite réagir.

En préambule, nous sommes un Collectif apolitique et nous ne sommes pas comme vous l’affirmez le bras armé de l’opposition. Ils n’ont pas besoin de nous pour s’exprimer, et notre collectif est formé de personnes multiples, aux origines, aux opinions diverses et variées… liées entre elles par une envie de défendre le TPE, ce service public, ce patrimoine commun qu’il représente.

 

FONCTIONNEMENT ADMINISTRATIF DU THÉÂTRE :

La forme juridique du théâtre est celle d’un EPIC (Etablissement Public Industriel et Commercial).

Le TPE présente chaque année des comptes financiers à un Conseil d’Administration qui les approuve.

Dans ces comptes figurent différentes charges dont les salaires de l’équipe du théâtre.

Il est pourtant inexact de dire que les salaires sont un coût supplémentaire pour la ville par la mise à disposition d'agents municipaux et que le coût de cette mise à disposition s’ajoute à la subvention de la mairie de 880 000€.

Seul le gardien est agent municipal.

 

LA PROGRAMMATION :

Pour 2022-2023, votre décision de ne pas affecter la subvention supplémentaire de l’État comme il se devait au TPE, a entraîné la réduction du nombre de spectacles proposés de 37 à 25, dont seulement 4 spectacles à destination du Jeune Public. Rappelons également que cette subvention a été attribuée suite à la pandémie, en soutien aux artistes et aux lieux culturels ayant souffert de leurs fermetures obligatoires, de la perte momentanée de leur emploi, de la suppression de nombreux spectacles…

Pour la saison 2022/2023 :

  • - 6 spectacles de danse contemporaine.

  • - 7 spectacles de danse (hip hop, baroque, urbaine).

  • - 12 spectacles de musique (rap, musique du monde, baroque, électro, jazz).

Nous nous permettons de préciser que la Convention « Art et Création-Danse » ne se limite pas à la « danse contemporaine » comme il est indiqué dans votre publication du 9 janvier 2023.

 

LES SUBVENTIONS - LA BILLETTERIE :

Pour 2022, la subvention accordée par la mairie est de 880 000 €, soit 1% du budget global de la ville qui est de 80 000 000 € ; cette somme représente 25 € par Bezonnais·e, et par an (880 000€ / 33 765 habitants - estimation officielle de la population bezonnaise en 2022).

Comparativement, cela représente moins de deux places de cinéma plein tarif dans un multiplex.

Le plein tarif des Ecrans Eluard est de 6 €, justement grâce aux subventions.

Nous osons espérer que la ville a les moyens de consacrer à une Scène d’Intérêt National 1% de son budget.

Pour les manifestations municipales, la salle est mise à disposition gratuitement. Dans ces cas, il reste à la charge de la commune la location de matériel spécifique que le théâtre ne possède pas (comme par exemple un piano à queue), ainsi que les cachets des intermittents-es pour les montages, démontages…

Depuis 28 ans, la municipalité renouvelle la Convention. L’État, la Région et le Département soutiennent cette Convention en octroyant des subventions au TPE : 275 000€ l’an passé (95 000€ de la DRAC, 75 000€ de la Région, 105 000€ du Département), en complément de la subvention de la municipalité de 880 000€.

Nous perdons une grande partie de ces subventions en perdant la qualité de « Scène conventionnée d'Intérêt National ».

Dans votre communiqué ,7 000 billets auraient été vendus, mais vous ne précisez pas l’année et vous omettez les 10 000 billets pour les scolaires.

Depuis 5 ans, le nombre total de spectateurs-trices n'a cessé d'augmenter, hormis bien sûr pendant la période des confinements et fermetures de cinémas et théâtres liés à la Covid.

Ce que nous pouvons affirmer, c’est que depuis le début de la programmation de la saison 2022/2023, la fréquentation du théâtre est plus que satisfaisante.

Si nous prenons comme exemple le concert du compositeur et musicien Tunisien Dhafer Youssef, avec Ballaké Sissoko et Nguyên Lê (21 octobre 2022), la salle était pleine.

Nous pourrions citer d’autres spectacles (L’ensemble Aedes & Rocío Márquez, In Extremis…).

La politique tarifaire particulièrement attractive du théâtre permet de rendre accessible l’accès aux spectacles au plus grand nombre.

Les Bezonnais-es sont nombreux-ses à venir aux spectacles même s’il n’existe pas de typologie des spectateurs-trices fréquentant le théâtre. (Lors de la vente des billets, il n’est pas demandé d’où le spectateur vient).

 

BEZONS - SCÈNE d'INTÉRET NATIONAL - SA RENOMMÉE

Depuis 28 ans, le TPE propose des actions, des spectacles, des résidences… qui permettent à notre ville d'être connue et reconnue.

Des artistes de renommée internationale sont fiers-es de pouvoir se produire sur la scène du TPE et beaucoup rêvent d'y venir (Béatrice Massin, Jann Gallois, Frédéric Cellé, Youssoupha, Kyle Eastwood, Jeanne Cherhal, Angelin Prejlocaj, Saïdo Lehlouh & Bouside Ait Atmane, Camélia Jordana, Ben l'Oncle Soul, Bianca Li, les Ballets du Capitole, de Lorraine, de Biarritz...)

Grâce au Conventionnement, les artistes en résidence interviennent dans les établissements scolaires, dans les maisons de quartier... partagent, reçoivent, et construisent des projets artistiques avec et pour tous les publics.

Selon votre déclaration du 9 janvier, votre volonté est d'avoir "Un véritable lieu de culture, de spectacles et de partage ouvert à tous, et répondant à la demande de diversité exprimée par celles et ceux qui en sont les propriétaires: les bezonnais eux-mêmes!"

Comme vous, nous le souhaitons de tous nos vœux.

Pourquoi toujours vouloir démolir, déconstruire l’existant, alors qu'une programmation variée, qualitative, ouverte et accessible existe réellement ?

Pourquoi ne pas juste la compléter, investir et permettre une programmation, une ouverture encore plus grandes ?

Les moyens financiers devraient correspondre au nombre croissant de Bezonnais-es ; et non à la baisse du nombre de spectacles.

Actuellement la programmation est faite par des professionnels-les du spectacle vivant.

Son directeur, Sébastien Lab a été recruté en juillet 2017 par un jury composé du Président du Conseil d’Administration et de représentants-es des différentes institutions, au regard de ses compétences, de son expérience et de son réseau professionnel afin de perpétuer la mise en œuvre des projets artistiques de création.

Vous n'êtes pas sans savoir qu'une saison se prépare au minimum un à deux ans à l’avance.

À ce jour, aucune programmation n’est pourtant connue pour la saison 2023/2024.

En sortant du Conventionnement, vous privez les Bezonnais-es de spectacles de grande qualité, auxquels nous avaient habitué les directions successives, d’un très grand professionnalisme.

Le TPE fêtera bien tristement ses 50 ans en février 2023.

Veuillez par cette lettre lire et entendre la voix de nombreux-ses Bezonnais-es et habitant-es de villes voisines, de leurs besoins, leurs envies et aspirations communes.

Salutations respectueuses

Collectif de spectateurs-trices du Théâtre Paul Eluard de Bezons

Lettre ouverte du collectif des spectateurs-trices du TPE à la Maire de Bezons  concernant l'avenir du TPE.
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13 janvier 2023 5 13 /01 /janvier /2023 18:00
Nous venons d'apprendre que les vœux de la municipalité au personnel municipal se dérouleront ce soir.
Nous avons été surpris et choqués de découvrir qu'aucun élu d'opposition n'avait été informé et invité. Voilà bien la marque de la mesquinerie et l'ostracisme à laquelle nous sommes régulièrement confrontés de la part de la maire et de sa majorité fluctuante. Jusqu'en janvier 2020, TOUTES les conseillères municipales et TOUS les conseillers municipaux - quelle que soit leur sensibilité politique et les bancs sur lesquels ils siégeaient - étaient systématiquement invités.
Les agents municipaux de Bezons travaillent au service de tous les Bezonnais : ils méritent donc de recevoir les vœux des représentants de TOUS les Bezonnais. Nous souhaitons donc témoigner au personnel municipal notre solidarité et nos vœux les plus républicains pour l'année qui a déjà commencé : nous savons dans quelles conditions dégradées, ils sont contraints d'exercer leurs missions au service des Bezonnaises et des Bezonnais.
Que tous les agents de la Ville de Bezons soient bien convaincus que notre absence ne découle d'aucun mépris de notre part - nous passons les séances du #conseilmunicipal à défendre leurs intérêts et leurs conditions de travail - mais bel et bien d'une volonté délibérée de nous écarter.
Nous restons encore et toujours à leur disposition.
Nous sommes convaincus que l'ensemble des conseillères et des conseillers municipaux de la commune sont dans le même état d'esprit.
Pour Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains
Frédéric FARAVEL
Conseiller municipal et communautaire Gauche Républicaine et Socialiste
Vœux 2023 aux agents municipaux de Bezons - La Maire rompt la tradition républicaine
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6 janvier 2023 5 06 /01 /janvier /2023 18:10
Communiqué de presse - vendredi 6 janvier 2022 - 19h00
 
Notre tribune (publiée sur la page facebook de la Ville, ci-dessous) pour le mois de janvier 2023 anticipait le pire et pourtant on était en dessous de la vérité...
 
J'ai appris de source sûre de l'équipe municipale de Bezons n'avait pas demandé le renouvellement de l’appellation « scène conventionnée d’intérêt national » pour le Théâtre Paul Eluard - TPE - Bezons... décision totalement arbitraire puisqu'une mairie n'a malheureusement pas à justifier d'un tel abandon auprès du ministère de la culture. Or cette "appellation" permet au #TPE d'obtenir la très grande majorité des subventions qui lui permettent de fonctionner : les premiers qui vont souffrir de cette situation ce sont les enfants des écoles et des centres de loisirs qui profitaient très largement de spectacles et de projections de très grande qualité.
Ce n'est pas seulement que Mme Menhaouara et M. Renault (son adjoint à la culture) ne sont pas capables de formuler une politique culturelle, c'est qu'ils ont décidé de la détruire ! Quelle honte ! Le TPE et son équipe ont tout mon soutien.
 
Quelles sont habituellement les Communes qui s'en prennent à la Culture ? Combien de temps le soutien de cette équipe municipale qui se disent de gauche vont-ils encore fermer les yeux ?
"On voudrait tuer le Théâtre Paul-Eluard qu'on ne s'y prendrait pas autrement !"
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5 janvier 2023 4 05 /01 /janvier /2023 16:02

Quelques réflexions que j’ai posées sur le papier pour la Gauche Républicaine et Socialiste sur la crise de l’énergie, les artisans #boulangers, le TPE, la réaction tardive du Gouvernement et la mauvaise foi sidérale de LR… et les vraies solutions durables !

Frédéric FARAVEL
Conseiller municipal et communautaire de Bezons
Président de "Vivons Bezons, le groupe des élus communistes, socialistes & républicains"
Secrétaire national en charge du pôle Idées, riposte & formation de la Gauche Républicaine et Socialiste

C’est la nouvelle année, le temps des « bonnes résolutions » et le gouvernement vient donc de découvrir que les boulangeries françaises étaient au bord de l’asphyxie. Pourtant, depuis plusieurs semaines et même plusieurs mois, il n’était pas bien compliqué de s’en rendre compte pour qui va lui-même acheter son « pain quotidien » : les prix flambaient (au rythme de plusieurs augmentations pour un même produit en quelques mois), certaines boutiques choisissaient de fermer leur devanture une journée supplémentaire par semaine quand d’autres mettaient tout simplement la clef sous la porte… après les « déserts médicaux », les pénuries de médicaments, nous voici à l’orée de créer des « déserts boulangers ».

Le prix du pain est rentré dans l’imaginaire des Français comme ce qui a déclenché la Révolution (la grande et aussi les suivantes) – et on se souvient du slogan du Front Populaire « Pain, Paix, Liberté » –, tous les exécutifs sont conscients que ce sujet est à la fois symbolique et terriblement concret : le pain doit rester accessible, et pas trop cher. Quand la baguette ne coûte plus 1€, mais 1,10€ ou 1,20€, les Français le voient tout de suite ; souvent la boulangerie est le dernier commerce ouvert dans un village, sa disparition provoque automatiquement un sentiment d’abandon, sentiment d’abandon (et perte de pouvoir d’achat) qui voici un peu moins de 5 ans avait nourri le mouvement des « Gilets Jaunes ».

Panique gouvernementale

Voici pourquoi en catastrophe, Bruno Le Maire a mis en scène mardi 3 janvier 2023 sa mobilisation au secours des artisans boulangers (il aura donc fallu attendre la rentrée scolaire), dans un point presse qui a suivi un échange avec les représentants du secteur de la boulangerie. Les 33 000 artisans auront donc l’immense plaisir de recevoir « courrier personnalisé » pour « leur préciser les aides auxquelles ils ont droit ».

Rassurez-vous d’autres mesures suivent… Les boulangers pourront « demander le report du paiement de leurs impôts et cotisations sociales » (merci la sécurité sociale) ; ils auront droit à une remise sur l’électricité « pouvant aller jusqu’à 40% de remise sur leur facture » ; ils pourront enfin résilier leurs contrats d’énergie sans frais, lorsque l’évolution des prix pratiqués sera « prohibitive » – les experts comptables des artisans concernés devront faire preuve de talent et de subtilité pour définir le niveau à partir duquel cette évolution sera “prohibitive” (on ne sait toujours pas s’il y aura un décret pour encadrer la mesure). Dominique Anract, le président de la Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française, qui avait participé à la réunion du matin s’est évidemment réjoui de ces nouvelles mesures, mais il lui fallait forcément nuancer : « pour une facture (d’énergie) qui va être multipliée par dix ou douze, rien ne sera suffisant »… c’est mieux que si c’était pire, donc.

Nous avons également eu droit à une nouvelle saison de #BrunoDemande : « Aujourd’hui, je le dis clairement : les fournisseurs n’aident pas suffisamment les boulangers et les PME » avant de rencontrer les “énergéticiens” dont Engie, EDF ou TotalEnergies. Il leur « demande » de « faire plus, de faire mieux, et de le faire tout de suite ». Alors même que début octobre 2022, ils ont signé une charte les engageant à protéger les entreprises de la hausse des pris de l’énergie, « un certain nombre de fournisseurs ne respectent absolument pas les engagements qu’ils ont pris », selon l’aveu du ministre de l’économie lui-même. S’ils ne « corrigent » pas le tir, Bruno promet de prendre « les mesures nécessaires pour faire respecter ces engagements et nous assurer que les fournisseurs jouent aussi le jeu » : « On peut toujours prélever davantage sur les fournisseurs d’énergie que ce que nous faisons aujourd’hui ». Dans le budget pour 2023, le gouvernement a mis en place un mécanisme qui doit lui permettre de collecter une partie des bénéfices des énergéticiens et lui rapporter, selon ses estimations, 11 milliards d’euros. Pourquoi ne pas agir maintenant alors que les défaillances sont ouvertement constatés ? Sans doute pour la même raison que les super-profits d’un certain nombre d’entre eux ne sont pas taxés, car ils n’existeraient pas.

Enfin, « dans chaque département, dans chaque préfecture, un point d’accueil des boulangers, avec des équipes dédiées, qui non seulement accueilleront tous les boulangers qui ont des questions et qui se demandent comment bénéficier des aides mais qui viendront aussi à la rencontre des boulangers » a souhaité préciser le même jour sur France Info, la première ministre Élisabeth Borne. Sauf que son ministre déplorait quelques minutes plus tard « nous avons à peine une cinquantaine de PME par jour seulement, je ne parle même pas des boulangers, qui viennent solliciter une aide à laquelle ils ont droit » : dans des préfectures et sous préfectures qui ne disposent déjà pas des moyens nécessaires pour effectuer correctement leurs missions habituelles, on doute que les boulangers se précipitent, alors qu’ils se plaignent déjà du caractère ubuesque des procédures à respecter pour obtenir ces aides – une dépense d’« énergie supérieure aux quelques centaines d’euros obtenues en bout de course » (sans jeu de mots).

Concours Lépine du faux-nez politique

Les boulangers vont-ils marcher sur Paris ? Certains en rêvent. Le 23 janvier, un Collectif pour la survie de la boulangerie et de l’artisanat appelle à manifester dans la capitale. Un autre collectif, La boulangerie à poil, va participer. Ces professionnels invitent d’autres artisans à les rejoindre et accusent l’État de ne pas les soutenir suffisamment. Ils affirment qu’ils veulent « changer le cours de l’histoire », rien de moins. On sent la reprise des codes du mouvement des “Gilets Jaunes” que nous évoquions plus haut.

Or, Frédéric Roy, le boulanger niçois qui a créé le premier de ces collectifs, est ouvertement engagé en politique. Dans ses interviews, il ne se contente pas de montrer ses factures. Il a tout un discours sur l’échec de l’Europe dans le domaine de l’énergie, et sur la souveraineté française qu’il faudrait retrouver. Qui le soutient ? Localement, Eric Ciotti, le député des Alpes-Maritimes, qui est aussi… président de LR. Il est particulièrement savoureux de voir LR – qui a accompagné toutes les décisions néolibérales et technocratiques décidées par le Conseil et la Commission européennes (donc le gouvernement français) – se révolter aujourd’hui… si quelques-uns peuvent parfois (difficilement) se prévaloir d’une lointaine filiation gaulliste ou séguiniste, pour la plupart on se vautre dans la caricature.

La palme revient sans doute à Valérie Boyer, sénatrice LR des Bouches-du-Rhône qui fut députée pour le même camp de 2007 à 2020, qui citant Loïk Le Floch-Prigent – « Le fait de produire de l’énergie d’origine nucléaire à 40 €, de la vendre à 42, et ensuite de la racheter le 21 juillet à 397 € devrait faire s’interroger tous les Français » – conclue par « Le fiasco énergétique de Hollande-Macron » : pour quelqu’un qui a voté en 2010 la loi NOME (qui introduit le processus aboutissant à l’impasse actuelle) à la demande du président Nicolas Sarkozy, c’est assez gonflé… Or la flambée des prix de l’énergie qui étrangle les boulangers, les TPE et plus généralement les Français, trouve aussi et d’abord son origine ici.

Démondialisation et marché européen

Les boulangeries avaient déjà subi une poussée de fièvre sur les prix fin 2021-début 2022 à cause de l’augmentation des prix du blé. On avait même vu dans certaines boutiques s’afficher des graphiques explicatifs pour justifier une première augmentation de 10 % de la « baguette tradition ». La guerre en Ukraine – qui a évidemment aggravé le phénomène – ne l’explique pourtant pas ou pas totalement. Depuis plus de 20 ans, le blé est une « matière première » hautement spéculative… Or aujourd’hui, si un producteur français voulait vendre à des prix plus accessibles que les cours actuels du marché, il ne pourrait pas car ce marché justement est mondialisé : tout est négocié à … Chicago. La construction d’un marché international régulé des céréales n’est évidemment pas à remettre en cause – c’est un des acquis des grands objectifs de régulation de la communauté internationale construite après la seconde guerre mondiale –, mais justement la « régulation » n’existe plus ou peu car la réglementation a sauté ligne par ligne avec le processus de libéralisation des marchés engagé depuis les années 1990. La « mondialisation heureuse » des néolibéraux aboutit au dysfonctionnement total du marché… Mais là, l’exécutif français reste coi, au niveau international comme au niveau européen.

L’échelle européenne, parlons en justement… car, en pratique, face à la crise, le gouvernement répond avec des aides ciblées en craignant la contagion des revendications. La peur n’ayant jamais écarté le risque, déjà, d’autres professionnels réclament, eux aussi, des aides supplémentaires. Les restaurateurs expliquent qu’ils ont du mal, comme les boulangers, à payer leur facture. Le gouvernement macroniste craint donc d’avoir ouvert la boîte de Pandore, alors que, depuis quelques mois, il essaie de diminuer son soutien à l’économie hérité de la crise sanitaire. Officiellement, la politique du « quoi qu’il en coûte » est derrière nous – l’État n’en aurait plus les moyens au moment où les taux d’intérêts nominaux remontent. Comment soutenir alors ceux qui ont des problèmes, sans faire chaque jour de nouveaux chèques ?

La solution est systémique et c’est celle que le gouvernement et la haute fonction publique de Bercy – aveuglés par le foi néolibérale – se refusent encore à mettre totalement en œuvre : c’est exiger (après avoir défendu l’inverse pendant des décennies) la fin du « marché » européen de l’énergie. La sortie du traité de la charte de l’énergie ne saurait satisfaire les Français avides de solutions concrètes. Pourquoi proposer au TPE et aux artisans de revenir temporairement aux tarifs réglementés (la gauche voudrait y adjoindre les collectivités), quand on sait que c’est le système actuel qui dysfonctionne en soi ?

Nous avons longuement écrit sur le sujet et vous pourrez vous référez à nos articles… l’idée fait son chemin pourtant, et il est un moment où personne ne pourra encore la différer : il fallait écouter le journaliste Jean-Sébastien Ferjou, le mardi 3 janvier au soir dans l’émission Les informés de France Info, expliquer que, tout en se revendiquant libéral et affirmant « croire au marché », lorsqu’il n’existe qu’un seul producteur – EDF en l’occurrence – il n’y a pas de marché et que les dispositifs mis en place par les institutions européennes pour en créer un artificiellement étaient tout simplement absurdes.

Espérons que l’inéluctable ne soit donc pas mis en œuvre trop tard.

Boulangerie, artisanat et énergie
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14 décembre 2022 3 14 /12 /décembre /2022 09:47

Les animateurs des spaces et podcasts MacronardsFM m'ont sollicité pour intervenir lundi 12 décembre 2022 dans la soirée afin de discuter et débattre autour des résultats des élections du printemps 2022. Il s'agissait d'analyser la situation politique, de donner des explications concernant la géographie et la sociologie électorale permettant de comprendre notre situation actuelle.

J'ai accepté de présenter les travaux que j'avais publiés à ce sujet au printemps dernier et de répondre aux questions des animateurs de cette webradio et de leurs auditeurs... L'échange s'est donc tenu en présence de 350 "twittos" ; un auditoire essentiellement macroniste ce qui expliquera l'incompréhension de plusieurs auditeurs aux explications que j'avançais sur la situation (les animateurs étaient moins étonnés) : il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

Vous trouverez le podcast ci-dessous : bonne écoute.

Comprendre la situation politique issue des élections du printemps 2022

👉 http://www.fredericfaravel.fr/2022/05/progressions-limites-et-echec-des-gauches-au-premier-tour-de-l-election-presidentielle-de-2022.html

👉 http://www.fredericfaravel.fr/2022/06/le-temps-des-ruptures-me-publie-le-rendez-vous-manque-de-la-gauche-en-2022-sera-t-il-definitif.html

👉 http://www.fredericfaravel.fr/2022/06/le-rendez-vous-manque-de-la-gauche-en-2022-sera-t-il-definitif-partie-2/3.html

👉 http://www.fredericfaravel.fr/2022/06/le-rendez-vous-manque-de-la-gauche-en-2022-sera-t-il-definitif-3/3.html

👉 http://www.fredericfaravel.fr/2022/07/elections-legislatives-de-2022-entre-approfondissement-et-contradictions-une-nouvelle-etape-de-la-crise-democratique.html

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